ANSM : vigilance antitussifs et antihistaminiques (purple drank)

2 avril 2016

Usage détourné de médicaments antitussifs et antihistaminiques chez les adolescents et les jeunes adultes

L’abus de médi­ca­ments anti­tus­sifs opia­cés et anti­his­ta­mi­ni­ques H1, à des fins récréa­ti­ves, a été mis en évidence chez des ado­les­cents ou des jeunes adul­tes. L’Agence natio­nale de sécu­rité du médi­ca­ment et des pro­duits de santé (ANSM) sou­haite donc mettre en garde l’ensem­ble des acteurs concer­nés par la prise en charge sani­taire ou sociale de jeunes publics sur l’usage détourné de ces médi­ca­ments déli­vrés avec ou sans ordon­nance.

Une bois­son, appe­lée "purple drank", com­po­sée géné­ra­le­ment de sirops à base de codéine, de pro­mé­tha­zine et de soda fait l’objet de signa­le­ments d’abus et d’usage détourné en France. Son émergence date de la fin des années 1990 aux Etats-Unis, où il cons­ti­tue actuel­le­ment un pro­blème de santé publi­que chez les jeunes.

La codéine est un opiacé indi­qué chez l’enfant de plus de 12 ans et l’adulte dans le trai­te­ment symp­to­ma­ti­que de la toux ou des dou­leurs d’inten­sité modé­rée à intense. La pro­mé­tha­zine est un anti­his­ta­mi­ni­que H1 indi­qué dans le trai­te­ment symp­to­ma­ti­que des mani­fes­ta­tions aller­gi­ques et en cas d’insom­nies occa­sion­nel­les. Ces deux médi­ca­ments se pré­sen­tent sous dif­fé­ren­tes formes uti­li­sées pour la fabri­ca­tion du "purple drank " (com­primé, sirop et solu­tion buva­ble).

Alors que les pre­miers signa­le­ments ont été rap­por­tés au réseau d’addic­to­vi­gi­lance de l’ANSM en 2013, une nette aug­men­ta­tion a été cons­ta­tée depuis lors. Il s’agit de deman­des de déli­vrance sus­pec­tes rap­por­tées par des phar­ma­ciens d’offi­cine mais aussi de cas de dépen­dance ou d’abus ayant pu conduire à une hos­pi­ta­li­sa­tion.

Les symp­tô­mes décrits com­pren­nent notam­ment des trou­bles de la vigi­lance (som­no­lence) et du com­por­te­ment (agi­ta­tion, syn­drome confu­sion­nel ou déli­rant) ainsi que des crises convul­si­ves géné­ra­li­sées. Ces cas concer­nent des gar­çons comme des filles, majo­ri­tai­re­ment des ado­les­cents (dès 12 ans), mais aussi de jeunes adul­tes.

Compte-tenu de l’aug­men­ta­tion rapide et de la per­sis­tance des signa­le­ments de l’usage détourné de ces médi­ca­ments par une popu­la­tion par­ti­cu­liè­re­ment vul­né­ra­ble, l’ANSM a dif­fusé une mise en garde aux pro­fes­sion­nels de santé exer­çant en cen­tres de plan­ning fami­lial et en PMI, ser­vi­ces de méde­cine sco­laire et uni­ver­si­taire ainsi qu’aux pro­fes­sion­nels exer­çant dans les asso­cia­tions de pré­ven­tion d’usage de dro­gues et de prise en charge pour les jeunes.

Il est ainsi demandé à ces pro­fes­sion­nels de santé d’être par­ti­cu­liè­re­ment vigi­lants face à toute demande de médi­ca­ments conte­nant un dérivé opiacé ou un anti­his­ta­mi­ni­que qui leur sem­ble­rait sus­pecte et émanant en par­ti­cu­lier de jeunes adul­tes ou d’ado­les­cents.

De la même manière, il est demandé aux pro­fes­sion­nels accueillant des jeunes dans des struc­tu­res de pré­ven­tion d’être vigi­lants face à toute cons­ta­ta­tion d’usage ou toute atti­tude qui pour­rait faire sus­pec­ter une consom­ma­tion abu­sive de ces médi­ca­ments.

Source :
 http://ansm.sante.fr/S-infor­mer/Informations-de-secu­rite-Lettres-aux-pro­fes­sion­nels-de-sante/Usage-detourne-de-medi­ca­ments-anti­tus­sifs-et-anti­his­ta­mi­ni­ques-chez-les-ado­les­cents-et-les-jeunes-adul­tes-Lettre-aux-pro­fes­sion­nels-de-sante

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