Grippe H1N1 : halte à la désinformation

16 septembre 2009

La grippe H1N1 est cinq fois plus contagieuse que le grippe saisonnière, mais moins grave et moins mortelle. Le virus n’a pas muté depuis son apparition en avril, après avoir traversé tous les pays et tous les climats, et n’y a donc aucune raison pour qu’il mute cet automne. Sur 4.107 réponses au 16.09.09, seulement 26% des infirmières acceptent la vaccination H1N1 ! Attention, sur les huit vaccins contre la grippe saisonnière commercialisés en France, un seul comprend un adjuvant (le MF59C1) : Gripguard du laboratoire Novartis, réservé aux personnes âgées !

Il suffit de consul­ter les don­nées de l’INVS, l’Institut de Veille Santaire pour cons­ta­ter que la grippe H1N1 arrive, mais que c’est loin d’être la "peste noire" dont on nous menace (cf bul­le­tins INVS en télé­char­ge­ment)

Nombre de consul­ta­tions pour grippe :
- 130.000 en semaine 39,
- 151.000 en semaine 38,
- 93.000 en semaine 37,
- 25.000 en semaine 36,
- 36.000 en semaine 35,
- 28.000 en semaine 34,
- 22.000 en semaine 33,
- 23.000 en semaine 32

Or avec la grippe sai­son­nière, on enre­gis­tre envi­ron 1 mort pour 1.000 (2.000 à 6.000 morts par an en France, dans l’indif­fé­rence géné­rale), c’est à dire 10 morts par tran­che de 10.000 cas. Donc si la grippe H1N1 était aussi mor­telle que la grippe sai­son­nière, on aurait du enre­gis­ter envi­ron 130 morts pour 130.000 cas la semaine der­nière. Heureusement nous en sommes loin, preuve du carac­tère peu viru­lent de ce virus, même s’il est cinq fois plus conta­gieux.

Depuis le début de l’épidémie en France (mai 2009) il a été cons­taté
30 décès de mala­des por­teurs du virus A (H1N1) 2009 (dont 6 en métro­pole, 1 en Guyane, 1 en Martinique, 6 à la Réunion, 9 en Nouvelle Calédonie et 7 en Polynésie Française). A part deux cas, toutes ces per­son­nes étaient attein­tes de patho­lo­gies impor­tan­tes avant de ren­contrer le virus H1N1.

"Le taux de léta­lité de la grippe A(H1N1) est pro­ba­ble­ment infé­rieur aux esti­ma­tions anté­rieu­res et com­pa­ra­ble à celui d’une épidémie modé­rée de grippe sai­son­nière", a estimé le 16.09.09 un expert amé­ri­cain sur les mala­dies infec­tieu­ses. "Elle est par­ti­cu­liè­re­ment béni­gne chez les enfants".
Au cours d’une réu­nion d’experts sur la grippe orga­ni­sée par l’Institut amé­ri­cain de méde­cine, le Dr Marc Lipsitch, de l’uni­ver­sité d’Harvard, a avancé une four­chette de 0,007% à 0,045%, sur la base de don­nées de dif­fé­rents pays dans le monde, le taux de léta­lité pour la grippe sai­son­nière étant infé­rieur à 0,1%.

Les tableaux cli­ni­ques rap­por­tés par les méde­cins Sentinelles ne pré­sen­taient pas de signe par­ti­cu­lier de gra­vité (taux d’hos­pi­ta­li­sa­tion des cas rap­por­tés infé­rieur à 1,5 %). Pour le réseau des Grog, la pro­por­tion des IRA (infec­tions res­pi­ra­toi­res aiguës) parmi les actes était de 13 % pour les méde­cins géné­ra­lis­tes et 17 % pour les pédia­tres.

Le virus A (H1N1) 2009 est le virus grip­pal majo­ri­taire en France métro­po­li­taine. Il ne néces­site pas pour autant les mesu­res d’excep­tions liées à une vac­ci­na­tion de masse : l’orga­ni­sa­tion actuelle des "cen­tres de vac­ci­na­tion H1N1" pose des pro­blè­mes éthiques. D’une part, ce pro­ces­sus indus­triel de tra­vail sur un "chaîne de vac­ci­na­tion" est inad­mis­si­ble pour un acte soi­gnant, car contraire aux règles de bonnes pra­ti­ques et aux recom­man­da­tions pro­fes­sion­nel­les. D’autre part le prin­cipe même d’une "chaine de vac­ci­na­tion" relève d’une méde­cine vété­ri­naire : 2 minu­tes par per­sonne, en file indienne.

Détails : http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Vaccin-H1N1-la-cir­cu­laire.html

"Compte-tenu du béné­fice /risque de cette vac­ci­na­tion par­ti­cu­lière, nous exi­geons que les per­son­nes qui sou­hai­tent se faire vac­ci­ner aient un entre­tien avec un pro­fes­sion­nel de santé, et signe un docu­ment de « consen­te­ment éclairé », comme pour les médi­ca­ments expé­ri­men­taux" indi­que Thierry AMOUROUX, le Secrétaire Général du SNPI CFE-CGC, le Syndicat National des Professionnels Infirmiers.

Détails : http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Vaccination-H1N1-consen­te­ment.html

La pan­dé­mie peut causer une crise économique, et l’Etat s’est très bien orga­nisé pour y faire face (conseils d’hygiène, mas­ques, Tamiflu). "Mais injec­ter 94 mil­lions de doses d’un pro­duit sur lequel nous n’avons aucun recul peut poser un pro­blème de santé publi­que, et il est de notre devoir d’infir­miè­res d’infor­mer cor­rec­te­ment la popu­la­tion, pour que chacun prenne sa déci­sion en toute connais­sance de cause, par un consen­te­ment libre et éclairé, et non par une cam­pa­gne de publi­cité et des dis­cours alar­mis­tes".

Détails : http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Vaccination-H1N1-mefiance-des.html

Les pro­fes­sion­nels de santé sont d’ailleurs nom­breux à refu­ser de se faire vac­ci­ner avec ce vaccin H1N1. Au niveau des infir­miè­res, dans le cadre d’un ques­tion­naire inter­net, nous avons enre­gis­tré 4.107 répon­ses au 16.09.09 : 26% accep­tent la vac­ci­na­tion H1N1 (son­da­ges pré­cé­dents à l’étranger 37% en Angleterre, 48% à Hong Kong). Au delà des chif­fres, nous vous invi­tons à lire les paro­les d’infir­miè­res à la fin de l’arti­cle : http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Vaccin-H1N1-Resultats-de-la.html

Selon le bul­le­tin INVS en télé­char­ge­ment ci contre :

La pro­gres­sion rapide et concor­dante de ces indi­ca­teurs pour la semaine 37 indi­que que l’épidémie a débuté en France métro­po­li­taine.

L’excès de consul­ta­tions pour grippe cli­ni­que estimé par le réseau Sentinelles est de 93 000 en semaine 37, par rap­port à la moyenne des années pré­cé­den­tes pour la même semaine. Le nombre de consul­ta­tions pour infec­tions res­pi­ra­toi­res aiguës (IRA) liées à la grippe A (H1N1) 2009 est estimé par le réseau des Grog à envi­ron 23 000 pour la semaine 36.

Définitions :
- Grippe cli­ni­que (réseau Sentinelles) : fièvre d’appa­ri­tion bru­tale supé­rieure à 39 °C, accom­pa­gnée de myal­gies et signes res­pi­ra­toi­res.
- Infection res­pi­ra­toire aiguë (IRA) (réseau des Grog) : appa­ri­tion bru­tale de signes res­pi­ra­toi­res (toux, rhi­nite, coryza) avec un contexte infec­tieux aigu (fièvre, asthé­nie, cépha­lée, myal­gies…).

Pour la semaine 37 (7 au 13 sep­tem­bre 2009) :
- selon le réseau Sentinelles de l’Inserm, l’inci­dence des consul­ta­tions pour grippe cli­ni­que est esti­mée à 164 cas pour 100 000 habi­tants, soit envi­ron 103 000 consul­ta­tions.
- Les tableaux cli­ni­ques rap­por­tés par les méde­cins Sentinelles ne pré­sen­taient pas de signe par­ti­cu­lier de gra­vité (taux d’hos­pi­ta­li­sa­tion des cas rap­por­tés infé­rieur à 1 %).
- Les régions où le taux d’inci­dence est le plus élevé sont : Languedoc-
Roussillon, Limousin, Nord-Pas-de-Calais, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes

Plus de détails :
- Grippe H1N1 : bilan à mi-octo­bre
- Vaccin H1N1 : où est la notice ?
- Vaccination H1N1 : refu­sée par 1 méde­cin sur 2 !
- H1N1 : immu­nité juri­di­que des labo­ra­toi­res !
- Grippe H1N1 : ques­tions répon­ses
- Grippe H1N1 : halte à la dés­in­for­ma­tion !
- Vaccin H1N1 : Résultats de la consul­ta­tion auprès des infir­miè­res de France
- Grippe H1N1 : ce qu’il faut savoir !
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