L’épuisement des infirmiers augmente les maladies nosocomiales

4 août 2012

Une étude amé­ri­caine a exa­miné le ratio entre l’épuisement pro­fes­sion­nel des infir­miers et le taux d’infec­tions noso­co­mia­les dans 161 hôpi­taux de Pennsylvanie.

Les cher­cheurs cons­ta­tent dans cette étude que pour chaque patient sup­plé­men­taire attri­bué à un infir­mier, une infec­tion uri­naire sup­plé­men­taire et une infec­tion du site opé­ra­toire sup­plé­men­taire se pro­dui­sent au sein de l’hôpi­tal.

Une réduc­tion de 10% des taux d’épuisement pro­fes­sion­nel des infir­miers per­met­trait ainsi d’éviter envi­ron 4160 infec­tions et sauver 41 mil­lions de dol­lars chaque année dans le seul état de Pennsylvanie.

Les auteurs de l’étude encou­ra­gent donc les établissements de santé à amé­lio­rer la dota­tion en per­son­nel infir­mier des hôpi­taux et à amé­lio­rer leur condi­tion de tra­vail afin de réduire leur l’épuisement pro­fes­sion­nel. Une telle poli­ti­que serait moins coû­teuse que la prise en charge des infec­tions direc­te­ment liées à l’épuisement des per­son­nels infir­miers.

Source : http://www.ajic­jour­nal.org/arti­cle/S0196-6553(12)007092/abs­tract

Le burn-out des infir­miè­res asso­cié à un risque accru d’infec­tions noso­co­mia­les

Le burn-out (ou épuisement pro­fes­sion­nel) des
infi­miè­res à l’hôpi­tal est asso­cié à un risque accru d’infec­tions noso­co­mia­les, selon une étude
amé­ri­caine publiée dans le numéro d’août de l’American Journal of Infection Control.

Des études ont déjà mis en évidence un lien entre la sur­charge de tra­vail des infir­miè­res et
cer­tai­nes infec­tions noso­co­mia­les. D’autres ont cher­ché à déter­mi­ner le meilleur para­mè­tre
de défi­cit des effec­tifs à l’hôpi­tal ayant un réel impact sur les infec­tions noso­co­mia­les.

Mais aucune étude publiée jusqu’à pré­sent n’avait évalué l’asso­cia­tion entre le burn-out des
infir­miè­res et les infec­tions noso­co­mia­les, sou­li­gnent Jeannie Cimiotti, de la State University
of New Jersey à Newark, et ses col­lè­gues.

Les cher­cheurs ont rap­pro­ché les don­nées d’une enquête sur le burn-out des infir­miers menée
en 2006 auprès de plus de 7.000 sala­riés (des femmes dans 95% des cas) dans 161
hôpi­taux de Pennsylvanie (227 lits en moyenne par établissement), avec les don­nées de
sur­veillance des infec­tions noso­co­mia­les (le choix s’étant porté sur les deux plus fré­quen­tes,
les infec­tions uri­nai­res sur sonde et les infec­tions du site opé­ra­toire, dont les taux étaient en
moyenne de 7 et 5 pour 1.000 patients res­pec­ti­ve­ment).

Le burn-out a été évalué avec le MBI-HSS (Maslach Burnout Inventory-Human Services
Survey), un score sur 22 points asso­ciés à l’atti­tude pro­fes­sion­nelle à trois dif­fé­rents niveaux
(sur­tout l’épuisement émotionnel, mais également la déper­son­na­li­sa­tion et l’accom­plis­se­ment
per­son­nel). Dans l’étude, plus d’un tiers des infir­miè­res avaient un burn-out élevé (défini par
un score MBI-HSS de 27 ou plus pour les pro­fes­sion­nels de santé).

Globalement et en
moyenne, les infir­miè­res étaient âgées de 44 ans et s’occu­paient de 5,7 patients cha­cune.
L’étude a mis en évidence une asso­cia­tion sta­tis­ti­que­ment signi­fi­ca­tive entre le ratio
infir­miè­res/patients ou le burn-out élevé et les deux types d’infec­tions noso­co­mia­les.

L’assi­gna­tion d’un patient sup­plé­men­taire à chaque infir­mière dans un hôpi­tal était asso­ciée à
pres­que une infec­tion uri­naire sup­plé­men­taire pour 1.000 patients et à pres­que une infec­tion
du site opé­ra­toire sup­plé­men­taire pour 1.000 patients.
Une hausse de 10% de la pro­por­tion d’infir­miè­res souf­frant d’un burn-out élevé était asso­ciée
à une aug­men­ta­tion de presqu’une infec­tion uri­naire et deux infec­tions du site opé­ra­toire pour
1.000 patients.

Inversement, si les hôpi­taux par­ve­naient à dimi­nuer la pro­por­tion d’infir­miè­res souf­frant d’un
burn-out élevé (de 30% actuel­le­ment à 10%), un total de 4.160 infec­tions pour­raient être
évitées et 41 mil­lions de dol­lars par an économisés.
(American Journal of Infection Control, août, vol.40, n°6, p486-490)

Voir également :
- Majoration du risque d’erreurs de soins avec la pénu­rie
http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Majoration-du-risque-d-erreurs-de.html
- Les erreurs de medi­ca­tion http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Les-erreurs-de-medi­ca­tion-une,
- Les patients paient le prix du manque de per­son­nel et des sur­char­ges de tra­vail http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Les-patients-paient-le-prix-du,
- Erreurs à l’hôpi­tal : le point de rup­ture est atteint http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Erreurs-a-l-hopi­tal-le-point-de.html,
- Erreurs de médi­ca­ments : règles à obser­ver http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Erreurs-de-medi­ca­ments-regles-a]
- Responsabilite juri­di­que de l’infir­mière http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Responsabilite-juri­di­que-de-l
- Fiche HAS sur l’admi­nis­tra­tion des médi­ca­ments-http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/HAS-admi­nis­tra­tion-medi­ca­ments

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