LMD et professions médicales
22 septembre 2006
COMMISSION SUR L’INTEGRATION DES PROFESSIONS MEDICALES ET PHARMACEUTIQUES AU CURSUS LMD (Rapport de Christian THUILLEZ, Juillet 2006)
La France a signé les accords de Bologne qui prévoient que toutes les formations universitaires doivent intégrer le système universitaire Licence Master Doctorat (L.M.D), faute de quoi des pénalités devront être versées pour non respect de ces accords. Ceci concerne également les formations aux professions médicales, mais la formation infirmière n’est pas soumise à l’obligation de ces accords.
Voici les conclusions du Rapport de Christian THUILLEZ (Juillet 2006) :
Bien que l’intégration des Professions Médicales et Pharmaceutiques au cursus LMD soit difficile en raison de la nécessité qui nous a été récemment rappelée de maintenir un Concours en fin de première année, sans aucune possibilité de sélection à l’entrée de cette première année, et de l’existence par ailleurs, pour les étudiants en Médecine, de l’Examen Classant National, le travail effectué par la Commission permet de faire évoluer la formation des quatre professions impliquées dans cette réflexion, Médecine, Pharmacie, Odontologie et Maïeutique, dans un sens conforme à l’esprit du LMD pour ce qui concerne la nature et l’organisation de l’Enseignement.
Ainsi plusieurs propositions précises permettent d’envisager des flux entrants et des flux sortants d’étudiants durant les années de L1, L2 et L3, assurant ainsi un décloisonnement de ces professions.
L’existence de ces flux entrants et de ces flux sortants ainsi que la mise en place d’enseignements mutualisés permet par ailleurs, de façon claire, de favoriser les réorientations des étudiants au sein des professions de santé mais également entre les différentes filières de l’Université et donc de permettre à l’étudiant d’envisager certaines reconversions impossibles auparavant, grâce à un parcours personnalisé.
Les liens entre ces professions permettent d’envisager l’établissement de liens plus étroits entre ces futurs professionnels qui sont destinés à travailler ensemble au sein des Etablissements de Soins ou au sein de réseaux établis entre l’ensemble des acteurs de santé.
Par ailleurs la possibilité de valider certaines Unités d’Enseignement pour des étudiants non impliqués directement dans une de ces filières permet de favoriser la création de nouveaux métiers liés à la Santé. Enfin une telle réforme de l’enseignement des Professions de Santé validée au plan national mais également par les Universités d’appartenance participera sans doute à une meilleure gestion des problèmes liés à la démographie médicale.
Au plan organisationnel, il est apparu important également d’organiser des concours séparés pour chacune des quatre filières afin d’éviter les choix par défaut, mais sans pour autant nuire à la qualité de la formation ni à la possibilité pour l’étudiant de présenter plusieurs concours.
Enfin, certains points ont retenu toute l’attention de la Commission, notamment :
la mise en place d’un parcours Recherche court permettant de sensibiliser plus précocement les étudiants à la Recherche,
la mutualisation d’enseignements tout au long du cursus, et pas seulement durant les années de Licence,
et certaines pistes qui permettraient de diminuer sensiblement le nombre d’étudiants en L1, à savoir la note minimale qu’il s’agirait d’obtenir lors du concours pour permettre une deuxième chance, la possibilité de réorientation précoce en fin de S1, ainsi que la notion de prime au non redoublement permettant à des étudiants qui, après une année de L1, désireraient valider un autre cursus avant de réintégrer le L2 sur dossier et entretien.
Par contre, certaines réflexions ne sont restées qu’au stade de propositions mais n’ont pas reçu l’accord de l’ensemble de la Commission, notamment pour ce qui concerne le concours à la fin du L1 et la possibilité d’organiser deux sessions d’examen au cours de la même année ou pour ce qui concerne l’Examen Classant National qui pourrait d’après les enseignants être supprimé mais que les étudiants souhaitent maintenir.
Quoi qu’il en soit et bien que quelques pistes aient déjà été évoquées, notamment pour ce qui concerne l’année de L1, il est clair que ce travail doit être suivi d’une réflexion concernant la réorganisation de l’enseignement délivré durant les années de Licence et de Master, conformément aux pistes évoquées dans ce document et ce par les Commissions Pédagogiques Nationales.
Enfin, cette réflexion comporte bien entendu un certain nombre d’implications juridiques qui sont actuellement à l’étude, pour certaines d’entre elles, notamment pour ce qui concerne les parcours reposant sur une validation dans le cadre des Contrats Quadriennaux d’Etablissement, mais d’autres, notamment celles qui concernent les modalités d’inscription et de redoublement, les conditions d’accès des passerelles et les conditions d’accès au 3ème cycle, relèvent d’Arrêtés interministériels, voire de dispositions législatives qui devront être précisées selon les décisions prises. Le délai nécessaire à l’entrée en vigueur de cette réforme pourra permettre de s’y préparer.