Malaise à l’hôpital : le double-discours des employeurs

1er novembre 2018

Dans la presse, nos fédé­ra­tions d’employeurs aler­tent sur les dif­fi­cultés des établissements de soins suite aux coupes bud­gé­tai­res.

Mais sur le ter­rain, vont-elles deman­der aux direc­teurs d’hôpi­taux de ne pas empê­cher les #In­fir­miè­re­sOu­bliées de mani­fes­ter le 20 novem­bre par des assi­gna­tions abu­si­ves comme en 2016 ? Avec une acti­vité réduite à celle d’un diman­che pour res­pec­ter le droit de grève infir­mier ?

La ten­sion est telle que pour la pre­mière fois, les quatre fédé­ra­tions hos­pi­ta­liè­res -la Fédération hos­pi­ta­lière de France (FHF), la Fédération des cli­ni­ques et hôpi­taux privés de France (FHP), la Fédération des établissements hos­pi­ta­liers et d’aide à la per­sonne privés non lucra­tifs (Fehap) et Unicancer -, qui repré­sen­tent hôpi­taux publics, privés, privés à but non lucra­tif et cen­tres de can­cé­ro­lo­gie, soit tous les établissements de soins, lan­ce­ront ensem­ble mardi 6 novem­bre, « un cri d’alarme sur la dégra­da­tion des condi­tions d’acti­vi­tés de soins ».
http://www.lepa­ri­sien.fr/eco­no­mie/budget-2019-le-cri-d-alarme-des-hopi­taux-29-10-2018-7930935.php

"Sauf que dans la vraie vie, pour lutter contre ces coupes som­bres, il faut s’appuyer sur un mou­ve­ment social. A l’hôpi­tal, en cli­ni­que, en santé au tra­vail, les 660.000 infir­miè­res souf­frent d’une forte dégra­da­tion de leurs condi­tions de tra­vail, et d’une perte de sens (faire du chif­fre, et non pren­dre soin des patients). Alors le 20 novem­bre, pour­quoi ne pas réduire l’acti­vité des établissements de santé à celle d’un diman­che ? Au lieu de cela, nos mili­tants nous aler­tent sur des assi­gna­tions abu­si­ves, comme lors du mou­ve­ment infir­mier de novem­bre 2016" dénonce Thierry Amouroux, le porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC.

Pour les 900 hôpi­taux publics par exem­ple, la Fédération hos­pi­ta­lière de France (FHF) évalue déjà le cumul des défi­cits à 1 mil­liard d’euros pour 2018.

Dans les établissements de la fonc­­tion publi­­que hos­­pi­­ta­­lière, un ser­­vice mini­­mum est établi pour assu­­rer un seuil normal de sécu­­rité. La juris­­pru­­dence cons­­tante consi­­dère qu’il doit être celui des effec­­tifs d’un diman­­che ou d’un jour férié. http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Droit-de-greve-dans-la-fonc­tion-publi­que-hos­pi­ta­liere-FPH-2640.html

Le Conseil d’Etat (CE, 1965, Pouzenc, n°58778) auto­­rise le recours aux assi­­gna­­tions uni­­que­­ment lors­­que les non-gré­­vis­­tes sont en nombre insuf­­fi­­sant pour assu­­rer la conti­­nuité du ser­­vice public. Les fonc­­tions et le nombre de per­­son­­nels concer­­nés par les assi­­gna­­tions doit cor­­res­­pon­­dre aux néces­­si­­tés du fonc­­tion­­ne­­ment continu et suf­­fi­­sant des ser­­vi­­ces. Détails sur http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Assignations-en-cas-de-greve-a-l-hopi­tal-public-FPH.html

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