Ordre Infirmier : le CDOI de Paris veut la démission du Bureau National

2 avril 2011

Communiqué du CDOI de Paris

Le Conseil Départemental de l’Ordre des Infirmiers de Paris (CDOI 75), réuni en séance extra­or­di­naire le 31 mars 2011, sou­haite à l’una­ni­mité des 16 élus pré­sents s’expri­mer sur la situa­tion ordi­nale, au len­de­main du Conseil National :

Le CDOI 75 est plei­ne­ment satis­fait de la baisse de la coti­sa­tion des infir­miè­res sala­riées à 30 euros, mon­tant qui aurait du être fixé dès le départ. On cons­tate dès main­te­nant dans notre dépar­te­ment les effets posi­tifs de cette déci­sion, par des appels télé­pho­ni­ques et des ins­crip­tions liées à cette déci­sion. Il ne s’agis­sait donc pas d’un désin­té­rêt de la pro­fes­sion pour cette struc­ture, mais d’un mon­tant ina­dapté.

Le main­tien de la coti­sa­tion des infir­miè­res libé­ra­les à 75 euros ne posant, quant à lui, aucun pro­blème. Néanmoins, pour que l’Ordre reparte sur des bases saines et réponde à ses mis­sions, il est urgent de réo­rien­ter son fonc­tion­ne­ment et donc de chan­ger de gou­ver­nance.

Monter aussi rapi­de­ment une telle struc­ture en par­tant de rien était dif­fi­cile, d’autant que nous étions dans un envi­ron­ne­ment syn­di­cal hos­tile. Mais beau­coup de pro­blè­mes sont le résul­tat de déci­sions ina­dap­tées du Bureau National, qui n’a pas su être à l’écoute des infir­miè­res de ter­rain, des élus dépar­te­men­taux et qui a refusé la main tendue des par­le­men­tai­res lors de la média­tion de juin 2010.

La pre­mière mesure que nous atten­dons est un réel plan d’économie. Le Bureau National a engagé des dépen­ses exces­si­ves, envi­sa­gées sur un calcul erroné de ren­trées de coti­sa­tions. Il fal­lait un budget cal­culé au plus près des recet­tes, avec une montée en charge pro­gres­sive. Le CDOI de Paris demande l’arrêt de toutes les dépen­ses non indis­pen­sa­bles au fonc­tion­ne­ment, notam­ment l’arrêt des recru­te­ments, et la révi­sion des dépen­ses de pres­ta­tai­res.

Le défi­cit de 10% lors de la pre­mière année bud­gé­taire aurait dû aler­ter. Au lieu de cela, les dépen­ses de pres­ta­tai­res et sur­tout la masse sala­riale n’ont cessé de croi­tre. C’est une faute de ges­tion impar­don­na­ble du Bureau National de dépen­ser plus de deux fois ce que l’on encaisse. Alors que la dette ordi­nale s’élève déjà à 8 mil­lions d’euros, et que l’on enre­gis­tre 600.000 euros de défi­cit chaque mois, il est tota­le­ment irres­pon­sa­ble d’embau­cher en décem­bre der­nier une char­gée des rela­tions inter­na­tio­na­les à 100.000 euros (salaire brut chargé).

De même, le fait d’avoir embau­ché 124 assis­tan­tes (une par conseil) sans étude préa­la­ble de la charge de tra­vail est pure héré­sie. Des dépar­te­ments devant s’occu­per de quel­ques cen­tai­nes d’ins­crits sont dotés d’une assis­tante à temps plein. Cette faute de ges­tion du Bureau National va obli­ger l’Ordre à faire un plan social, car il se trouve avec une masse sala­riale à elle seule supé­rieure au mon­tant des coti­sa­tions encais­sées !

La seconde mesure que nous deman­dons est la démis­sion du Bureau National, res­pon­sa­ble de cette ges­tion qui met en péril la péren­nité de l’Ordre. Nous espé­rions que le Conseil National du 29 mars aurait mis un terme à cette gou­ver­nance sui­ci­daire, délé­tère pour la pro­fes­sion, dont l’image est ainsi écornée. Notre pro­fes­sion­na­lisme est décré­di­bi­lisé, avec pour consé­quence une dété­rio­ra­tion des rela­tions loca­les avec l’ARS, la CPAM, les employeurs.

La mise en avant de cette ges­tion ina­dap­tée, et la com­mu­ni­ca­tion agres­sive du Bureau National, ont occulté le tra­vail et les actions réa­li­sées par les conseils dépar­te­men­taux et régio­naux en direc­tion des pro­fes­sion­nels. Ceux-ci ont des besoins et des idées, il faut les écouter et les sol­li­ci­ter.

Ainsi, pour­quoi le Code de Déontologie n’a-t-il pas fait l’objet d’une concer­ta­tion ouverte à toutes les infir­miè­res ? Il a besoin d’être lar­ge­ment par­tagé, afin de partir de l’expé­rience de chacun pour iden­ti­fier les dilem­mes déon­to­lo­gi­ques aux­quels nous ris­quons de nous retrou­ver confron­tés, et les normes de conduite à appli­quer en pareils cas. Pour être effi­cace, le Code de déon­to­lo­gie doit deve­nir fami­lier, afin que chaque infir­mière se l’appro­prie et en voit l’uti­lité dans sa pra­ti­que quo­ti­dienne.

L’Ordre est au ser­vice des pro­fes­sion­nels, et ne doit pas être au ser­vice de quel­ques uns. Pour que les infir­miè­res se reconnais­sent dans leur Ordre, il est indis­pen­sa­ble de lui donner un souf­fle nou­veau, un élan qui ne peut être porté que par une équipe natio­nale renou­ve­lée. Aussi, le Conseil de Paris demande la démis­sion de l’actuel Bureau National.

Enfin, nous récla­mons la cons­ti­tu­tion rapide d’une com­mis­sion spé­ci­fi­que char­gée d’une part des rap­ports avec le minis­tère, d’autre part avec la banque (cf. notre motion du 8 mars).

L’ouver­ture rapide d’une concer­ta­tion avec le minis­tère, dans un esprit de conci­lia­tion et d’apai­se­ment, peut dif­fi­ci­le­ment être menée par un Bureau National res­pon­sa­ble de la dété­rio­ra­tion des rela­tions avec le minis­tère (il ne faut pas oublier que Xavier Bertrand est à l’ori­gine de la créa­tion de notre Ordre). L’ins­crip­tion ordi­nale d’une majo­rité des infir­miè­res passe par une nor­ma­li­sa­tion des rela­tions avec le minis­tère et les employeurs.

Par ailleurs, la banque ne peut être que méfiante vis-à-vis d’un Bureau National qui a dépensé sans comp­ter l’argent qu’il n’avait pas. Il faut donc lui pré­sen­ter des inter­lo­cu­teurs plus res­pon­sa­bles pour la ras­su­rer sur nos capa­ci­tés à rem­bour­ser.

Fait à Paris le 31 mars 2011

*************************************

Par ailleurs, le Conseil de Paris tient à pré­ci­ser qu’il s’est, quant à lui, atta­ché à avoir une ges­tion rigou­reuse et trans­pa­rente de son fonc­tion­ne­ment et de son budget  :
- Les élus sala­riés ne per­çoi­vent aucune indem­nité, ils vien­nent en réu­nion sur leur temps de tra­vail, et assu­rent le reste sur leur temps per­son­nel.
- Les élus libé­raux ont une indem­nité de pertes de res­sour­ces. Alors que le CDOI 75 se réunit un jour par mois, et que 7 des 31 élus sont libé­raux, le mon­tant global versé par le CDOI 75 depuis sa créa­tion en mai 2008, soit trois ans, est à ce jour de 13670,19 euros.
- Pendant ces trois ans, aucun élu du CDOI 75 ne s’est fait rem­bour­ser le moin­dre cen­time en frais de repas ou de trans­port (alors que la majo­rité tra­vaille certes à Paris mais réside en ban­lieue) ou n’a touché une quel­conque indem­nité de res­pon­sa­bi­lité
- plus de détails sur notre site inter­net http://www.conseil-de-lordre-infir­mier-de-paris.com/?p=1160

Partager l'article