Argumentaire CFE-CGC sur le projet de loi EL KHOMRI

9 mars 2016

Ce projet inacceptable est un cadeau de plus fait aux entreprises. Il cristallise un mécontentement qui gronde depuis plusieurs mois

la pré­sen­ta­tion du projet de loi El Khomri en Conseil des minis­tres a été repor­tée au 24 mars, sous la pres­sion syn­di­cale et citoyenne (plus d’un mil­lion de signa­tu­res contre la péti­tion « Loi Travail : non, merci ! »). La CFE-CGC laisse toute sa chance à cette nou­velle séquence de concer­ta­tion pour réé­qui­li­brer le texte, afin que celui-ci offre davan­tage de sécu­rité pour les sala­riés. En l’état, ce projet, inac­cep­ta­ble, est un cadeau de plus fait aux entre­pri­ses, alors que le pré­si­dent de la République avait à la fois parlé de flexi­bi­lité pour les entre­pri­ses et de sécu­rité pour les sala­riés.

Si d’ici le pas­sage en Conseil des minis­tres, nous avons des signaux du gou­ver­ne­ment sur une évolution, notam­ment du licen­cie­ment économique, sur le frac­tion­ne­ment du repos quo­ti­dien pour les sala­riés for­fait-jours et sur la méde­cine du tra­vail, alors nous en tien­drons compte. Dans le cas contraire, la CFE-CGC n’exclut aucun type d’action.

La CFE-CGC repré­sente les agents de maî­trise, les cadres, les tech­ni­ciens et les ingé­nieurs, autant de popu­la­tions frap­pées de plein fouet par les plans de sau­ve­garde de l’emploi ! Ne nous y trom­pons pas : ce projet de loi El Khomri cris­tal­lise un méconten­te­ment qui gronde depuis plu­sieurs mois :
 le Pacte de res­pon­sa­bi­lité qui n’a pas eu les contre­par­ties atten­dues
(par­tage de la valeur ajou­tée, inté­res­se­ment…).
 le matra­quage fiscal des clas­ses moyen­nes,
 l’aug­men­ta­tion du for­fait social,
 la remise en cause de l’action­na­riat sala­rié ...

Bref, beau­coup de mesu­res qui ont déjà eu beau­coup d’impact pour les entre­pri­ses, mais pour les­quel­les les sala­riés ne voient que du moins !

Les dis­po­si­tions qui doi­vent être sup­pri­mées
 La baré­mi­sa­tion des indem­ni­tés prud’hommes
 Les nou­veaux cri­tè­res de licen­cie­ments économiques
 Le réfé­ren­dum d’entre­prise pour contour­ner les orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les
 Les pos­si­bi­li­tés don­nées aux employeurs de fixer seuls les règles du jeu en matière d’astrein­tes, de temps de trajet, de for­fait-jours ou de vote électronique sont into­lé­ra­bles.

Les dis­po­si­tions qui doi­vent être cor­ri­gées
 Le for­fait-jours et le frac­tion­ne­ment du temps de repos
 Les modi­fi­ca­tions de la méde­cine du tra­vail

Les dis­po­si­tions qui doi­vent être ajou­tées au texte
 Accords d’entre­pri­ses : obte­nir la fin de la juris­pru­dence Yara
 Le Compte per­son­nel d’acti­vité

Accords en faveur de l’emploi

Jusqu’ici, les entre­pri­ses peu­vent conclure avec les repré­sen­tants du per­son­nel des Accords de main­tien dans l’emploi (AME) dits « défen­sifs » afin de modu­ler le temps de tra­vail et la rému­né­ra­tion des sala­riés en cas de dif­fi­cultés conjonc­tu­rel­les.

Ces accords sont cadrés par le Code du tra­vail. Ils doi­vent être majo­ri­tai­res et limi­tés dans le temps, l’employeur devant objec­ti­ver les dif­fi­cultés économiques et en dis­cu­ter avec les syn­di­cats lors de la négo­cia­tion. Mais sur­tout l’employeur s’engage à main­te­nir l’emploi en contre­par­tie des efforts deman­dés aux sala­riés. Sans res­pect de ses enga­ge­ments, il encourt des sanc­tions.

Le projet de loi intro­dui­rait des accords en faveur de l’emploi dits
« offen­sifs » qui ne com­pren­nent aucune garan­tie pour les sala­riés car l’employeur ne s’engage à rien :
 ce der­nier peut négo­cier un accord en faveur du déve­lop­pe­ment de l’emploi puis licen­cier tout de suite après. Le dis­po­si­tif s’appa­rente dès lors à un marché de dupes.
 si le sala­rié refuse de voir son contrat modi­fié, il sera licen­cié non plus pour motif économique mais pour un motif per­son­nel. Dans ce cas, il n’a pas accès au Contrat de sécu­ri­sa­tion pro­fes­sion­nelle (CSP) et à un accom­pa­gne­ment ren­forcé vers l’emploi.

En télé­char­ge­ment ci-des­sous, l’inté­gra­lité de l’argu­men­taire confé­dé­ral CFE-CGC

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Oxyde d’éthylène : l’ombre toxique de la stérilisation plane sur les soignants

La stérilisation sauve des vies. Mais quand elle empoisonne ceux qui soignent, qui protège les (…)

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)

Le SNPI au Congrès mondial du CII, sous le signe du pouvoir infirmier

Du 9 au 13 juin 2025, la communauté infirmière internationale se donne rendez-vous à Helsinki, (…)