Une ARS demande aux soignants de dénoncer leurs patients en situation irrégulière : la honte !

4 janvier 2018

Après les cen­tres d’héber­ge­ment d’urgence, l’État poli­cier donne des ins­truc­tions aux hôpi­taux psy­chia­tri­ques pour l’aider à expul­ser. Une cir­cu­laire envoyée le 27.12.17 par l’ARS PACA aux hôpi­taux psy­chia­tri­ques demande aux per­son­nels de santé de favo­ri­ser les pro­cé­du­res d’expul­sion de sans-papiers hos­pi­ta­li­sés sous contrainte.

Le porte parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC, Thierry Amouroux, "se déclare indi­gné qu’une ins­tance de l’Etat demande aux pro­fes­sion­nels de santé de trahir leur déon­to­lo­gie pour dénon­cer des patients en situa­tion irré­gu­lière. Avec ces ins­ti­tu­tion­nels qui encou­ra­gent les dénon­cia­tions, on se croi­rait au temps du régime de Vichy, et non en 2017 au pays des Droits de l’Homme et du Citoyen !".

La cir­cu­laire pré­cise noir sur blanc :
 "Parmi les per­son­nes prises en charge par vos ser­vi­ces et qui sont sus­cep­ti­bles de faire l’objet d’une levée de la mesure de soins sans consen­te­ment, quel­ques patients se trou­vent en situa­tion irré­gu­lière et ont voca­tion à quit­ter le ter­ri­toire natio­nal".
 "Dans la mesure où ces patients sont pris en charge par les équipes hos­pi­ta­liè­res", l’ARS com­mu­ni­quera aux direc­teurs "en même temps que l’arrêté pré­fec­to­ral de levée des soins sans consen­te­ment, la déci­sion d’obli­ga­tion de quit­ter le ter­ri­toire ainsi qu’une noti­fi­ca­tion à faire signer par le patient".
 En cas de refus de signa­ture "par l’inté­ressé", les direc­teurs devront retour­ner à l’agence cette noti­fi­ca­tion avec la men­tion "refus de signer" contre-signée par un cadre soi­gnant.

Le défen­seur des droit a réagit le 18 décem­bre 2017 sur la publi­ca­tion d’une cir­cu­laire visant à trier les per­son­nes héber­gées dans les centre d’accueil et de l’absence de recours pos­si­ble pour les per­son­nes en situa­tion admi­nis­tra­tive irré­gu­lière mena­cées par celle-ci. http://cir­cu­lai­res.legi­france.gouv.fr/pdf/2017/12/cir_42811.pdf

Entre cette démar­che hon­teuse du Ministère de l’Intérieur, el le fait que l’on cons­tate une "chasse aux migrants" dans les rues, avec les tentes volon­tai­re­ment déchi­rées, et des SDF volon­tai­re­ment arro­sés depuis le début de l’hiver, des fonc­tion­nai­res zélés de cette ARS n’ont pas voulu être en reste.

Le syn­di­cat infir­mier a écrit au Défenseur des Droits, ainsi qu’à l’orga­ni­sa­tion Amnesty International pour dénon­cer cette situa­tion.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Proposition de loi visant à renforcer le rôle des infirmières

Le président de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, Frédéric (…)

Thierry Amouroux sur France Info TV

Thierry Amouroux était l’invité de France Info TV, lors de l’émission « On vous répond » du (…)

Déprescription : rôle infirmier, notamment auprès des ainés polymédiqués

Un médicament inutile est un risque de trop. Les infirmiers, en première ligne, peuvent aider à (…)

Deux ans de formation réduits à 21 heures : le diplôme IBODE vient-il de perdre tout son sens ?

Le décret du 23 octobre 2024 suscite une onde de choc parmi les infirmiers de bloc opératoire (…)

Reconnaissance de la profession infirmière : l’heure du choix

Michel Barnier a fait ce qu’aucun autre Premier ministre n’avait fait avant lui : mettre la (…)

CNPI : Investir dans la formation des infirmières

La profession infirmière a su prouver son rôle essentiel au cœur du système de santé français, (…)