Assignations en cas de grève à l’hôpital public FPH

4 décembre 2019

Le Conseil d’Etat (CE, 1965, Pouzenc, n°58778) auto­rise le recours aux assi­gna­tions uni­que­ment lors­que les non-gré­vis­tes sont en nombre insuf­fi­sant pour assu­rer la conti­nuité du ser­vice public.

Les fonc­tions et le nombre de per­son­nels concer­nés par les assi­gna­tions doit cor­res­pon­dre aux néces­si­tés du fonc­tion­ne­ment continu et suf­fi­sant des ser­vi­ces.

Après consul­ta­tion de l’enca­dre­ment des ser­vi­ces, la direc­tion doit pou­voir évaluer l’impact du mou­ve­ment auprès des per­son­nels afin de pré­voir ou non cer­tai­nes assi­gna­tions au regard de l’effec­tif mini­mum requis. Le Conseil d’Etat (CE, 2016, n°390031) consi­dère comme légal le recen­se­ment des inten­tions des per­son­nels de se décla­rer gré­viste ou non selon un délai de pré­ve­nance de 48 heures.

La pro­cé­dure d’assi­gna­tion du per­son­nel n’est pas régle­men­tée : elle peut donc être dif­fé­rente selon les établissements. Toutefois, la déci­sion d’assi­gna­tion doit faire appa­raî­tre les voies et les délais de recours et doit être signée par l’auto­rité com­pé­tente. Il convient également d’y indi­quer les jours et les horai­res à res­pec­ter.

La déci­sion d’assi­gna­tion doit conte­nir les éléments sui­vants :
 Les visas (les textes appli­ca­bles, la men­tion du préa­vis de grève concerné, le tableau des effec­tifs en cas de ser­vice mini­mum)
 L’arti­cle 1 assi­gne l’agent (nom, prénom, grade, ser­vice) à assu­rer ses fonc­tions dans le ser­vice le (date pré­cise) de (heure) à (heure)
 L’arti­cle 2 informe l’agent que faute d’exé­cu­ter l’ensem­ble de tâches affé­ren­tes au poste de tra­vail et de res­pec­ter les ins­truc­tions don­nées, ce der­nier encourt une sanc­tion dis­ci­pli­naire
 L’arti­cle 3 pré­cise les délais et voies de recours devant le juri­dic­tion admi­nis­tra­tive com­pé­tence

La noti­fi­ca­tion de la déci­sion d’assi­gna­tion doit être cer­taine (remise en main propre contre signa­ture ou LRAR). Elle inter­vient impé­ra­ti­ve­ment avant la prise de ser­vice de l’agent.

A noter : il convient de bien dis­tin­guer l’assi­gna­tion de la réqui­si­tion qui est pro­non­cée par l’auto­rité pré­fec­to­rale.

RETENUES SUR TRAITEMENT

L’absence de ser­vice fait par suite de ces­sa­tion concer­tée du tra­vail entraîne une rete­nue sur la rému­né­ra­tion (art. L 2512-5 du Code du tra­vail). La rete­nue est stric­te­ment pro­por­tion­nelle : par exem­ple, si l’agent fait grève par exem­ple 15 minu­tes ou 59 minu­tes, la rete­nue sur salaire doit être pro­por­tion­nelle à cette durée.

A noter : aucune rete­nue sur trai­te­ment n’est opérée pour les agents gré­vis­tes et assi­gnés au tra­vail par l’admi­nis­tra­tion.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Rôle infirmier pour aider un patient à faire face à un diagnostic de maladie chronique

Un diagnostic de maladie chronique bouleverse tout. Ce n’est pas seulement le corps qui vacille, (…)

Solidarité avec Mayotte

Nous souhaitons adresser tout notre soutien aux personnes touchées par cette catastrophe à (…)

Le décret des mesures transitoires IBODE : une menace pour l’avenir des IBODE et de la profession infirmière

16 organisations infirmières expriment leur profonde inquiétude face au décret des mesures (…)

L’infirmière accompagne le patient aux prises avec la bureaucratie des soins de santé

Un diagnostic tombe. Les traitements commencent. Puis viennent les démarches : formulaires à (…)

Quand les décisions médicales paralysent, l’infirmière devient la clé pour avancer

Se retrouver face à des choix médicaux contradictoires est une situation angoissante. Les (…)

Répondre aux besoins de santé par la formation infirmière en Europe

"Répondre aux besoins de santé par la formation infirmière en Europe" : l’équipe du SNPI, (…)