Vaccins et adjuvants à base d’aluminium

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15 mai 2016

L’Académie natio­nale de phar­ma­cie a publié récem­ment un rap­port qui conclut à l’absence de lien prouvé entre les adju­vants à base d’alu­mi­nium et la myo­fas­ciite à macro­pha­ges.

"On média­tise peu les effets béné­fi­ques des vac­cins alors qu’on donne un large écho aux per­son­nes qui s’esti­ment vic­ti­mes d’un effet secondaire lié à la vac­ci­na­tion, et aux actions judi­ciai­res, sans aucune preuve scien­ti­fi­que per­met­tant d’incri­mi­ner les vac­cins ou les adju­vants, dont on oublie de dire que tout mora­toire sur l’uti­li­sa­tion des adju­vants ren­drait impos­si­ble la majo­rité des vac­ci­na­tions", affir­mait l’Académie natio­nale de méde­cine en jan­vier 2016, à l’occa­sion d’une séance thé­ma­ti­que sur la vac­ci­na­tion. Elle y rap­pe­lait, en outre, que "la balance béné­fi­ces/ris­ques des vac­cins est excel­lente et bien supé­rieure à celle de beau­coup d’autres clas­ses médi­ca­men­teu­ses lar­ge­ment uti­li­sées".

Certains remet­tent en ques­tion la sécu­rité des vac­cins conte­nant des adju­vants, plus par­ti­cu­liè­re­ment des déri­vés de l’alu­mi­nium qu’ils ren­dent res­pon­sa­bles d’une symp­to­ma­to­lo­gie com­plexe regrou­pée sous le nom de myo­fas­ciite à macro­pha­ges (MFM). Il s’agit d’une entité his­to­lo­gi­que carac­té­ri­sée par des dépôts d’alu­mi­nium dans le tissu mus­cu­laire accom­pa­gnée de myal­gies, d’arthral­gies, de fati­gue et de trou­bles cog­ni­tifs.

Les aca­dé­mi­ciens rap­pel­lent que l’uti­li­sa­tion d’un adju­vant est indis­pen­sa­ble à l’effi­ca­cité d’un grand nombre de vac­cins. Sur les 56 vac­cins auto­ri­sés en France, 30 en contien­nent, selon l’Ansm. Ces adju­vants ren­for­cent l’immu­nité pro­tec­trice à l’égard de l’infec­tion ciblée par la vac­ci­na­tion tout en per­met­tant de limi­ter la quan­tité d’anti­gène admi­nis­trée. L’alu­mi­nium est uti­lisé dans les vac­cins depuis plus de quatre-vingts ans sous forme d’hydroxyde de phos­phate.

Sur le plan toxi­co­lo­gi­que, la quan­tité d’alu­mi­nium appor­tée par une dose de vaccin est négli­gea­ble au regard des apports ali­men­tai­res, cos­mé­ti­ques, pro­fes­sion­nels ou médi­ca­men­teux (les antia­ci­des par exem­ple). Un tra­vail expé­ri­men­tal, uti­li­sant de l’alu­mi­nium marqué, a montré que la quan­tité d’alu­mi­nium appor­tée par les vac­cins injec­tés aux nour­ris­sons dans le cadre du calen­drier vac­ci­nal demeure très infé­rieure à la dose de sécu­rité mini­male défi­nie pour l’ali­men­ta­tion.

D’après les don­nées de phar­ma­co­vi­gi­lance, un seul nou­veau cas de MFM serait sur­venu depuis 2012, alors qu’actuel­le­ment "envi­ron 12 mil­lions de doses de vac­cins conte­nant un adju­vant alu­mi­ni­que sont admi­nis­trées chaque année en France", pré­cise le rap­port.

Les aca­dé­mi­ciens sou­li­gnent donc que, même si cer­tai­nes mani­fes­ta­tions cli­ni­ques sévè­res ont pu être asso­ciées à des injec­tions vac­ci­na­les, "aucun lien de cau­sa­lité n’a pu être établi à ce jour, avec les adju­vants alu­mi­ni­ques, d’autant que ces mani­fes­ta­tions parais­sent limi­tées dans le temps (non iden­ti­fiées avant 1990 et sem­blant en extinc­tion depuis 2012) et dans l’espace (la France a cumulé la quasi-tota­lité des cas décrits dans le monde)".

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