Annonces présidentielles : rien de nouveau sur l’accès aux soins

28 avril 2019

Communiqué France Assos Sante du 26.04.19 : Annonces pré­si­den­tiel­les : rien de nou­veau sur l’accès aux soins, pour­tant au cœur des préoc­cu­pa­tions des Français

Hier 25 avril, Emmanuel Macron a pré­senté un cer­tain nombre de mesu­res visant à apai­ser la crise sociale qui agite le pays et répon­dre aux atten­tes des Français. Il a fait pour­tant l’impasse sur une de leurs préoc­cu­pa­tions majeu­res : les dif­fi­cultés d’accès aux soins. Pour France Assos Santé, l’absence de mesu­res concrè­tes sur la santé est un très mau­vais signal. Il témoi­gne du manque de consi­dé­ra­tion de l’exé­cu­tif pour les mil­lions de per­son­nes en France qui pei­nent à se soi­gner.

« Rien sur l’hôpi­tal, rien sur les déserts médi­caux… Des sujets pour­tant au cœur des débats publics. Pour nous, repré­sen­tants des mala­des et des usa­gers, c’est un peu cons­ter­nant », expli­que Alain-Michel Ceretti, pré­si­dent de France Assos Santé.

Rien sur les déserts médi­caux. La ques­tion de la méde­cine de proxi­mité s’était pour­tant mas­si­ve­ment invi­tée dans les débats publics, comme l’a reconnu Edouard Philippe lui-même lors de la res­ti­tu­tion des résul­tats du Grand Débat. Elle est men­tion­née dans 20% des contri­bu­tions libres, se his­sant ainsi parmi les prin­ci­pa­les sour­ces d’inquié­tude des Français. Selon un son­dage IFOP du 14 avril der­nier, ils sont même 87% à récla­mer des mesu­res fortes et contrai­gnan­tes pour lutter contre les déserts médi­caux.

Pour Emmanuel Macron, des « répon­ses concrè­tes aux déserts médi­caux » auraient déjà été appor­tées par le projet de loi Santé. Vraiment ? Comme nous l’avons déjà fait valoir, celles-ci sont notoi­re­ment insuf­fi­san­tes. « On ne peut pas faire croire aux Français qu’on réglera le pro­blème des déserts avec la mise en place d’assis­tants médi­caux » réagit Alain-Michel Ceretti. « Redonner du temps médi­cal aux méde­cins, oui. Mais ça sup­pose qu’il y ait des méde­cins sur les ter­ri­toi­res ».

France Assos Santé rap­pelle que 4 mil­lions de per­son­nes n’ont tou­jours pas accès à un méde­cin trai­tant. Qu’il faut plus de 6 mois dans cer­tains ter­ri­toi­res pour obte­nir une simple consul­ta­tion chez un oph­talmo ou un gyné­co­lo­gue. Nous tirons la son­nette d’alarme depuis plu­sieurs années sur cette ques­tion. En vain.

Rien sur la crise des urgen­ces hos­pi­ta­liè­res. +15% de consul­ta­tions aux urgen­ces en 4 ans. Des temps d’attente de plus en plus longs, des ris­ques accrus pour les patients et des condi­tions de tra­vail indi­gnes pour les urgen­tis­tes. Au point qu’une partie d’entre eux, épuisée, vient d’annon­cer une grève illi­mi­tée. La réac­tion d’Emmanuel Macron ? « Plus aucune fer­me­ture d’hôpi­tal avant la fin du quin­quen­nat ». « De toute évidence, la prise de cons­cience du Président sur la crise de l’hôpi­tal public n’a pas eu lieu », regrette Alain-Michel Ceretti.

France Assos Santé fait part de sa soli­da­rité totale avec les reven­di­ca­tions des urgen­tis­tes, pour davan­tage de moyens et de per­son­nels. Nous rap­pe­lons par ailleurs que cette crise des urgen­ces est en partie due aux défaillan­ces de l’offre de soins de ville, deve­nue ina­dap­tée, voire inac­ces­si­ble pour des mil­lions de Français.

France Assos Santé cons­tate avec regret que l’appel des Français en faveur d’un meilleur accès aux soins sur les ter­ri­toi­res n’a pas été entendu. Au regard de ce qui a émergé lors des débats publics, on atten­dait un tout autre dis­cours. Dommage.

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