Mission parlementaire sur la prise en charge des urgences (07.02.07)

10 février 2007

La mission d’information sur la prise en charge des urgences, présidée par le Député Georges Colombier de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l’Assemblée nationale, a présenté ses conclusions le 07.02.07.

Voici les 50 pro­po­si­tions conte­nues dans le rap­port :
- 1- Consentir un impor­tant effort d’infor­ma­tion de la popu­la­tion sur le bon usage de la (per­ma­nence des soins) PDS et de l’aide médi­cale urgente.
- 2- Favoriser le regrou­pe­ment des sec­teurs de garde en ter­ri­toi­res de garde plus vastes pour allé­ger la charge des gardes mais dans le res­pect du prin­cipe d’égalité d’accès aux soins.
- 3- Approfondir les efforts d’inter­connexion infor­ma­ti­que des dif­fé­ren­tes pla­te­for­mes par­ti­ci­pant à la régu­la­tion des appels (15, 18, SOS Médecins), voire de coha­bi­ta­tion.
- 4- Renforcer la pro­to­co­li­sa­tion et la pro­fes­sion­na­li­sa­tion de la régu­la­tion.
- 5- Etudier, au besoin par des expé­ri­men­ta­tions, les moyens de faire évoluer l’orga­ni­sa­tion des cen­tres 15 pour qu’ils puis­sent mieux pren­dre en charge les appels urgents moti­vés par des besoins de nature sociale et médico-sociale, l’objec­tif étant qu’à moyen ou long terme, les cen­tres 15 se trans­for­ment en pla­te­for­mes télé­pho­ni­ques à objet médico-social et sani­taire.
- 6- Quand la PDS ne peut pas être assu­rée après minuit, char­ger offi­ciel­le­ment les struc­tu­res hos­pi­ta­liè­res publi­ques ou pri­vées de cette mis­sion et, en contre­par­tie de ce sur­croît de tra­vail, leur affec­ter les moyens adé­quats.
- 7- Encourager la par­ti­ci­pa­tion des libé­raux au ser­vice public hos­pi­ta­lier, soit direc­te­ment dans les struc­tu­res des urgen­ces, soit dans des ser­vi­ces de consul­ta­tion externe non pro­gram­mée.
- 8- Pour chaque sec­teur de garde, pré­ci­ser dans le cahier des char­ges dépar­te­men­tal de la PDS les cri­tè­res sui­vant les­quels une visite à domi­cile doit être effec­tuée.
- 9- Quand, dans cer­tains sec­teurs, l’orga­ni­sa­tion de la PDS ne permet pas que soient effec­tuées des visi­tes à domi­cile, confier cette tâche à des méde­cins, hos­pi­ta­liers ou libé­raux, équipés de moyens logis­ti­ques légers (voi­ture, chauf­feur, maté­riel médi­cal léger...) mis à leur dis­po­si­tion par les struc­tu­res hos­pi­ta­liè­res.
- 10- Rappeler aux pré­fets l’obli­ga­tion de doter chaque dépar­te­ment d’une conven­tion tri­par­tite entre le SDIS, le SAMU et les ambu­lan­ciers privés, pré­ci­sant les moda­li­tés d’inter­ven­tion et de paie­ment de cha­cune des par­ties.
- 11- Identifier les fonds consa­crés à la PDS au sein d’une enve­loppe spé­ci­fi­que et par un sous-objec­tif de l’ONDAM.
- 12- Clarifier le sys­tème de rému­né­ra­tion des astrein­tes pour per­met­tre de verser les for­faits d’astreinte direc­te­ment aux asso­cia­tions qui regrou­pent les méde­cins par­ti­ci­pant à la PDS.
- 13- Pour les pério­des où, à défaut de méde­cin de ville volon­taire pour assu­rer la PDS, celle-ci est assu­rée par une struc­ture hos­pi­ta­lière publi­que ou privée, pré­voir par une mesure légis­la­tive le ver­se­ment à cette struc­ture des for­faits d’astreinte prévus en rému­né­ra­tion de la PDS pour ces pério­des.
- 14- Clarifier les com­pé­ten­ces res­pec­ti­ves de l’Etat et de l’assu­rance mala­die pour amé­lio­rer le pilo­tage de la PDS et pré­voir la consul­ta­tion obli­ga­toire du CONAMUPS sur tous les actes géné­raux rela­tifs à la prise en charge des urgen­ces médi­ca­les.
- 15- Faire de la PDS un volet du SROS.
- 16- Préciser les condi­tions dans les­quel­les la réqui­si­tion des méde­cins est indis­pen­sa­ble.
- 17- Conforter le préfet dans son rôle de coor­don­na­teur opé­ra­tion­nel des dif­fé­rents inter­ve­nants sur le ter­rain en lui offrant des marges de manoeu­vre régle­men­tai­res et finan­ciè­res, voire des pos­si­bi­li­tés de déro­ga­tion aux règles natio­na­les pour per­met­tre les adap­ta­tions néces­sai­res aux réa­li­tés loca­les.
- 18- Rappeler au préfet de veiller, lorsqu’il arrête le SDACR, qui fixe les objec­tifs opé­ra­tion­nels des SDIS, à la com­pa­ti­bi­lité de ses orien­ta­tions avec celles du schéma dépar­te­men­tal de PDS et du SROS.
- 19- Charger le préfet de véri­fier, dans le cadre du cahier des char­ges dépar­te­men­tal de la PDS, que pour chaque ter­ri­toire de garde, la PDS des méde­cins est coor­don­née avec les dis­po­si­tifs appli­ca­bles aux autres pro­fes­sions de santé inté­res­sées par la prise en charge des urgen­ces médi­ca­les.
- 20- Etablir à l’échelon natio­nal, en lien avec l’assu­rance mala­die et par exem­ple dans le cadre du CONAMUPS, un cahier des char­ges natio­nal des MMG fixant les prin­ci­pes géné­raux du déve­lop­pe­ment des MMG et per­met­tre à chaque MRS de l’adap­ter aux réa­li­tés loca­les.
- 21- Etudier les moyens de favo­ri­ser, par des mesu­res finan­ciè­res ou des adap­ta­tions régle­men­tai­res, le déve­lop­pe­ment des MMG ser­vant pen­dant la jour­née de maison de santé, notam­ment dans les zones rura­les mar­quées par une démo­gra­phie médi­cale défi­ci­taire.
- 22- Contractualiser un finan­ce­ment pérenne des MMG, moyen­nant un dis­po­si­tif de suivi et d’évaluation et sim­pli­fier les règles d’attri­bu­tion des sub­ven­tions pour les MMG.
- 23- Favoriser l’accès au tiers payant dans les MMG et envi­sa­ger une prise en charge par l’assu­rance mala­die du trans­port sani­taire non médi­ca­lisé des patients vers une MMG au même titre que vers une struc­ture des urgen­ces.
- 24- Intégrer les MMG dans le cahier des char­ges dépar­te­men­tal de la PDS.
- 25- Etudier les moda­li­tés d’une éventuelle prise en compte de la pré­sence d’une MMG à proxi­mité d’une struc­ture des urgen­ces dans le cadre du COM conclu entre cet établissement et l’ARH, afin de ne pas le défa­vo­ri­ser dans le cadre de la T2A.
- 26- Renforcer les équipes d’accueil (mise en place d’équipes " sénio­ri­sées ", plu­ri­dis­ci­pli­nai­res, ren­for­cées par un méde­cin...) et iden­ti­fier les coor­di­na­teurs de ges­tion de flux.
- 27- Mieux orga­ni­ser la salle d’attente des urgen­ces et déve­lop­per les consul­ta­tions non pro­gram­mées au sein des struc­tu­res des urgen­ces.
- 28- Former les per­son­nels des urgen­ces à la prise en charge des détres­ses socia­les et ren­for­cer la pré­sence des assis­tan­tes socia­les aux urgen­ces.
- 29- Développer les consul­ta­tions médico-judi­ciai­res au sein des struc­tu­res des urgen­ces.
- 30- En lien avec les pla­teaux tech­ni­ques, pro­to­co­li­ser les deman­des d’exa­mens com­plé­men­tai­res.
- 31- Optimiser le mode de trans­mis­sion des résul­tats d’exa­mens com­plé­men­tai­res.
- 32- Favoriser l’admis­sion directe des patients dans les ser­vi­ces d’hos­pi­ta­li­sa­tion, sans pas­sage aux urgen­ces, en concer­ta­tion avec le méde­cin trai­tant.
- 33- Favoriser l’impli­ca­tion des spé­cia­lis­tes de ser­vi­ces d’hos­pi­ta­li­sa­tion dans l’accueil des urgen­ces.
- 34- Approfondir la pro­to­co­li­sa­tion des déci­sions d’hos­pi­ta­li­sa­tion, faire figu­rer dans le projet d’établissement les pro­cé­du­res d’hos­pi­ta­li­sa­tion des patients pris en charge aux urgen­ces et fixer un délai maxi­mal d’attente d’un lit d’hos­pi­ta­li­sa­tion.
- 35- Rationaliser la ges­tion des lits d’hos­pi­ta­li­sa­tion tout au long de l’année, en concer­ta­tion avec les ser­vi­ces d’hos­pi­ta­li­sa­tion (horai­res des sor­ties, fer­me­tu­res pério­di­ques de lits...).
- 36- Prévoir éventuellement, dans le cadre des SROS, la créa­tion d’unités de méde­cine poly­va­lente.
- 37- Poursuivre l’infor­ma­ti­sa­tion des urgen­ces, dans un souci cons­tant d’inte­ro­pé­ra­bi­lité avec les sys­tè­mes uti­li­sés par les autres acteurs de la prise en charge des urgen­ces médi­ca­les (SAMU, trans­por­teurs sani­tai­res, pla­teaux tech­ni­ques, ser­vi­ces d’hos­pi­ta­li­sa­tion...).
- 38- Mettre en place des outils de suivi en rou­tine des temps d’attente et de pas­sage des patients.
- 39- Poursuivre l’effort de pro­to­co­li­sa­tion de la prise en charge des très jeunes patients dans les struc­tu­res des urgen­ces des hôpi­taux qui ne dis­po­sent pas d’un ser­vice de pédia­trie.
- 40- Mieux iden­ti­fier les patients rele­vant de la psy­chia­trie dès leur arri­vée et déve­lop­per la pré­sence de psy­chia­tre ou d’infir­miers de CHS psy­chia­tri­ques aux urgen­ces.
- 41- Pour éviter les hos­pi­ta­li­sa­tions inu­ti­les et pré­ju­di­cia­bles, n’hos­pi­ta­li­ser les per­son­nes âgées que quand aucun autre mode de prise en charge n’est envi­sa­gea­ble et, autant que pos­si­ble, éviter le recours aux urgen­ces, notam­ment en favo­ri­sant leur admis­sion directe dans des ser­vi­ces d’hos­pi­ta­li­sa­tion.
- 42- Etudier l’oppor­tu­nité de faire figu­rer dans l’agré­ment pour HAD ou pour des réseaux de main­tien à domi­cile, ainsi que dans l’agré­ment d’inter­ven­tion en EHPAD, un enga­ge­ment d’orga­ni­ser la conti­nuité des soins, afin de réduire le nombre de trans­ferts de per­son­nes âgées aux urgen­ces consé­cu­tifs à une simple rup­ture de leur suivi médi­cal.
- 43- Développer les équipes géria­tri­ques mobi­les ser­vant tant à l’inté­rieur de l’hôpi­tal qu’à l’exté­rieur, notam­ment en direc­tion des EHPAD.
- 44- Créer des lits de méde­cine poly­va­lente ou de géria­trie pour les mala­des âgés pré­sen­tant des poly­pa­tho­lo­gies.
- 45- Développer des sys­tè­mes infor­ma­ti­ques recen­sant, à l’échelle d’un ter­ri­toire de santé de région, les dis­po­ni­bi­li­tés de lits d’hôpi­tal et de places en établissements.
- 46- Etudier la mise en place de for­faits de MIGAC au titre de la conti­nuité ter­ri­to­riale pour com­pen­ser les effets néga­tifs de la T2A sur le finan­ce­ment des peti­tes struc­tu­res des urgen­ces, qui contri­buent à la den­sité du réseau hos­pi­ta­lier et à l’égalité d’accès aux soins, notam­ment en zone rurale, mais dont l’acti­vité est faible.
- 47- Préparer la tran­si­tion entre l’hôpi­tal et le domi­cile en appro­fon­dis­sant les coo­pé­ra­tions entre l’hôpi­tal et les autres inter­ve­nants médi­caux sociaux et sani­tai­res.
- 48- Développer les réseaux de santé et leur arti­cu­la­tion avec les " réseaux de prise en charge des urgen­ces " ins­ti­tués par les décrets du 22 mai 2006.
- 49- Mettre en place immé­dia­te­ment les pro­po­si­tions qui pré­cè­dent et qui cons­ti­tuent une pla­te­forme mini­male pour répon­dre aux graves dif­fi­cultés iden­ti­fiées.
- 50- Organiser dans chaque région des confé­ren­ces de santé sur la PDS et, dans leur pro­lon­ge­ment, adop­ter un dis­po­si­tif légis­la­tif garan­tis­sant l’égal accès des Français à la PDS.

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