Travail de douze heures et qualité des soins
18 janvier 2009
Une étude sur un service d’urgences démontre les risques possibles d’une telle organisation du temps de travail, notamment au niveau de la qualité des soins et du nombre d’erreurs professionnelles.
Depuis le 9 janvier 2009 le service des urgences de l’hôpital Beaujon (AP-HP) est passé en 12h, contre l’avis du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
Le rapport demandé par le CHSCT, établi par le cabinet Intervention sociale et alternative en santé au travail (ISAST), démontre les risques possibles d’une telle organisation du temps de travail, notamment au niveau de la qualité des soins et du nombre d’erreurs professionnelles :
le "travail en 12 heures nécessite des temps de pause sans lesquels les soignants ne peuvent pas "tenir le coup" et rester suffisamment vigilants pour répondre aux besoins liés à l’état de santé des patients".
les bénéfices du travail en douze heures du service de réanimation "ne se retrouveront pas dans la situation projetée aux urgences".
si l’effectif est insuffisant, les risques professionnels sont accrus.
la fatigue accumulée ne sera pas "nécessairement compensée par les jours de repos récupérateur lors des trois semaines de travail", ce qui risque donc d’entraîner un fort "turn over" au sein des urgences.
De fait, le travail en douze heures peut nuire à la qualité des soins et faire prendre des risques aux agents : "il fait reposer sur leur professionnalisme le temps de travail lié aux transmissions qui, pour celles non intégrées dans le planning, permet à la direction de rester dans le temps de travail maximum légal".
Dans le rapport, il est préconisé de trouver une organisation qui puisse permettre "une adaptation des ressources aux besoins liés à la charge de travail sans que le coût soit supporté par le salarié".