Prescription : 46 études internationales prouvent que l’infirmière fait aussi bien que le mèdecin

revue Cochrane

18 février 2017

La revue Cochrane montre que les infirmiers sont aussi efficaces que les médecins prescripteurs dans les soins habituels

Bien formés et sou­te­nus, les infir­miers sont capa­bles de pres­crire des médi­ca­ments pour trai­ter des pro­blè­mes de santé très divers en obte­nant des résul­tats de ges­tion de la mala­die com­pa­ra­bles aux méde­cins, selon une revue Cochrane de novem­bre 2016.

La majo­rité des études se concen­trent sur la prise en charge des mala­dies chro­ni­ques dans les pays à revenu élevé, où des don­nées pro­ban­tes de qua­lité moyenne font appa­raî­tre des résul­tats simi­lai­res pour les mar­queurs de la mala­die dans l’hyper­ten­sion arté­rielle, le dia­bète et l’hyper­cho­les­té­ro­lé­mie.

Qu’est-ce qui a été étudié dans cette revue ?

Dans dif­fé­rents pays, des pro­fes­sion­nels de santé autres que les méde­cins sont auto­ri­sés à pres­crire des médi­ca­ments. Ce chan­ge­ment des rôles est censé per­met­tre un accès amé­lioré et rapide aux médi­ca­ments pour les usa­gers de soins lorsqu’il y a pénu­rie de méde­cins ou que le far­deau des mala­dies pèse lour­de­ment sur le sys­tème de santé.

En outre, ce chan­ge­ment de tâches a été pré­co­nisé par dif­fé­rents gou­ver­ne­ments comme un moyen de mieux uti­li­ser les com­pé­ten­ces des pro­fes­sion­nels de santé tels que les infir­miers dans les soins aux patients.

Quels sont les prin­ci­paux résul­tats de la revue ?

Cette revue a iden­ti­fié 45 études où la pres­crip­tion par des infir­miers dis­po­sant d’une large auto­no­mie était com­pa­rée à la pres­crip­tion habi­tuelle par les méde­cins. Une autre étude com­pa­rait la pres­crip­tion par un infir­mier sui­vant des direc­ti­ves avec les soins habi­tuels avec pres­crip­tion par un infir­mier.

Quatre études por­tant sur les pres­crip­tions par des infir­miers ont été menées dans des pays à bas et moyens reve­nus  : Colombie, Afrique du Sud, Ouganda et Thaïlande. Les autres études ont été réa­li­sées dans des pays occi­den­taux à reve­nus élevés.

Quarante-deux des études iden­ti­fiées ont été menées en pra­ti­que de ville, deux études dans des hôpi­taux, une étude en méde­cine du tra­vail et une étude dans un établissement de soins pour per­son­nes âgées. La pres­crip­tion cons­ti­tuait seu­le­ment une partie des inter­ven­tions de santé, en par­ti­cu­lier dans la prise en charge de mala­dies chro­ni­ques.

La revue a décou­vert que les résul­tats des pres­crip­teurs non méde­cins étaient com­pa­ra­bles à ceux des méde­cins pour l’hyper­ten­sion arté­rielle (don­nées modé­ré­ment sûres), le contrôle du dia­bète (don­nées très sûres), l’hyper­cho­les­té­ro­lé­mie (don­nées modé­ré­ment sûres), l’obser­vance du trai­te­ment médi­ca­men­teux (don­nées modé­ré­ment sûres), la satis­fac­tion des patients envers les soins (don­nées modé­ré­ment sûres) et la qua­lité de vie liée à la santé (don­nées modé­ré­ment sûres).

Des infir­miè­res à dif­fé­rents niveaux d’études et de for­ma­tion pra­ti­que dans le cadre d’une mala­die ou d’une situa­tion spé­ci­fi­que ont été capa­bles d’obte­nir des résul­tats de pres­crip­tion com­pa­ra­bles à ceux des méde­cins. Les pres­crip­teurs non méde­cins étaient sou­vent assis­tés par un méde­cin dans le cadre d’un modèle de pra­ti­que en col­la­bo­ra­tion.

Conclusions des auteurs : 
Les résul­tats sug­gè­rent que les pres­crip­teurs non méde­cins, exer­çant avec une auto­no­mie varia­ble (mais géné­ra­le­ment large) dans dif­fé­rents contex­tes, ont été aussi effi­ca­ces que les méde­cins pres­crip­teurs dans les soins habi­tuels. Ils ont obtenu des résul­tats com­pa­ra­bles sur la ten­sion arté­rielle sys­to­li­que, l’hémo­glo­bine gly­quée, le cho­les­té­rol LDL, l’obser­vance du trai­te­ment, la satis­fac­tion du patient et la qua­lité de vie liée à la santé.

Des études sup­plé­men­tai­res de bonne qua­lité devront être menées dans les pays plus pau­vres et dans le but de mieux quan­ti­fier les dif­fé­ren­ces entre les résul­tats de la pres­crip­tion en termes d’événements indé­si­ra­bles, ainsi que de déter­mi­ner les résul­tats pour l’économie de la santé. D’autres études pour­raient également porter plus spé­ci­fi­que­ment sur la com­po­sante de pres­crip­tion des soins.

Les auteurs de la revue ont cher­ché les études qui avaient été publiées jusqu’au 19 juillet 2016.

Depuis 20 ans, Cochrane pro­duit des revues sys­té­ma­ti­ques de la recher­che pri­maire sur les soins et les poli­ti­ques de santé, qui font réfé­rence au niveau inter­na­tio­nal en matière de res­sour­ces pour la méde­cine fac­tuelle.

Source : www.cochrane.org

Partager l'article