Oxygène : évitons la pénurie, mobilisons nos énergies pour sauver des vies

27 mars 2020

Communiqué France Assos Santé du 26.03.20

Face à la demande mas­sive d’oxy­gène pour tous les patients qui doi­vent être soi­gnés à leur domi­cile et en EPHAD, France Assos Santé lance un appel d’extrême urgence à tous les pro­fes­sion­nels.

En effet, le nombre de lits d’hos­pi­ta­li­sa­tion, de lits de réa­ni­ma­tion et de res­pi­ra­teurs ainsi que les effec­tifs de per­son­nels des établissements de santé ne pour­ront cer­tai­ne­ment pas suf­fire à accueillir tous les patients infec­tés vic­ti­mes de formes COVID-19 sévè­res.

Nous le savons. Les patients contraints de rester à domi­cile seront de plus en plus nom­breux. Parmi eux, cer­tains déve­lop­pe­ront des formes sévè­res néces­si­tant une mise sous oxy­gène, faute de quoi, ils pour­raient mourir en nombre de détresse res­pi­ra­toire. Nous le refu­sons.

Nous n’accep­te­rons pas un scé­na­rio iden­ti­que à celui des mas­ques : oui, nous avons besoin d’oxy­gène, et oui, il est pos­si­ble d’en pro­duire plus

Lorsque l’on ne peut pas dis­po­ser de l’ensem­ble des res­sour­ces idéa­le­ment néces­sai­res et qu’il s’agit de porter alors assis­tance à per­son­nes en danger, une pro­cé­dure dite « dégra­dée » doit être mise en place.

C’est pour­quoi, dans le souci d’anti­ci­per afin de pré­ve­nir des décès évitables, France Assos Santé, union des asso­cia­tions de patients, en appelle à toutes les entre­pri­ses qui œuvrent dans le sec­teur de la four­ni­ture de l’oxy­gène médi­cal pour appor­ter, sans délai, leur concours et leurs com­pé­ten­ces. Chacun doit faire son inven­taire : il existe très cer­tai­ne­ment des entre­pôts et des réser­ves de maté­riels qui pour­raient être adap­tés.

Cet appel concerne en pre­mier rang tous pro­duc­teurs et four­nis­seurs d’oxy­gène, dont Air Liquide est le leader mon­dial, et toutes les entre­pri­ses qui pour­raient se reconver­tir pro­vi­soi­re­ment et s’adap­ter aux besoins pour répon­dre à la demande, ainsi qu’à toutes celles qui fabri­quent le maté­riel néces­saire à l’admi­nis­tra­tion d’oxy­gène : concen­tra­teurs d’oxy­gène (extrac­teurs), réser­voirs (cuves) d’oxy­gène liquide, humi­di­fi­ca­teurs (bar­bo­teurs), lunet­tes nasa­les, sondes nasa­les, mas­ques d’oxy­gène de dif­fé­ren­tes tailles, mas­ques, tubu­lu­res, cap­teurs, etc…. Le Gouvernement pour­rait notam­ment rap­pe­ler les ouvriers volon­tai­res et remet­tre en marche en urgence l’usine Luxfer, dans le Puy de Dôme, fabri­cant d’obus, fermée il y a juste quel­ques mois.

Cet appel concerne aussi les ingé­nieurs bio­mé­di­caux et tous les ingé­nieurs com­pé­tents en flui­des et maté­riels ainsi que les tech­ni­ciens capa­bles de remet­tre en état ou d’adap­ter les maté­riels à un usage médi­cal. Même des ama­teurs ini­tiés peu­vent aider à sauver ces patients.

Les pro­fes­sion­nels de la plon­gée, les gran­des sur­fa­ces de sport qui dis­po­sent de maté­riel pou­vant être uti­lisé, et tous ceux qui dis­po­sent de maté­riel (obus de gaz, mano­dé­ten­deurs, tubu­lu­res, mas­ques à oxy­gène, etc.) doi­vent réagir et s’unir pour appor­ter leur concours.

Enfin, c’est un appel aux pres­ta­tai­res de ser­vi­ces de santé à domi­cile, four­nis­seurs de maté­riels, acteurs du soin en ville, du méde­cin à l’aide à domi­cile, qui devront assis­ter ces patients en souf­france et les aider.

N’oublions pas que l’ensem­ble de ces acteurs doit pou­voir dis­po­ser de l’ensem­ble des moyens de pro­tec­tion indi­vi­duelle pour pou­voir porter secours aux autres en toute sécu­rité. Attention, il faudra soi­gner ces nou­veaux patients urgents à leur domi­cile ou en EPHAD, sans priver pour autant d’oxy­gène tous ceux, qui en ont déjà besoin et sont déjà dépen­dants d’oxy­gène jus­ti­fié par la pré­sence d’une mala­die aïgue ou chro­ni­que. Et c’est pour­quoi, la demande sera mas­sive. Mobilisons-nous et agis­sons !

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