Revalorisations salariales du protocole d’octobre 2006

16 octobre 2006

Il aura fallu neuf mois de négociations à la Fonction publique Hospitalière pour accoucher d’une souris ! Les conventions du secteur privé étant réalisées en fonction des salaires des fonctionnaires, toutes les infirmières sont concernées par ces négociations salariales.

Le « PROTOCOLE D’ACCORD SUR LE DEVELOPPEMENT DU DIALOGUE SOCIAL, LA FORMATION, L’AMELIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL, L’ACTION SOCIALE ET LES STATUTS DES PERSONNELS DE LA FPH » signé le 19 octo­bre com­porte 4 volets (docu­ment de 22 pages).

Les trois pre­miers volets sont cons­ti­tués de vœux pieux, qui ren­voient au bon vou­loir de l’ANFH ou du CGOS, voire à la cons­ti­tu­tion de plu­sieurs grou­pes de tra­vail, sans mesure concrète ou budget attri­bué. La boni­fi­ca­tion de 10% sur les jours dépo­sés sur un compte épargne temps CET, en vigueur depuis trois ans, n’est même pas reconduite en 2006 !

Allons tout de suite à l’essen­tiel, les mesu­res sala­ria­les, sur­tout pro­fi­ta­bles aux agents de caté­go­rie C et aux admi­nis­tra­tifs.

Cette reva­lo­ri­sa­tion de la caté­go­rie C amène à un écrasement des grilles : ainsi, demain, du fait des primes, une aide soi­gnante en fin de car­rière (échelle E6, 7ème échelon, indice brut 479) aura 1.952 euros de salaire net, soit plus qu’une infir­mière ayant 16 ans d’ancien­neté (1.920 euros au 7ème échelon, indice brut 519) ou comme un cadre de santé (1.990 euros au 3ème échelon).

Cela vaut le coup de faire des études ! Le Ministère sait reconnaî­tre les res­pon­sa­bi­li­tés ! On retrouve la situa­tion qui avait amené le mou­ve­ment infir­mier de 1988 et la mobi­li­sa­tion cadre de 1991.

Et ce n’est pas l’aumône accor­dée aux infir­miè­res qui chan­gera les choses :
« - relè­ve­ment en trois ans du quota sta­tu­taire actuel de ces per­son­nels pour le pas­sage de la classe nor­male à la classe supé­rieure pour le porter de 30 à 40% (2007 : 34% ; 2008 : 37% ; 2009 : 40%), en tenant compte prio­ri­tai­re­ment de la situa­tion des agents ayant atteint le der­nier échelon de la classe nor­male depuis au moins quatre ans, »
Analyse SNPI : les infir­miè­res spé­cia­li­sées sont à 100 % depuis 2001 !

« - reva­lo­ri­sa­tion de la prime spé­ci­fi­que de 76,22 € men­suels fixée par l’arrêté du 2 jan­vier 1992, pour la porter à 90 €/mois ; cette mesure prend effet le 1er mars 2007 »
Analyse SNPI : moins de 14 euros de prime Veil (moins les char­ges socia­les !), cela va chan­ger notre niveau de vie !

« - boni­fi­ca­tion de six mois d’ancien­neté en début de car­rière pour les per­son­nels para­mé­di­caux (per­son­nels infir­miers, médico-tech­ni­ques et per­son­nels de réé­du­ca­tion) clas­sés en CII au 2e échelon de la classe nor­male. Cette mesure sera répar­tie sur deux exer­ci­ces (2007 et 2008). »
Analyse SNPI : soit un gain de 45 euros pen­dant 6 mois ! Et étalé sur deux ans vu la for­tune que cela repré­sente !

Pour les cadres de santé, on retrouve la même géné­ro­sité :

- « reva­lo­ri­sa­tion en mars 2007 de la prime d’enca­dre­ment des cadres soi­gnants de 15 € par mois »
Analyse SNPI : moins les char­ges socia­les bien sur !

- « Il sera attri­bué une prime de 100 € bruts men­suels pour les assis­tants des res­pon­sa­bles des pôles d’acti­vité cli­ni­que ou médico-tech­ni­que (admi­nis­tra­tifs et soi­gnants). »
Analyse SNPI : enfin un geste pour reconnaî­tre cette nou­velle fonc­tion !

Au fait, sachez que les atta­chés d’admi­nis­tra­tion hos­pi­ta­lière AAH seront désor­mais sur une grille de direc­teur de soins (indice ter­mi­nal 966) : dans le trium­vi­rat du pôle (méde­cin, AAH, Cadre Sup), devi­nez qui sera le moins payé ? De qui se moque t-on ?

Le Conseil Syndical du SNPI s’est donc pro­noncé à l’una­ni­mité contre la signa­ture de ce pro­to­cole, véri­ta­ble insulte à notre pro­fes­sion.

Afin d’abou­tir à une réelle reva­lo­ri­sa­tion de notre pro­fes­sion, nous deman­dons au minis­tère :
- un début de car­rière à l’indice brut 372
(au lieu du 346)
- que la classe supé­rieure soit acces­si­ble à 100 % des IDE (au lieu de 30) ayant atteint le 5ème échelon de la classe nor­male, et comp­tant au moins 10 ans de fonc­tion dans le corps des infir­miers (mesure effec­tive depuis 2001 pour les IADE, IBODE et pué­ri­cultri­ces)
- un échelon sup­plé­men­taire de 4 ans pour finir à l’indice brut 668 (au lieu de 638) Aujourd’hui, une IDE atteint son salaire pla­fond en 24 ans... alors que la retraite est encore loin !
- le dou­ble­ment de la prime Veil (prime spé­ci­fi­que actuel­le­ment de 76 euros par mois) et sa trans­for­ma­tion en NBI (prise en compte pour la retraite)

Vous dans l’arti­cle "péti­tion pour une reva­lo­ri­sa­tion" un modéle de lettre à envoyer au Ministre : faites le cir­cu­ler autour de vous, qu’un maxi­mum d’infir­miè­res deman­dent une reva­lo­ri­sa­tion sala­riale, à hau­teur de nos com­pé­ten­ces et de nos res­pon­sa­bi­li­tés.

Si vous sou­hai­tez rece­voir le texte du pro­to­cole (22 pages) deman­dez le par mail (rubri­que "nous contac­ter" du site), vous le rece­vrez en retour.

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