Bilan de médication du pharmacien

17 mars 2018

En France, 4 mil­lions de per­son­nes âgées sont très expo­sés aux ris­ques iatro­gè­nes liés à la poly­mé­di­ca­tion, au sens où ces mala­des pren­nent au moins 5 trai­te­ments chro­ni­ques dif­fé­rents (5 DCI ou 5 prin­ci­pes actifs dif­fé­rents). La poly­mé­di­ca­tion des patients âgés pose des dif­fi­cultés en raison du risque iatro­gène accru par la vul­né­ra­bi­lité plus aiguë de ceux-ci aux effets indé­si­ra­bles des médi­ca­ments. D’autant que ce risque aug­mente aussi quand il y a plu­sieurs pres­crip­teurs.

On voit trop de mala­des âgés ayant perdu plus de 5 kg garder les mêmes doses de trai­te­ments anti­hy­per­ten­seurs et hypo­gly­cé­miants, ce qui les conduit aux urgen­ces pour chute, malaise, voire, plus grave, frac­ture du col fémo­ral.

Le bilan par­tagé de médi­ca­tion est un accom­pa­gne­ment du patient âgé poly­mé­di­qué struc­turé autour de sup­ports (un guide et des fiches de suivi) vali­dés par la Haute Autorité de santé (HAS). Les patients éligibles au bilan par­tagé de médi­ca­tion sont les patients de 65 ans et plus avec au moins une affec­tion de longue durée et les patients à partir de 75 ans, sous trai­te­ment au moment de l’adhé­sion, pour les­quels au moins cinq molé­cu­les ou prin­ci­pes actifs sont pres­crits, pour une durée consé­cu­tive de trai­te­ment supé­rieure ou égale à 6 mois,

L’arrêté du 9 mars 2018 enca­dre tant l’ins­crip­tion du phar­ma­cien et l’adhé­sion du patient que les condi­tions de rému­né­ra­tion. Le patient a le choix de par­ti­ci­per ou non à ce dis­po­si­tif.
Il a également le libre choix du phar­ma­cien qu’il sou­haite dési­gner pour son bilan par­tagé de médi­ca­tion. Il peut, à tout moment, dési­gner un nou­veau phar­ma­cien, y com­pris au sein de la même offi­cine, ou ne plus par­ti­ci­per au dis­po­si­tif.
En cas d’absence du phar­ma­cien dési­gné, le bilan par­tagé de médi­ca­tion peut être assuré par tout phar­ma­cien ins­crit à l’ordre et exer­çant au sein de cette même offi­cine, après accord du patient.

La rému­né­ra­tion sera de 60 euros par patient la pre­mière année. Il est fixé à 20 euros, les années sui­van­tes en cas de conti­nuité des trai­te­ments, à 30 euros, en cas de nou­veaux trai­te­ments.

L’assu­rance-mala­die tient des fiches à la dis­po­si­tion des phar­ma­ciens ainsi que des bro­chu­res d’accom­pa­gne­ment des patients.

Il consiste à un entre­tien de recueil d’infor­ma­tions pla­ni­fié avec le patient : expli­ca­tion de l’objec­tif au patient, recen­se­ment des trai­te­ments pres­crits ou non au vu des ordon­nan­ces et des ana­ly­ses bio­lo­gi­ques appor­tées par celui-ci, des éléments conte­nus dans le dos­sier phar­ma­ceu­ti­que, dans le dos­sier « patient » de l’offi­cine ou dans le dos­sier médi­cal par­tagé (DMP) ainsi que des ren­sei­gne­ments éventuellement four­nis par les pro­ches du patient.

Arrêté du 9 mars 2018 por­tant appro­ba­tion de l’ave­nant 12 à la conven­tion natio­nale du 4 mai 2012, orga­ni­sant les rap­ports entres les phar­ma­ciens titu­lai­res d’offi­cine et l’assu­rance mala­die (NOR : SSAS1803603A) : https://www.legi­france.gouv.fr/affich­Texte.do;jses­sio­nid=6EED68635E0141C6D48F67B744188487.tplg­fr27s_2?cid­Texte=JORFTEXT000036711358&date­Texte=&oldAc­tion=rechJO&cate­go­rie­Lien=id&idJO=JORFCONT000036711210

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