Thierry Amouroux dénonce le glissement de tâches dans Zone Interdite de M6

Thierry Amouroux dénonce le glissement de tâches

13 mars 2023

Glissement de tâches : dans l’émission Zone Interdite de M6, Thierry Amouroux dénonce l’exer­cice illé­gal de la pro­fes­sion infir­mière par des per­son­nes sans qua­li­fi­ca­tions embau­chées à moin­dre coût pour faire fonc­tion d’aides soi­gnants en géria­trie
#san­teO­nE­nA­gros

Voir le replay de Zone Interdite "Hôpital : le combat des soi­gnants pour sauver un sys­tème à bout de souf­fle" (12.03.23)
https://www.6play.fr/2vs9s5dt7g5-p_845/hopi­tal-le-combat-des-soi­gnants-pour-sauver-un-sys­teme-a-bout-de-souf­fle-c_12998460

Dans l’émission de M6, une jour­na­liste est embau­chée pour faire fonc­tion d’aide soi­gnante. Mais vous avez aussi des direc­tions qui orga­ni­sent des for­ma­tions de 10 jours, au lieu de 44 semai­nes pour obte­nir un diplôme d’aide-soi­gnant, avec la com­pli­cité du minis­tère : une aubaine pour les employeurs d’EHPAD ! Le SNPI dénonce cette grande bra­de­rie sur la for­ma­tion des pro­fes­sion­nels qui s’occu­pent de nos anciens !
http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/EHPAD-10-jours-de-for­ma­tion-pour-etre-fai­sant-fonc­tion-d-aide-soi­gnant.html

Le rem­pla­ce­ment d’une infir­mière par une aide-soi­gnante accroît le risque de décès de 21%

Les cher­cheurs ont inter­rogé 13.077 infir­miè­res et 18.828 patients, et ont exa­miné les don­nées de sortie de 275.519 patients post-chi­rur­gie. L’étude a porté sur 243 hôpi­taux en Europe (Belgique, Grande Bretagne, Finlande, Irlande, Espagne, Suisse). Les cher­cheurs indi­quent dans le BMJ Quality and Safety, que « cer­tai­nes ini­tia­ti­ves poli­ti­ques devraient être prises avec pru­dence en raison des consé­quen­ces par­fois mor­tel­les pour les patients ».

Pour Thierry Amouroux, porte parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC, cette nou­velle étude montre que "les trans­ferts de tâches, la déqua­li­fi­ca­tion des soins, les plans d’économies dans les hôpi­taux débou­chent clai­re­ment sur des morts, tués par des bureau­cra­tes cyni­ques ou inca­pa­bles de faire le lien entre leurs déci­sions et les décès qui en décou­lent".

Pour les cher­cheurs de l’Université de Pennsylvanie, de l’Université de Southampton, du Kings College de Londres, de l’Université de Louvain (Belgique), de la Technische Universitat Berlin, de l’Institut de Santé Carlos III (Espagne) et de l’Institut des scien­ces infir­miè­res (Bâle), l’objec­tif était de regar­der les effets de la com­po­si­tion des per­son­nels hos­pi­ta­liers en Europe.

Les cher­cheurs ont pris en compte les per­son­nels infir­miers qua­li­fiés et moins qua­li­fiés puis ana­lysé toutes ces don­nées pour voir si la com­po­si­tion du per­son­nel para­mé­di­cal dans les hôpi­taux avait un impact sur la mor­ta­lité des patients (dans les 30 jours) ayant subi une inter­ven­tion chi­rur­gi­cale.

Les résul­tats sont frap­pants :
- Le per­son­nel moyen est de 6 soi­gnants pour 25 patients, dont 4 infir­miè­res pro­fes­sion­nel­les.
- 1,3 décès en moyenne sont cons­ta­tés pour 100 sor­ties d’hos­pi­ta­li­sa­tion après chi­rur­gie.
- Pour chaque rem­pla­ce­ment d’une infir­mière par une aide-soi­gnante pour 25 patients, le risque de décès s’accroît de 21%,
- Une aug­men­ta­tion de 10 % de la pro­por­tion d’infir­miè­res pro­fes­sion­nel­les réduit de 11% le risque de décès chez ces patients

Ainsi, les patients voient leur risque de décès aug­men­ter jusqu’à 20% dans cer­tains ser­vi­ces ou établissements où les infir­miè­res dûment qua­li­fiées ont été rem­pla­cées par du per­son­nel non formé. Les ser­vi­ces et établissements qui comp­tent plus d’infir­miè­res que aides-soi­gnan­tes accu­sent des taux de mor­ta­lité plus fai­bles après une inter­ven­tion.

Source :
- BMJ Quality and Safety November 15 2016 doi:10.1136/bmjqs-2016-005567 http://qua­li­ty­sa­fety.bmj.com/content/early/2016/11/03/bmjqs-2016-005567.short?g=w_qs_ahead_tab

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