Infirmières : recherche scientifique et autonomie professionnelle
20 mai 2008
La recherche en sciences infirmières est souvent assimilée à une contribution modeste aux sciences médicales. Pour ses promoteurs, elle contribue à définir un champ de savoir pratique bien spécifique, plutôt situé du côté des sciences humaines, à l’interface de celles-ci et de la médecine. Elle est donc aussi un instrument du combat pour faire reconnaître l’autonomie et la valeur de la profession infirmière.
Le 13 mai était organisée à l’hôpital Cochin (Paris) une journée qui apparaît à bien des égards fondatrice : « La recherche infirmière : de la théorie à la pratique ». Elle a d’abord montré que la « recherche en sciences infirmières » existe bel et bien dans l’espace francophone (Belgique, France, Québec, Suisse), à des degrés divers d’avancement selon les pays et à l’intérieur d’un même pays.
Il s’agit bien de recherche : ses critères de méthodologie et de formation des chercheurs n’ont rien à envier à ceux des autres disciplines, bien au contraire ! La qualité étant largement stimulée par le désir de reconnaissance.
Il s’agit bien de sciences infirmières, c’est-à-dire de la délimitation d’un champ d’investigation propre à la profession, un champ qui ne se réduit pas, comme on le croit fréquemment en France, à l’appui aux médecins, avec une autonomie limitée par rapport à ceux-ci et donc une éventuelle extension très circonscrite (délégation de compétences, éducation thérapeutique, par exemple).
Pour ses promoteurs, le mouvement en faveur de la recherche infirmière est indissociable du mouvement pour faire reconnaître la spécificité et l’autonomie de la profession infirmière. De ce point de vue, la plupart sont partisans de l’Ordre infirmier, qu’ils considèrent comme un autre outil pour la reconnaissance de celle-ci. Pour eux, la recherche permet de dégager clairement la spécificité et l’apport des actes infirmiers, donc leur valorisation.
Celle-ci passe par l’instauration d’une filière LMD (licence-master-doctorat) pour la formation de la profession infirmière. D’ores et déjà, des infirmières sont Docteur(e)s (environ 200 en France), mais dans le champ des sciences sociales ou humaines.
Suite de l’article de Serge Cannasse sur le site "www.carnetsdesante.fr" : lire l’article
Propositions du SNPI sur la reconnaissance universitaire :
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