Psychiatrie et usage des moyens de contention physique
6 avril 2013
Réduire l’usage des moyens de contention physique non pertinents, tout en assurant la sécurité des résidents.
Une étude conduite à l’Hôpital Sainte-Anne (Canada) en 1997 a démontré un taux anormalement élevé de résidents portant au moins un dispositif de contention physique (73 %) et a mis en évidence qu’un résident pouvait en porter jusqu’à sept sur une période de 24 heures.
Résolu à améliorer la qualité de vie des résidents, un comité interdisciplinaire mené par des infirmières et infirmiers a progressivement déployé un programme de réduction de l’utilisation des moyens de contention physique non pertinents.
La mise en oeuvre de ce programme s’est échelonnée de 2000 à 2005. Les résidents et leur famille ont pris part aux décisions les concernant, entourés de l’équipe interdisciplinaire. Les unités de soins se sont engagées dans le programme sur une base volontaire. Une fois l’engagement obtenu, les membres du comité ont formé les membres du personnel de tous les quarts de travail et ces derniers ont assuré les suivis cliniques de chacun des résidents concernés.
Les retombées du programme sont multiples. Depuis sa mise en oeuvre, la proportion de porteurs de dispositifs de contention physique a diminué progressivement, année après année, pour atteindre 2,9 % des résidents en juin 2012 ; il faut noter que ces dispositifs n’ont pas été remplacés par des moyens de contention chimique.
Le changement de paradigme effectué au sein de l’organisation est également impressionnant : la contention n’est désormais plus perçue comme une option, mais comme un moyen de dernier recours. Enfin, la communication et la collaboration entre les équipes de soignants et celle du
Service de réadaptation se sont renforcées.
Voici donc un bel exemple de l’innovation et du pouvoir mobilisateur
des infirmières dans leur milieu, salué par le SIDIIEF.
D’antant plus important qu’en France le recours à la contention en psychiatrie tend à augmenter en raison d’un manque de personnel criant, et d’une charge de travail croissante.
Vous pouvez consulter l’article publié dans le Bulletin S@voir inf., No automne 2012.
http://www.sidiief.org/~/media/Files/7_0_Publications/7_1_PublicationsSIDIIEF/7_1_4_SavoirInf/2012Automne.ashx