Soins de santé primaires, soins de proximité

soins primaires

19 décembre 2015

Lorsque l’on parle de soins de proxi­mité, on dési­gne géné­ra­le­ment
l’orga­ni­sa­tion des soins de pre­mier recours et des soins ambu­la­toi­res,
qui assu­rent les soins pri­mai­res.

Les soins de pre­mier recours sont ceux dis­pen­sés par des pro­fes­sion­nels de santé direc­te­ment acces­si­bles et géo­gra­phi­que­ment pro­ches des patients.
Les soins ambu­la­toi­res com­pren­nent les mêmes soins, plus ceux dis­pen­sés lors de consul­ta­tions exter­nes d’établissements hos­pi­ta­liers
publics ou privés.

En 1978, dans sa décla­ra­tion d’Alma-Ata, l’OMS don­nait cette défi­ni­tion des " soins de santé pri­mai­res " :" Les soins de santé pri­mai­res sont des soins de santé essen­tiels fondés sur des métho­des et une tech­no­lo­gie pra­ti­ques, scien­ti­fi­que­ment via­bles et socia­le­ment accep­ta­bles, rendus uni­ver­sel­le­ment acces­si­bles aux indi­vi­dus et aux famil­les dans la com­mu­nauté par leur pleine par­ti­ci­pa­tion et à un coût que la com­mu­nauté et le pays puis­sent assu­mer à chaque stade de leur déve­lop­pe­ment dans un esprit d’auto­res­pon­sa­bi­lité et d’auto­dé­ter­mi­na­tion."

La pra­ti­que infir­mière est l’essence même des soins de santé pri­mai­res, en raison de notre for­ma­tion, de nos com­pé­ten­ces, de notre expé­rience et de nos lieux de tra­vail. Les infir­miè­res dis­pen­sent des ser­vi­ces là où se trou­vent les gens : à leur domi­cile, dans les écoles, sur leurs lieux de tra­vail, dans les pri­sons, dans les cli­ni­ques de santé et de bie­nê­tre, et dans d’autres contex­tes com­mu­nau­tai­res, ainsi que dans les hôpi­taux et les cen­tres de recher­che. Les infir­miè­res jouent également un rôle déter­mi­nant dans la for­ma­tion et la super­vi­sion d’autres per­son­nels, et dans la pla­ni­fi­ca­tion, l’orga­ni­sa­tion, la sur­veillance et l’évaluation des ser­vi­ces de soins pri­mai­res.

La science médi­cale se trouve, comme il se doit, au coeur de la méde­cine moderne. Pourtant, comme l’a sou­li­gné William Osler, l’un de ses fon­da­teurs, «  il est bien plus impor­tant de savoir quelle sorte de patient a une mala­die que de savoir de quelle mala­die souf­fre un patient  ». La reconnais­sance insuf­fi­sante de la dimen­sion humaine de la santé et de la néces­sité d’adap­ter les pres­ta­tions du ser­vice de santé aux spé­ci­fi­ci­tés de chaque col­lec­ti­vité et de chaque situa­tion indi­vi­duelle cons­ti­tue un défaut majeur des soins de santé contem­po­rains qui non seu­le­ment engen­dre l’iné­ga­lité et de mau­vais résul­tats sur le plan social, mais amoin­drit également le ren­de­ment sani­taire de l’inves­tis­se­ment dans les ser­vi­ces de santé.
(“Les soins de qua­lité pri­vi­lé­gient l’être humain”, rap­port OMS 2008 sur la santé mon­diale).

La santé de proxi­mité rem­plit des mis­sions larges, au-delà de la seule prise en charge des mala­dies. Elle s’ins­crit dans une vision glo­bale de la santé, qui n’est pas uni­que­ment l’absence de mala­die, mais un état de bien-être. Cela néces­site donc de tenir compte des condi­tions de vie qui influent sur la santé (les déter­mi­nants de santé).

Les mis­sions des soins de santé pri­mai­res et de pre­mier recours, défi­nis res­pec­ti­ve­ment par l’OMS et par la loi de santé publi­que de 2009 en France, se recou­pent. Mais l’OMS ajoute que les soins de santé pri­mai­res ont aussi pour mis­sion d’assu­rer la par­ti­ci­pa­tion des habi­tants aux déci­sions qui concer­nent leur santé et à la défi­ni­tion et à l’exé­cu­tion des pro­gram­mes de santé.

Pour mieux répon­dre aux besoins et tra­vailler plus faci­le­ment en
équipe, cer­tains de ces pro­fes­sion­nels se regrou­pent, notam­ment dans
des mai­sons et des pôles de santé plu­ri­pro­fes­sion­nels, ou dans des cen­tres de santé :
- La maison de santé est un regrou­pe­ment de pro­fes­sion­nels
de santé libé­raux autour d’un projet de santé commun.
- Le pôle de santé est le regrou­pe­ment cons­ti­tué entre pro­fes­sion­nels de santé libé­raux et, le cas échéant, des mai­sons de santé, des cen­tres de santé, des réseaux de santé, des établissements de santé, des établissements et de ser­vi­ces médico-sociaux, des grou­pe­ments de coo­pé­ra­tion sani­taire, et de grou­pe­ments de coo­pé­ra­tion sociale et médico-sociale. (Art. L.6323-4 du Code de la santé.)
- Le centre de santé est un lieu de soins de proxi­mité avec des équipes sala­riées plu­ri­pro­fes­sion­nel­les ou mono­dis­ci­pli­nai­res (centre de soins infir­miers ou den­tai­res par exem­ple).

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