19 mars 2009 : grève et manifestation des hospitaliers

17 mars 2009

La mobi­li­sa­tion du 19 mars est une réus­site dans les établissements hos­pi­ta­lier : malgré les assi­gna­tions, on comp­tait 19,6 % de per­son­nels gré­vis­tes il y a deux mois dans la fonc­tion publi­que hos­pi­ta­lière, et ils étaient 18,2 % à se décla­rer en grève hier.

On a assisté hier à la des­cente dans la rue de soi­gnants qui n’avaient jamais battu le pavé aupa­ra­vant. C’est ainsi qu’à Dijon, les agents et pro­fes­sion­nels de santé de la cli­ni­que Drevon avaient choisi pour la pre­mière fois de leur his­toire de mani­fes­ter ; imités par­tout en France par d’autres soi­gnants en colère.

Ces der­niers n’avaient cepen­dant pas tou­jours perdu leur sens de l’humour, telle Claudine, infir­mière citée par Libération, qui dans le défilé pari­sien, sou­riait sous le soleil : « On est là parce que tout va super bien : on n’est pas du tout fati­gué, on n’a pas la pres­sion au tra­vail et en plus on gagne super bien notre vie ».

A Lille, pour les sala­riés du centre hos­pi­ta­lier Dron de Tourcoing qui avaient fait le dépla­ce­ment, ce n’est pas loin d’être un peu vrai. Mais les mani­fes­tants n’en évoquaient pas moins des inquié­tu­des légi­ti­mes : « A Tourcoing, la direc­tion compte sup­pri­mer la chi­rur­gie les jours de fête et les week-ends, soi-disant pour faire des économies. Or, le budget du CH est équilibré. On va devoir envoyer les patients à Roubaix ou Lille alors que notre hôpi­tal fonc­tionne très bien et peut les accueillir ».

Si l’Agence régio­nale d’hos­pi­ta­li­sa­tion (ARH) a démenti qu’une telle mesure était envi­sa­gée, elle pourra moins faci­le­ment répon­dre au désar­roi d’une infir­mière du même centre hos­pi­ta­lier, qui dres­sait dans le cor­tège lil­lois un por­trait bien moins élogieux de l’établissement. « Les déci­sions gou­ver­ne­men­ta­les visent à réduire le nombre de fonc­tion­nai­res dans le milieu hos­pi­ta­lier. Au CH Dron, on manque déjà de per­son­nel, notam­ment tech­ni­que. Dans cer­tains ser­vi­ces, il y a des fuites d’eau depuis des semai­nes. C’est donc aussi la santé des patients qui est en cause ».

Les syn­di­cats USAP-CGT, FO, CFTC, SUD Santé, CFE-CGC de l’AP-HP ont appellé les per­son­nels à la grève le Jeudi 19 mars 2009, et à mani­fes­ter de la Place de la République (14 heures) à la Nation.

Les hos­pi­ta­liers mani­fes­taient pour :
 le RETRAIT DE LA LOI BACHELOT, DE L’AMENDEMENT N°868.
 dire NON aux Agences Régionales de Santé
 NON à la casse du STATUT DE L’AP-HP et de son uni­cité

Le ven­dredi 6 mars, l’inter­syn­di­cale de l’AP-HP a été reçue par Madame Bachelot pour lui deman­der de reti­rer l’amen­de­ment N°868 qui place l’AP-HP sous la tutelle de l’Agence Régionale de Santé et des garan­ties écrites sur le main­tien
 de nos acquis sta­tu­tai­res (1/2 coti­sa­tion mala­die, mutuel­les défis­ca­li­sées, indem­nité de rési­dence,...),
 des hôpi­taux AP-HP de pro­vince (Berck, Hendaye, Paul Doumer, San Salvadour),
 des hôpi­taux de longs séjours dans le sec­teur sani­taire et leur non trans­for­ma­tion en EHPAD.

La Ministre de la Santé a indi­qué qu’elle nous don­ne­rait des garan­ties écrites sur les dif­fé­rents points évoqués et en fin de réu­nion que « l’amen­de­ment n’était pas encore voté ».

Le 18 mars, les dépu­tés auront à se pro­non­cer par vote sur le projet de loi Bachelot. La dis­cus­sion en pre­mière lec­ture par le Sénat débu­te­rait à partir du 12 mai puis se tien­dra une com­mis­sion mixte pari­taire (Sénat/Assemblée natio­nale) pour écrire une rédac­tion com­mune de la loi, avant le vote défi­ni­tif.

La Commission Médicale d’Etablissement de l’AP-HP vient d’adop­ter une motion qui « déplore que « l’amen­de­ment apporté à la sau­vette à la loi HPST place l’ins­ti­tu­tion sous la tutelle de l’ARS ».

Rien n’est joué. La loi n’est pas encore votée.

Rappelons que si l’amen­de­ment N°868 était défi­ni­ti­ve­ment adopté et voté, l’AP-HP serait ainsi placée sous la tutelle bud­gé­taire de l’ARS et non plus du Conseil de tutelle (Budget, Santé, Sécurité sociale) et les per­son­nels de l’AP-HP pour­raient perdre des acquis sta­tu­tai­res tels que :
 La demi-coti­sa­tion mala­die rever­sée actuel­le­ment sous la forme de l’indem­nité excep­tion­nelle ; ce serait de 50 à 150 euros de moins par mois selon le grade.
 La défis­ca­li­sa­tion des coti­sa­tions mutuel­les (MC et MNH) ; ce serait de 900 à 2000 euros qu’il fau­drait décla­rer et qui nous ferait chan­ger de tran­che d’impo­si­tion.
 L’indem­nité de rési­dence qui cor­res­pond à 3% du trai­te­ment men­suel

300 per­son­nels admi­nis­tra­tifs de l’AP-HP se sont réunis le 11 mars avec l’ensem­ble des syn­di­cats pour le main­tien de tous les postes admi­nis­tra­tifs dans tous les ser­vi­ces, la titu­la­ri­sa­tion de tous les contrac­tuels,...

Les syn­di­cats USAP-CGT, FO, CFTC, SUD Santé, CFE-CGC de l’AP-HP appel­lent, dans le cadre de la jour­née de grève inter­pro­fes­sion­nelle appe­lée natio­na­le­ment par CGT, FO, CFTC, CFDT, UNSA, Solidaires, CFE-CGC, FSU l’ensem­ble des per­son­nels à la grève et à mani­fes­ter le Jeudi 19 MARS 2009 pour :
 Augmentation géné­rale des salai­res
 Retrait du plan d’économies AP-HP de 100 mil­lions d’euros
 Arrêt des sup­pres­sions de postes.
 Embauche de per­son­nels et titu­la­ri­sa­tion de tous les contrac­tuels
 Retrait de la loi Bachelot et de l’amen­de­ment N° 868
 Abandon du plan de déman­tè­le­ment et de regrou­pe­ment des 38 hôpi­taux de l’AP-HP.
 Maintien de l’uni­cité de l’AP-HP et de tous ses hôpi­taux
 Défense de notre Statut et de tous nos acquis (½ coti­sa­tion mala­die, mutuel­les défis­ca­li­sées, ...

MANIFESTATION Place de la REPUBLIQUE - 14 Heures

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