LMD : réponse du Ministère au CSFPH du 27.03.07

3 avril 2007

La Fédération Santé Social CFE-CGC est intervenu sur la reconnaissance de la profession infirmière, le 27 mars 2007, lors du Conseil Supérieur de la Fonction Publique Hospitalière (CSFPH).

Déclaration CFE-CGC au CSFPH du 27.03.07

Nous sou­hai­tons une majo­ra­tion de la prime de diman­che et fériés, pour une juste rému­né­ra­tion des contrain­tes, com­pa­ra­ble au sys­tème pra­ti­qué dans les autres sec­teurs d’acti­vi­tés tra­vaillant le diman­che. De même, il convient de revoir le mon­tant de la prime de nuit (blo­quée à 1,06 euros de l’heure depuis des années), pour rendre cette équipe attrac­tive, alors que les établissements ren­contre des pro­blè­mes de recru­te­ment.

Pour que l’infir­mière soit enfin reconnue à son niveau de com­pé­ten­ces et de res­pon­sa­bi­li­tés, la reconnais­sance Bac + 3 du Diplôme d’Etat d’Infirmier est indis­pen­sa­ble. Comme plus de 80% des étudiants en soins infir­miers sont bache­liers, et qu’ils font plus de trois années d’études, le niveau licence devrait aller de soit, mais l’accès au LMD est de nou­veau refusé aux para­mé­di­caux.

Nous ne pou­vons accep­ter les propos des res­pon­sa­bles du Ministère de l’Enseignement Supérieur, pour qui les para­mé­di­caux n’ont qu’une « for­ma­tion tubu­laire » qui rend juste apte à assu­rer un métier ! D’autres for­ma­tions ensei­gnées à l’Université débou­chent sur une pro­fes­sion (psy­cho­lo­gues,...).

Le Ministère de l’Enseignement Supérieur est juste prêt à entrou­vrir la porte de ser­vice : ils pro­po­sent de trou­ver des « pas­se­rel­les » pour per­met­tre à des étudiants « volon­tai­res », dans le cadre de « coo­pé­ra­tions » entre cer­tains IFSI et cer­tai­nes Universités, de suivre « en paral­lèle » de leurs études para­mé­di­ca­les un par­cours uni­ver­si­taire.

Pour mémoire, l’arrêté du 29 sep­tem­bre 1993 donne un accès de plein droit en « licence de scien­ces de l’éducation » et en « licence de scien­ces sani­tai­res et socia­les » aux titu­lai­res d’un DE para­mé­di­cal, sans avoir à effec­tuer les deux pre­miè­res années (ex DEUG).
Quatorze ans après, on a plutôt l’impres­sion de recu­ler !

En 1977, une direc­tive euro­péenne uni­for­mi­sait la for­ma­tion infir­mière dans tous les pays de la CEE. Aujourd’hui, dans toute l’Union Européenne, la France fait partie des trois pays qui n’ont pas encore une filière uni­ver­si­taire pour l’ensei­gne­ment des soins infir­miers.
Allons nous rester une excep­tion cultu­relle ?

La réponse de la DHOS (extrait du PV) :

Le diplôme d’exer­cice est un diplôme pro­fes­sion­nel, diplôme d’Etat, qui per­met­tra à l’ensem­ble des per­son­nels d’exer­cer leurs droits à la liberté d’ins­tal­la­tion, d’exer­cice et de cir­cu­la­tion sur l’ensem­ble du ter­ri­toire de l’UE. Les diplô­mes fran­çais sont reconnus sur le champ euro­péen, sans aucune dif­fi­culté.

Le dis­po­si­tif envi­sagé comme suite à la feuille de route signée par les minis­tres le 1er décem­bre 2006 est le sui­vant : pro­fes­sion par pro­fes­sion, iden­ti­fi­ca­tion et décli­nai­son des acti­vi­tés et des com­pé­ten­ces requi­ses pour exer­cer le métier et attes­tées par le diplôme. Ce qui donne le péri­mè­tre métier-diplôme pro­fes­sion­nel d’Etat pour faire valoir l’auto­ri­sa­tion d’exer­cer. Ceci abou­tit à orga­ni­ser la for­ma­tion autour de cha­cune des com­pé­ten­ces requi­ses, un module de for­ma­tion cor­res­pon­dant à cha­cune des com­pé­ten­ces attes­tées par le diplôme.

Un même diplôme pro­fes­sion­nel, décom­posé en com­pé­ten­ces et en modu­les de for­ma­tion cor­res­pon­dants, devra per­met­tre à un pro­fes­sion­nel d’opti­mi­ser son par­cours en lui per­met­tant d’abor­der alors une large palette de dis­ci­pli­nes uni­ver­si­tai­res, et, par là même, de s’enga­ger dans un cursus uni­ver­si­taire qu’il devra com­plé­ter pour obte­nir, par exem­ple, une licence.

La DHOS, en étroite rela­tion avec la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur, va tra­vailler pour per­met­tre la bonne connexion entre le diplôme pro­fes­sion­nel et le diplôme uni­ver­si­taire.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Malades et précaires : cibles prioritaires du plan d’économies Bayrou

Franchises doublées, ALD rabotées, arrêts maladie dans le viseur : le SNPI dénonce un projet (…)

Soignants pressurés : travailler plus sans gagner plus, encore une fois

Travailler plus, sans être mieux payé. C’est la logique brutale qui se cache derrière la (…)

Protection sociale : les exonérations creusent le déficit, pas les soins

Le déficit de la Sécurité sociale existe, oui. Mais il est faible. Ce qui est grave, ce sont les (…)

Infirmières reléguées, soins déshumanisés : la vision inquiétante du MEDEF

Déficits, vieillissement de la population, explosion des maladies chroniques  : les constats du (…)

Infirmières retraitées en mission : l’État punit celles qu’il applaudissait hier

Les infirmières ont porté le système à bout de bras pendant la pandémie. Les infirmières (…)

Cadres infirmiers : les piliers invisibles d’un hôpital qui vacille

Ils tiennent les services à bout de bras. Absents des projecteurs médiatiques, oubliés des (…)