AP-HP mobilisation devant le siège le 12.10.16

12 octobre 2016

Bilan de la réforme Hirsch : un traumatisme dans les services, avec une hausse de l’absentéisme et du turn over.
Quel intérêt de gâcher ce qui marche ?

Le 12/10/2016, l’inter­syn­di­cale de l’AP-HP (CGT, FO, CFE-CGC, UNSA) , a inter­pellé le conseil de sur­veillance de l’AP-HP, à l’occa­sion d’un ras­sem­ble­ment de mili­tants des 38 hôpi­taux devant le Siège de l’AP-HP toute la mati­née.

L’AP-HP est secouée depuis plu­sieurs semai­nes par des mou­ve­ments
sociaux dans divers hôpi­taux comme Henri Mondor, Bichat ou Saint Louis.

La Direction Générale doit rendre des comp­tes sur son atti­tude vis-à-vis
des agents qui subis­sent la mise en œuvre de la réforme de l’orga­ni­sa­tion du temps de tra­vail OTT voulue par Martin HIRSCH. Tel un rou­leau com­pres­seur, le Directeur Général avance à marche forcée avec pour objec­tif d’économiser sur le dos des agents les deniers publics gas­pillés par une ges­tion hasar­deuse de ces pré­dé­ces­seurs.

Le conseil de sur­veillance doit réagir face à la situa­tion actuelle, le ser­vice
public de santé ne peut-être finan­cia­risé, l’aus­té­rité ne doit pas
pren­dre le pas sur nos condi­tions de tra­vail.

80 mil­lions dis­pa­rus dans un bug infor­ma­ti­que ? Les deniers publics ne peu­vent être dila­pi­dés de cette manière, alors que les agents subis­sent de plein fouet les économies envi­sa­gés.

Face à notre déter­mi­na­tion, la Présidente du conseil de sur­veillance
Anne HIDALGO a accepté de ren­contrer rapi­de­ment l’inter­syn­di­cale,
un rendez-vous a été également pris avec le Professeur GARABEDIAN
pré­si­dent de la CME.

L’inter­syn­di­cale réaf­firme également la néces­sité d’une ren­contre rapide
avec le Directeur Général.

En fin d’arti­cle, le tract syn­di­cal est en télé­char­ge­ment.

Et pen­dant ce temps là, le per­son­nel rame…

Le mardi 3 octo­bre, notre Directeur Général Martin HIRSCH était absent au CTCE refu­sant ainsi d’enten­dre les repré­sen­tants des établissements. Lors de cette séance, devant la gra­vité de la situa­tion, les OS avaient prévus d’inter­pel­ler leur Direction sur les méfaits et les consé­quen­ces néfas­tes de cette réforme, impo­sée par son arrêté du 1er avril 2016.

Sur la base des faits (péti­tions, cour­riers etc…), nous réaf­fir­mons que cette « réor­ga­ni­sa­tion » suivie depuis le 1er sep­tem­bre 2016 en appli­ca­tion de l’arrêté du 1er avril est un trau­ma­tisme dans les ser­vi­ces.

Loin d’amé­lio­rer les condi­tions de tra­vail, la qua­lité des soins et de conci­lier vie pro­fes­sion­nelle et vie privée, la grande équipe expose encore plus les pro­fes­sion­nels au stress, et conduit à la rigi­di­fi­ca­tion des orga­ni­sa­tions. Toutes les exper­ti­ses obte­nues (cen­tra­les et loca­les) ont pointé les ris­ques psycho-sociaux, l’effort impor­tant demandé au per­son­nel sans contre­par­tie réelle.

Avec cette nou­velle orga­ni­sa­tion du temps de tra­vail OTT, des ser­vi­ces qui n’avaient aucun pro­blème de plan­ning dys­fonc­tion­nent aujourd’hui.
La réor­ga­ni­sa­tion contraint les ser­vi­ces à cher­cher des solu­tions par défaut et leurs équipes à jon­gler entre les enfants et le conjoint pour tenter de main­te­nir un équilibre fami­lial devenu pré­caire.

Chaque jour, on cons­tate une aug­men­ta­tion de l’épuisement des per­son­nels. Ceci (à majo­rité fémi­nine), sont dans l’inca­pa­cité maté­rielle de pou­voir conci­lier les modi­fi­ca­tions d’horai­res impo­sées et leur vie privée. Ils démis­sion­nent, deman­dent une dis­po­ni­bi­lité, ou « cra­quent » dans le bureau de leur cadre.

Quel inté­rêt de gâcher ce qui marche ?

Cette fuite orga­ni­sée des per­son­nels n’est-elle pas le but recher­ché et l’un des moyens de la Direction Générale pour réa­li­ser le plan d’économies de 150 mil­lions d’euros exigé par le gou­ver­ne­ment, de sup­pres­sions de postes et ne pas embau­cher défi­ni­ti­ve­ment les contrac­tuels. L’objec­tif est de fermer des lits, des ser­vi­ces, voir des hôpi­taux avec la mise en place des GHT, Groupements Hospitaliers de Territoire.

Mais qu’en est-il de la prise en charge du patient ? Les soi­gnants n’ont plus qu’une dizaine de minu­tes de temps de che­vau­che­ment pour assu­rer les trans­mis­sions d’un ser­vice de trente patients, ce qui va encore aug­men­ter les erreurs de soins.

Les per­son­nels refu­sent la géné­ra­li­sa­tion de la grande équipe, la déstruc­tu­ra­tion de la prise en charge glo­bale, au profit d’une orga­ni­sa­tion indus­trielle en fonc­tion des pics d’acti­vité.

Ils veu­lent conser­ver leur orga­ni­sa­tion et leurs horai­res de tra­vail anté­rieurs pour garder leur effi­ca­cité et conci­lier tra­vail et vie de famille. C’est ce qui s’exprime dans les témoi­gna­ges, let­tres de ser­vi­ces, délé­ga­tions aux direc­tions et les grèves en cours.

Le 12 octo­bre, nous réaf­fir­me­rons, per­son­nels et orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les, notre oppo­si­tion à la réforme Hirsch et exi­ge­rons le retrait de l’arrêté du 1er avril 2016, le main­tien des horai­res de réfé­rence (jour, après-midi, nuit) et le refus de la grande équipe…

Nous exi­ge­rons également la mise en place de véri­ta­bles moyens humains et finan­ciers afin d’appli­quer une véri­ta­ble réduc­tion du temps de tra­vail à l’AP-HP, la mise en stage de tous les contrac­tuels,…

La Direction Générale de l’AP-HP choi­sit d’épuiser le per­son­nel pour récu­pé­rer 25 mil­lions sur le dos des 77.000 agents. Par contre, le scan­dale révélé le 5 octo­bre par la Cour des Comptes régio­nale sur le gâchis d’un bug infor­ma­ti­que ayant empê­ché l’AP-HP de récu­pé­rer 80 mil­lions d’euros de fac­tu­res, et le para­chute doré offert pour son départ à l’ancienne Directrice Générale (530.000 euros)… ne sont qu’une baga­telle au regard du budget de l’AP-HP selon Martin Hirsch !(1) Là, 80 mil­lions de comp­tent pas ! C’est le per­son­nel qui paye pour leurs erreurs de ges­tion !

Les syn­di­cats cen­traux USAP-CGT, FO, UNSA et CFE-CGC appel­lent les per­son­nels à faire grève et à se ras­sem­bler le
Mercredi 12 octo­bre à 8 heures
Jour du Conseil de Surveillance de l’APHP, pré­sidé par la Maire de Paris, Anne Hidalgo

(1) Communiqué AP-HP en réponse à la Cour des Comptes, page 4
« L’AP-HP sou­li­gne que cette somme doit s’appré­cier au regard du volume de recet­tes annuel­les de l’AP-HP (7,3 mil­liards)…
un défi­cit divisé par 10 en cinq ans
l’amé­lio­ra­tion de la situa­tion finan­cière a été obte­nue par une forte effi­cience et une mai­trise de la masse sala­riale »

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