31.658 réponses au sondage dextro par des aides-soignants

2 mars 2016

Du 9 au 28 février 2016, 31.658 infir­miè­res, cadres infir­miers ou infir­miè­res spé­cia­li­sées se sont expri­més pour répon­dre au son­dage express du syn­di­cat infir­mier SNPI "pour ou contre la réa­li­sa­tion des dex­tros par les aides-soi­gnants ?"

Vous trou­ve­rez tous les résul­tats dans l’arti­cle : http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/2-infir­mie­res-sur-3-hos­ti­les-au.html

Dépêche agence HOSPIMEDIA Publiée le 02/03/16 - 18h06 - Une enquête révèle que 63% des infir­miers sont oppo­sés aux dex­tros réa­li­sés par les aides-soi­gnants

Deux infir­miers sur trois sont oppo­sés à la réa­li­sa­tion des dex­tros par les aides-soi­gnants sans pré­sence d’infir­mier dans le ser­vice ou l’établissement. Ce chif­fre est le résul­tat d’une enquête menée par le Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers durant le mois de février. Plus de 30 000 pro­fes­sion­nels y ont pris part.

Deux infir­miers sur trois sont hos­ti­les au dextro, également appelé gly­cé­mie capil­laire, fait par un aide-soi­gnant. C’est le résul­tat de l’enquête en ligne menée du 9 au 28 février par le Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers (SNPI). Pourquoi un tel son­dage ? "Le minis­tère a relancé l’ingé­nie­rie du métier d’aide-soi­gnant, alors que cela avait déjà été fait en 2007 et tandis que d’autres métiers sont tou­jours en attente de révi­sion... Il appa­raît que tout cela est un pré­texte pour faire passer dis­crè­te­ment la pos­si­bi­lité aux aides-soi­gnants de réa­li­ser des dex­tros", confie Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du SNPI.

Une posi­tion que le syn­di­cat déve­loppe dans un com­mu­ni­qué ce 2 mars. "Du fait du manque d’infir­mière en Ehpad, le minis­tère s’inter­roge sur l’oppor­tu­nité de faire réa­li­ser des dex­tros par les aides-soi­gnants, sans pré­sence d’infir­mière dans le ser­vice ou l’établissement. [...] Les infir­miè­res refu­sent une déqua­li­fi­ca­tion des soins liée à des motifs économiques", résume t-il. Or, à ce jour, les aides-soi­gnants ne peu­vent effec­tuer d’injec­tion. "L’effrac­tion de la bar­rière cuta­née" relève du code pénal, rap­pelle le SNPI.

Un dextro et après ?

Pour le syn­di­cat, ce geste pose sur­tout un pro­blème de fond. "Ce n’est pas tant l’acte de piquer le bout du doigt qui nous inquiète. Mais, der­rière les dex­tros, il y a une ana­lyse cli­ni­que et des actes à faire, en cas notam­ment d’hypo ou d’hyper­gly­cé­mie. Si on part du prin­cipe que le dextro est réa­lisé par une aide-soi­gnante, sans pré­sence d’infir­mière, alors qui va injec­ter l’insu­line ?", pour­suit Thierry Amouroux. En fili­grane, les infir­miers voient en cette pos­si­bi­lité le trans­fert d’autres gestes, qui pose la ques­tion de la sécu­rité du patient et de la qua­lité des soins.

Avant d’adop­ter une posi­tion offi­cielle sur la ques­tion, le SNPI a voulu en avoir le cœur net : il a lancé une consul­ta­tion auprès de ses pairs. La ques­tion, posée après expli­ca­tion de la situa­tion, était : "pour ou contre la réa­li­sa­tion des des­tros par les aides-soi­gnants ?" Le résul­tat est sans appel. Sur 31 658 sondés — alors que les enquê­tes habi­tuel­les du syn­di­cat pla­fon­nent à 20 000 par­ti­ci­pants — 63% se sont pro­non­cés contre. Parmi les pro­fes­sion­nels qui ont pris part à ce vote tout public, plus de 24 000 infir­miers mais aussi des cadres de santés, des ensei­gnants, des aides-soi­gnants et même une quin­zaine d’usa­gers.

Faut-il y voir une réac­tion cor­po­ra­tiste ? "D’abord, à la vue de l’attrac­ti­vité du métier et le nombre d’infir­miers sur le marché, on ne peut pas soup­çon­ner la pro­fes­sion de cor­po­ra­tisme. D’ailleurs, elle s’inquiète aussi quand, comme à l’hôpi­tal Saint-Antoine à Paris, l’orga­ni­sa­tion de la consul­ta­tion en can­cé­ro­lo­gie repose sur les infir­miè­res et non plus sur les méde­cins", pour­suit le pré­si­dent du SNPI. Ensuite, l’ana­lyse plus fine des don­nées de l’enquête montre qu’une majo­rité de par­ti­ci­pant sont sala­riés (83%). "Ces infir­miers là ne crai­gnent donc pas de voir des réper­cus­sions sur leur revenu si moins de gestes sont effec­tués. C’est vrai­ment le fond de la ques­tion, celle d’une santé low cost, qui les préoc­cupe."

L’enquête révèle en effet qu’une grande majo­rité des par­ti­ci­pants est sala­riée de l’hôpi­tal public. Si ceux des cli­ni­ques sont eux plutôt favo­ra­bles (51% de "oui"), les infir­miers du sec­teur médico-social, les per­son­nels d’Ehpad et ceux des établissements privés à but non lucra­tifs réa­gis­sent avec plus d’oppo­si­tion, leur consul­ta­tion avoi­si­nant les 60% de "non". Les plus oppo­sés res­tent cepen­dant les infir­miers libé­raux, dont la réponse s’élève à 80% de "non".

Une posi­tion qui conforte l’enquête d’un autre syn­di­cat, Convergences infir­mière (lire enca­dré). Autre cons­tat : les cadres sont moins réti­cents (53% de "non") que les infir­miers en géné­ral (66% de "non"). Et ceux qui ont moins d’un an de diplôme (70% de "non") sont plus défa­vo­ra­bles que le reste de la pro­fes­sion. À noter enfin : 341 aides-soi­gnants ont pris part à cette consul­ta­tion. Ils sont favo­ra­bles à plus de 80% à la réa­li­sa­tion de dex­tros par leur pro­fes­sion.

Le SNPI pré­sen­tera cette enquête à la DGOS dans les jours à venir. "Nous leur deman­de­rons de faire marche arrière, pour ne pas mettre un terme à la qua­lité des soins", conclut Thierry Amouroux.

Clémence Nayrac
 http://abon­nes.hos­pi­me­dia.fr/arti­cles/20160302-res­sour­ces-humai­nes-une-enquete-revele-que-63-des

Dépêche APM (Agence de Presse Médicale) PARIS, 2 mars 2016 Infirmiers : le SNPI s’oppose à une éventuelle auto­ri­sa­tion des aides-soi­gnants à mesu­rer la gly­cé­mie capil­laire

Le Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers (SNPI/CFECGC)
met en garde, dans un com­mu­ni­qué mer­credi, contre une éventuelle
auto­ri­sa­tion des aides-soi­gnants à mesu­rer la gly­cé­mie capil­laire en l’absence d’un infir­mier, à laquelle le minis­tère des affai­res socia­les et de la santé réflé­chi­rait.

La direc­tion géné­rale de l’offre de soins (DGOS) pilote un groupe de tra­vail sur la réin­gé­nie­rie de la for­ma­tion ini­tiale d’aide-soi­gnant,
a expli­qué à l’APM le secré­taire géné­ral du SNPI, Thierry Amouroux, qui y par­ti­cipe. A ce stade, le seul acte que la direc­tion minis­té­rielle a sug­géré d’ajou­ter au réfé­ren­tiel d’acti­vité de cette pro­fes­sion est la réa­li­sa­tion de "dex­tros", c’est-à-dire la mesure de la gly­cé­mie capil­laire, a rap­porté le syn­di­ca­liste.

Cette mesure peut être réa­li­sée par le patient dia­bé­ti­que lui-même
dans le cadre de son éducation thé­ra­peu­ti­que. Il est alors formé à ce geste. Les méde­cins et les infir­miers sont auto­ri­sés à le pra­ti­quer (et enga­gent donc leur res­pon­sa­bi­lité), mais ce n’est pas le cas des aides-soi­gnants, car il néces­site un pré­lè­ve­ment san­guin, a pour­suivi Thierry
Amouroux.

Le SNPI a réa­lisé un son­dage à ce sujet sur son site inter­net, du 9 au 28 février. Il a reçu près de 32.000 répon­ses, un record pour le syn­di­cat, signe que ce sujet sou­lève "un fort débat" dans la pro­fes­sion, selon le secré­taire géné­ral. Les répon­dants étaient, d’après leurs décla­ra­tions, 24.273 infir­miers, 5.652 cadres de santé, 1.377 ensei­gnants, 341 aides-soi­gnants et 15 "usa­gers".

A la ques­tion "pour ou contre la réa­li­sa­tion des dex­tros par les aides-soi­gnants ?", près des deux tiers (63%) ont répondu non, et 37% oui.
Il était rap­pelé aux sondés que les aides-soi­gnants
sont "formés en 10 mois" (au lieu de trois ans pour les infir­miers, NDLR). "Du fait du manque d’infir­miè­res en Ehpad [établissements d’héber­ge­ment pour per­son­nes âgées dépen­dan­tes], le minis­tère
s’inter­roge sur l’oppor­tu­nité de faire réa­li­ser des dex­tros [par les aides-soi­gnants] sans pré­sence d’infir­mière dans le ser­vice ou l’établissement. Se posera alors le pro­blème de l’éventuelle injec­tion d’insu­line" en cas d’hyper­gly­cé­mie, expo­sait le SNPI.

En cas d’hypo­gly­cé­mie, il peut suf­fire de donner du sucre au patient, mais si elle est impor­tante, un infir­mier doit injec­ter du sérum glu­cosé G30% "pour resu­crer la per­sonne plus rapi­de­ment", a signalé Thierry Amouroux à l’APM.

La réponse au son­dage a varié sui­vant la fonc­tion et le sec­teur d’exer­cice des sondés, cons­tate le SNPI. Seuls 49% des infir­miers de cli­ni­ques pri­vées ont dit "non" à la pra­ti­que du "dextro" par
les aides-soi­gnants, contre 80% de ceux exer­çant à domi­cile (en libé­ral ou ser­vice de soins infir­miers à domi­cile Ssiad).

Entre les deux se trou­vent notam­ment les infir­miers d’Ehpad (54%), d’hôpi­taux publics (56%), d’établissements de santé privés à but non lucra­tif (60%) ou encore d’ins­ti­tuts de for­ma­tion (60%).
L’oppo­si­tion est plus forte chez les infir­miers (66%) que chez les cadres de santé (53%) et les for­ma­teurs (60%). Les 341 aides-soi­gnants qui ont répondu sou­hai­taient au contraire à 82% pou­voir effec­tuer des dex­tros.

Les infir­miers diplô­més depuis moins d’un an ont répondu non à 70%, devant ceux qui ont "ont plus de cinq ans" d’exer­cice pro­fes­sion­nel (65%), "deux à cinq ans" (49%) et "un ou deux ans" (46%).

"DÉQUALIFICATION DES SOINS"

Thierry Amouroux a fait remar­quer qu’une auto­ri­sa­tion des aides-soi­gnants à pra­ti­quer les dex­tros n’aurait pas d’inci­dence sur la rému­né­ra­tion des infir­miers sala­riés. En revan­che, cela se ferait dans cer­tains cas au détri­ment d’inter­ven­tions d’infir­miers libé­raux ou de Ssiad, a-t-il noté.

"Les infir­miè­res refu­sent une déqua­li­fi­ca­tion des soins liée à des motifs économiques. Les bureau­cra­tes rai­son­nent en actes, mais der­rière il faut une réflexion cli­ni­que et un trai­te­ment adapté. Qui sera res­pon­sa­ble en cas d’erreur d’inter­pré­ta­tion ou de soins
réa­li­sés à tort ?", cri­ti­que le SNPI dans son com­mu­ni­qué.

"Permettre que cer­tains pro­fes­sion­nels puis­sent effec­tuer des actes infir­miers en l’absence d’un infir­mier ou d’un méde­cin pré­sente un risque dérai­son­na­ble", ren­ché­rit-il.
"Au delà du geste tech­ni­que lui-même, il faut avoir les com­pé­ten­ces pour détec­ter les symp­tô­mes d’alerte chez les per­son­nes par­ti­cu­liè­re­ment fra­gi­les, en Ehpad ou en Ssiad", argue t-il encore.

Selon le syn­di­cat, "l’objec­tif du minis­tère n’est pas d’aug­men­ter le temps de for­ma­tion des aides-soi­gnants en ajou­tant de nou­vel­les com­pé­ten­ces. Ils répon­dent juste au lobby des Ehpad pour aug­men­ter la charge de tra­vail déjà impor­tante des aides-soi­gnants, et
réduire les coûts de fonc­tion­ne­ment, en mutua­li­sant davan­tage les postes infir­miers et en rédui­sant l’inter­ven­tion des infir­miè­res libé­ra­les".

"Cette ten­ta­tive sur le dextro n’est qu’un pre­mier pas vers d’autres glis­se­ments de tâches", s’inquiète le syn­di­cat.

LA QUESTION DES ACTES VA ÊTRE DÉBATTUE (DGOS)

Contactée par l’APM pour réagir aux propos du SNPI, la DGOS n’a pas évoqué spé­ci­fi­que­ment la ques­tion des "dex­tros".
Elle a sim­ple­ment indi­qué, par écrit, que "la ques­tion des actes nou­veaux" qui seront ensei­gnés aux aides-soi­gnants
et auxi­liai­res de pué­ri­culture "au cours de leur for­ma­tion
ini­tiale et qu’ils pour­ront ensuite réa­li­ser fera l’objet d’un débat spé­ci­fi­que au cours de l’une des réu­nions du groupe de tra­vail actuel­le­ment à l’oeuvre".

La réin­gé­nie­rie "a débuté en mai 2015 et a pour objec­tif de faire évoluer ces deux pro­fes­sions afin de mieux répon­dre aux réa­li­tés actuel­les et futu­res des besoins en santé en France".
La DGOS signale à ce titre "un contexte de vieillis­se­ment de la popu­la­tion, d’accrois­se­ment cons­tant des mala­dies chro­ni­ques, de l’amé­lio­ra­tion de l’accom­pa­gne­ment des per­son­nes en situa­tion de han­di­cap, d’évolution des modes et des lieux de prise en charge des per­son­nes".

nc/ab/APM polsan
redac­tion chez apm­news.com
NC6O3ESZA 02/03/2016 17:58 POLSAN ETABLISSEMENTS
GASTRODIABETENUTRITION

Autres arti­cles de presse :
 http://www.infir­miers.com/pro­fes­sion-infir­miere/com­pe­ten­ces-infir­miere/infir­miers-hos­ti­les-dextro-fait-par-aides-soi­gnants.html
 http://san­te­news.reseau­pro­sante.fr/actua­lite/31658-repon­ses-au-son­dage-dextro-par-des-aides-soi­gnants/69810
 http://blog.san­te­log.com/2016/03/02/exer­cice-2-infir­mie­res-sur-3-hos­ti­les-au-dextro-fait-par-des-aides-soi­gnants-snpi/
 http://www.cadre­de­sante.com/spip/infos/breve/2-infir­mie­res-sur-3-hos­ti­les-au-dextro-fait-par-des-aides-soi­gnants
 http://www.actu­soins.com/274318/274318.html
 http://www.hos­pi­me­dia.fr/actua­lite/arti­cles/20160302-res­sour­ces-humai­nes-une-enquete-revele-que-63-des
 http://www.aide-soi­gnant.com/arti­cle/res­sour­ces/a-la-une/as/infir­miers-hos­ti­les-dextro-fait-par-aides-soi­gnants
 https://fr-fr.face­book.com/syn­di­ca­tin­fir­mier.snpic­fecgc/
 https://twit­ter.com/AphpCfeCgc/status/705136162885804032

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