Journée internationale de l’infirmière 2013
3 mai 2013
La Journée internationale de l’infirmière est célébrée dans le monde entier le 12 mai, jour anniversaire de la naissance de Florence Nightingale.
Fondé en 1899, le Conseil international des infirmières (CII) est une fédération de plus de 130 associations nationales d’infirmières, représentant plus de 13 millions d’infirmières du monde entier.
Cette année, la Journée internationale de l’infirmière est consacrée aux objectifs du Millénaire pour le développement. Elle est intitulée : « Combler l’écart : objectifs du Millénaire pour le développement : 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 ». Ce slogan est un compte à rebours avant 2015, date-butoir de la réalisation des grands objectifs mondiaux en matière de santé.
En tant que plus important groupe de professionnels de santé, les infirmières jouent un rôle prépondérant dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Les infirmières sont souvent les seules professionnelles de santé auxquelles de nombreuses personnes auront accès leur vie durant : c’est pourquoi elles sont particulièrement bien placées pour atteindre, selon des modalités parfois très innovantes, les populations mal desservies et désavantagées.
Les infirmières sont formées à comprendre la nature complexe de l’entretien de la santé et du bien-être, ainsi que l’impact des facteurs psychosociaux et socioéconomiques que sont la pauvreté, le chômage et l’origine ethnique, par exemple. Elles appréhendent le bienêtre
dans son contexte et agissent en conséquence : de ce fait, la portée de leur action dépasse les problèmes immédiats.
Les infirmières ont grandement contribué à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement et à la formulation d’objectifs et résultats réalistes au-delà de 2015. Elles peuvent donc être à bon droit fières de leurs succès. Mais il y a encore une chose qu’elles peuvent et doivent faire.
Les infirmières doivent s’engager activement dans les activités de plaidoyer et de lobbying, de même que s’impliquer dans la conception des programmes d’amélioration des services de santé. En effet, les infirmières disposent de la connaissance pratique de la manière dont la prestation des services doit être conçue, coordonnée et appliquée pour plus d’efficacité.
En l’an 2000, l’adoption, par l’Assemblée générale des Nations Unies, de la Déclaration du Millénaire a entraîné la formulation d’« objectifs du Millénaire pour le développement » (OMD), en tant que cadre pour galvaniser les efforts, définir des priorités mondiales et nationales et concentrer l’attention, l’action et les ressources.
Les huit objectifs du Millénaire pour le développement sont accompagnés d’un ensemble de cibles et d’indicateurs complémentaires. Ensemble, tous ces éléments constituent un cadre complet pour la réduction de la pauvreté et pour le développement.
Les objectifs 4, 5 et 6 sont liés explicitement à la santé. Leur réalisation est étroitement associée aux autres objectifs consacrés à la lutte contre la pauvreté et la faim, à l’égalité entre les sexes et à l’autonomisation des femmes.
– OMD 4 : Réduire la mortalité infantile – Des succès importants ont été obtenus dans la diminution du nombre de décès d’enfants de moins de 5 ans au niveau mondial. Mais la majorité des 7,6 millions de décès d’enfants qui surviennent encore chaque année pourraient être
prévenus grâce à des interventions efficaces et peu coûteuses (Organisation mondiale de la santé / Fonds des Nations Unies pour l’enfance 2012). La mortalité des nouveau-nés reste très
préoccupante, de même que la prévalence des maladies infectieuses et de la sous-alimentation.
– OMD 5 : Améliorer la santé maternelle – A été obtenue à ce titre une diminution de près de 50 % du nombre des femmes qui décèdent pendant la grossesse ou l’accouchement. Des écarts importants persistent cependant entre les régions : les femmes sont particulièrement exposées
au risque en Afrique subsaharienne, 56 % des décès maternels survenant dans cette région où le taux de mortalité maternelle atteint 500 décès pour 100 000 naissances vivantes. Les grossesses plus tardives, la généralisation de l’accès à des soins qualifiés pendant et après la grossesse, la disponibilité de méthodes de contraception sûres, abordables et efficaces, ainsi que l’offre – s’il y a lieu – de soins post-abortifs complets, sont autant de facteurs déterminants de la santé
maternelle.
– OMD 6 : Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies – Les progrès dans la réalisation de cet objectif varient beaucoup en fonction des pays. Certains succès sont évidents : diminution du nombre des nouvelles infections au VIH dans la plupart des régions et amélioration significative de l’accès aux thérapies antirétrovirales qui sauvent des vies. Mais,
d’autre part, la diminution du nombre des cas signalés de tuberculose et de paludisme ne doit pas inciter à la complaisance : on signale de plus en plus de cas de résistance aux médicaments (artémisinine) et aux insecticides antipaludiques, de même qu’aux combinaisons de
médicaments utilisés dans le traitement de la tuberculose.
Chaque année, les États rendent compte aux Nations Unies de leurs progrès dans la réalisation des OMD. Ces résultats sont compilés dans un rapport annuel publié par les Nations Unies. Parmi les principaux succès enregistrés, citons le recul de l’extrême pauvreté, la réduction de moitié de la proportion des personnes privées d’accès à l’eau potable et l’augmentation des effectifs de filles inscrites à l’école primaire.
Partout dans le monde, les infirmières participent activement à des initiatives locales, nationales et
régionales pour la réalisation des OMD. Le Conseil international des infirmières (CII) collabore avec
des associations nationales d’infirmières (ANI) pour soutenir et promouvoir la réalisation des OMD
en général et pour améliorer la contribution des infirmières à la réalisation des objectifs liés plus
spécifiquement à la santé.
Citons à cet égard la création du Fonds pour l’éducation de fillettes
orphelines d’infirmières, au Kenya, au Swaziland, en Ouganda et en Zambie. En outre, en
collaboration avec le secteur privé, des gouvernements, des ANI et d’autres partenaires, le CII a créé
cinq Centres pour le bien-être des travailleurs de santé (au Lesotho, au Malawi, au Swaziland, en
Ouganda et en Zambie), un sixième étant en gestation.
Quant au programme de lutte contre la
TB/TB-MR du CII, il a permis de former, d’informer et de soutenir dans leur action des dizaines de
milliers d’infirmières et de travailleurs de santé, dans treize pays. Les Bibliothèques mobiles CII/MSD,
les fiches d’information et prises de position disponibles sur le site Internet du CII – également
reprises dans ses communications avec les ANI – facilitent l’action et la contribution des infirmières
africaines et d’autres pays.
Des infirmières ont par ailleurs collaboré à la création de groupes et organisations de portée
régionale, comme par exemple le Réseau des infirmières et sages-femmes du Sud de l’Afrique, pour
fédérer leurs ressources et maximiser leur impact sur des problèmes de santé spécifiques,
notamment le VIH/sida.
Les publications sur la contribution des infirmières à la réalisation des OMD
au niveau infranational restent malheureusement très épisodiques, du fait notamment de
l’apparente réticence des infirmières à publier et à faire connaître leur travail. Or, partout dans le
monde, des infirmières imaginent des services et prodiguent des soins innovants aux enfants, aux
femmes et aux personnes malades, contribuant ainsi à la réalisation des OMD. Ces infirmières
doivent être encouragées et aidées à faire connaître leurs succès.
D’ici à l’échéance de 2015, nous encourageons les infirmières à surmonter les obstacles et les
difficultés liés à la réalisation des OMD, et à répondre aux besoins de santé des communautés
pauvres, marginalisées et mal desservies, partout dans le monde. Tout en s’engageant dans la
définition de l’agenda pour l’après 2015, les infirmières doivent continuer d’oeuvrer à la réalisation
de tous les OMD dans tous les pays, en veillant à ce que les progrès réalisés ne soient pas perdus du
fait des changements dans les priorités et dans l’affectation des ressources.
Indépendamment de la
mesure dans laquelle les nouveaux objectifs mettront l’accent sur la santé, il ne faut pas oublier que
le développement mondial futur dépendra justement de la santé. L’évolution du fardeau des
maladies et les effets du changement climatique sur la santé, sur le développement et sur
l’environnement exigent des infirmières qu’elles se tiennent prêtes à relever les défis et qu’elles
s’engagent à façonner et appliquer l’agenda de la santé et du bien-être de la population mondiale.