Les infirmières paralysent le système danois

3 mai 2008

Article paru le 2 mai 2008 sur LIBERATION.fr : Grève . Les revendications salariales mobilisent près de 50 000 employés du secteur hospitalier. La Suède suit.

Depuis deux semai­nes, le si fameux Etat-pro­vi­dence danois marche au ralenti. Près de 50 000 employés du sec­teur de la santé et de l’aide à la per­sonne sont en grève. Des femmes, en grande majo­rité, qui récla­ment des haus­ses de salaire.

Ecarts de salai­res.

Au Danemark, le salaire moyen d’une infir­mière du sec­teur public est aujourd’hui de 24 000 cou­ron­nes (3 200 euros). Mi-février, les par­te­nai­res sociaux s’étaient retrou­vés autour de la table de négo­cia­tion pour enté­ri­ner une nou­velle conven­tion col­lec­tive. « Les employeurs ne nous ont concédé qu’une aug­men­ta­tion de 12,8 % sur trois ans. Nous récla­mions 15 %», résume Erik Harr, de la Confédération de la santé (13 000 gré­vis­tes, dont 10 000 infir­miè­res). Les syn­di­cats récla­ment également la créa­tion d’une com­mis­sion sala­riale censée réduire les écarts de salai­res entre hommes et femmes d’une part, sala­riés du public et du privé, de l’autre.

Car si le petit royaume scan­di­nave est sou­vent mis à l’hon­neur pour la géné­ro­sité de son Etat-pro­vi­dence, les nom­breu­ses femmes employées du sec­teur public qui com­po­sent sa colonne ver­té­brale ne sont pas tou­jours aussi chan­ceu­ses qu’on ne le croit... A niveau de for­ma­tion égal, leurs col­lè­gues du privé gagnent 27 % de plus, selon Erik Harr.

« Nous sommes prêts à une grève longue. Sept ou huit semai­nes », pré­ve­nait mi-avril la Fédération des employés du sec­teur public (FOA), dont 35 000 mem­bres ont cessé le tra­vail. Et pour l’ins­tant, son­da­ges à l’appui, l’opi­nion publi­que sou­tient tou­jours le mou­ve­ment. Le Premier minis­tre danois, Anders Fogh Rasmussen, à la tête d’une coa­li­tion libé­rale conser­va­trice, se contente pour le moment d’obser­ver le conflit... Mais si celui-ci venait à s’éterniser, au risque de mettre la vie de patients en jeu, le gou­ver­ne­ment serait sans doute contraint de légi­fé­rer.

Qualification. Le mou­ve­ment danois a-t-il ins­piré son voisin sué­dois ? Depuis le 21 avril, à Stockholm, les infir­miè­res sont également en grève. Elles sont envi­ron 3 400 à mani­fes­ter leur méconten­te­ment face à leur faible rému­né­ra­tion, qui ne reflé­te­rait pas leur qua­li­fi­ca­tion uni­ver­si­taire. Et récla­ment une aug­men­ta­tion men­suelle de 1 700 cou­ron­nes sué­doi­ses pour 2008, et autant pour l’année pro­chaine. Leur salaire mini­mum s’élève aujourd’hui à 20 000 cou­ron­nes men­suel­les (2 140 euros).

Dans une cin­quan­taine d’hôpi­taux, des salles d’urgence ont dû être fer­mées et des opé­ra­tions annu­lées. Loin de s’essouf­fler, la grève pour­rait pren­dre de l’ampleur dès lundi, quand 3 500 infir­miè­res sup­plé­men­tai­res rejoin­dront le mou­ve­ment de pro­tes­ta­tion.

Il y a dix jours, le col­lec­tif Löneupproret (« Révolte pour les salai­res ») remet­tait au Parlement sué­dois une liste de 30 000 noms sou­te­nant les reven­di­ca­tions sala­ria­les des infir­miè­res. Près de 10 000 d’entre elles, affi­liées au col­lec­tif, mena­cent tout sim­ple­ment de démis­sion­ner la semaine pro­chaine si leur cause n’est pas enten­due.

Source : http://www.libe­ra­tion.fr/actua­lite/eco­no­mie_terre/324207.FR.php lire l’arti­cle

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