Des infirmiers en pratique avancée (Master) peuvent opérer au Royaume-Uni

Des infirmiers en pratique avancée (Master) peuvent opérer au Royaume-Uni

2 octobre 2017

Au Royaume-Uni, les infirmiers peuvent suivre une formation complémentaire de deux ans pour pouvoir pratiquer des actes chirurgicaux simples en bloc

Le National Health Service anglais (NHS) va pro­mou­voir les "sur­gi­cal care prac­ti­tio­ners" (SCP), ces per­son­nels infir­miers qui pou­vaient déjà opérer sous le contrôle d’un chi­rur­gien, mais en les auto­ri­sant cette fois à deve­nir auto­no­mes et res­pon­sa­bles de leurs actes. Après leur diplôme d’infir­miers en 3 ans, ces pro­fes­sion­nels sui­vent un mas­tère de deux années sup­plé­men­tai­res.

Leur rôle est d’assu­rer toute la prise en charge de l’opéré depuis la consul­ta­tion avant l’hos­pi­ta­li­sa­tion jusqu’à la sur­veillance pos­to­pé­ra­toire, la sortie du malade et les consul­ta­tions de suivi. Ils pla­cent les per­fu­sions, réa­li­sent eux-mêmes l’opé­ra­tion au bloc opé­ra­toire et pres­cri­vent des médi­ca­ments.

Médicalement, la qua­lité des résul­tats obte­nus par les "sur­gi­cal car prac­ti­tio­ners" a été évaluée iden­ti­que à celle des chi­rur­giens. Ce par­tage de com­pé­ten­ces permet de réser­ver aux chi­rur­giens le rôle de déci­sion et d’action dans les cas com­plexes.

Source https://www.lese­chos.fr/idees-debats/cercle/030624407349-vers-la-fin-des-chi­rur­giens-2117980.php#H­J0bMBXv4X­Ly5bz8.99

Les pra­ti­ques avan­cées doi­vent se faire en master 2

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers, SNPI CFE-CGC, est for­te­ment deman­deur de la mise en place d’une pra­ti­que avan­cée en France. Dans 25 pays, 330.000 infir­miè­res en pra­ti­que avan­cée peu­vent dis­po­ser de telles com­pé­ten­ces après deux années d’études sup­plé­men­tai­res vali­dées par un Master. Toutes les études scien­ti­fi­ques ont prou­vées l’inté­rêt de ce métier inter­mé­diaire entre l’infir­mière à Bac +3 et le méde­cin à bac +9 ou +12. L’exem­ple a été donné par les USA dans les années 1960, et il y a aujourd’hui 158.348 « infir­miè­res pra­ti­cien­nes » et 59.242 « infir­miè­res cli­ni­cien­nes spé­cia­li­sées », toutes titu­lai­res d’un Master. En Europe, de l’Irlande à la Finlande, ces infir­miè­res diplô­mées d’un Master peu­vent pres­crire des médi­ca­ments et assu­rer le suivi des patients chro­ni­ques.

Pour Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du SNPI CFE-CGC, la solu­tion réside dans une reconnais­sance offi­cielle et natio­nale de pra­ti­ques, avec une rému­né­ra­tion et une for­ma­tion consé­quen­tes : En France, le cadre légal de l’infir­­mière de pra­­ti­­que avan­­cée IPA est l’arti­­cle 119 de la loi n° 2016-41 du 26 jan­­vier 2016 de moder­­ni­­sa­­tion de notre sys­­tème de santé. Hélas, aucun texte d’appli­ca­tion n’est paru, et les tra­vaux n’ont même pas com­mencé (réfé­ren­tiel d’acti­vité, de com­pé­ten­ces, de for­ma­tion, cadre sta­tu­taire et grille sala­riale), car des lobby font pres­sion sur le minis­tère.

En par­ti­cu­lier, les direc­teurs d’hôpi­taux pré­fè­rent pra­ti­quer du "low cost", avec des "pro­to­co­les de coo­pé­ra­tion" pour régler des situa­tions indi­vi­duel­les, sans les com­pé­ten­ces acqui­ses dans une for­ma­tion cadrée natio­na­le­ment. Avec les "coo­pé­ra­tions", ce sont des com­pé­ten­ces per­son­nel­les qui seront attri­buées à des infir­miè­res par­ti­cu­liè­res pour faire des actes à la place des méde­cins. Il y aura des infir­miè­res auto­ri­sées à faire ... et des infir­miè­res non auto­ri­sées dans la même unité d’hos­pi­ta­li­sa­tion ! Qui s’y retrou­vera ? Le patient sera informé du pro­to­cole, mais ensuite il ne saura plus qui peut faire quoi dans une même unité de soins. http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Quand-les-direc­teurs-d-hopi­taux-orga­ni­sent-les-soins-low-cost.html

S’il faut élargir les com­pé­ten­ces infir­miè­res :
- soit c’est juste rajou­ter un acte tech­ni­que,
et il faut alors le rajou­ter au décret d’acte des 600.000 infir­miè­res, intro­duire ce nouvel appren­tis­sage offi­ciel­le­ment dans la for­ma­tion ini­tiale et le vali­der par le diplôme d’État
- soit c’est une nou­velle com­pé­tence, avec une pres­crip­tion médi­cale limi­tée, sur le modèle de la sage-femme, et il faut deux années uni­ver­si­tai­res sup­plé­men­tai­res pour vali­der ces com­pé­ten­ces, dans le cadre du métier d’infir­mière de pra­ti­que avan­cée, validé par un Master, dans un cadre sta­tu­taire clair, sur le modèle de l’IADE.

Environ 200 infir­miè­res de pra­ti­que avan­cée ont déjà été for­mées à l’Université d’Aix Marseille, le Master scien­ces cli­ni­ques infir­miè­res (can­cé­ro­lo­gie, géron­to­lo­gie, par­cours com­plexes de soins) et à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, le Master Sciences cli­ni­ques en soins infir­miers (santé men­tale, mala­dies chro­ni­ques, dou­leur et soins pal­lia­tifs). Il faut étendre ces Masters, en com­bi­nant la valo­ri­sa­tion de la VAE et la for­ma­tion uni­ver­si­taire pro­fes­sion­na­li­sante.

Ce nou­­veau métier ne concer­­nera que quel­­ques mil­­liers de per­­son­­nes, sur l’ordre de gran­­deur des effec­­tifs actuels d’infir­­miè­­res spé­­cia­­li­­sées (IADE, IBODE, pué­­ri­­cultri­­ces). A l’étranger seu­le­ment 5% des infir­miè­res font de tels mas­ters, mais cet échelon inter­mé­diaire entre l’infir­mière à Bac +3 et le méde­cin à Bac +9 est indis­pen­sa­ble, en par­ti­cu­lier pour la prise en soins des patients chro­ni­ques et des per­son­nes âgées.
http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/-Observatoire-Emplois-Metiers-.html

Partager l'article