Contrôle d’arrêt de travail

17 octobre 2008

Communiqué du CNOM du 20 juin 2008

La loi de finan­ce­ment de la sécu­rité sociale pour 2008 permet, à titre expé­ri­men­tal, aux orga­nis­mes d’assu­rance mala­die obli­ga­toi­res de sus­pen­dre le ver­se­ment des indem­ni­tés jour­na­liè­res sur la seule base de la trans­mis­sion par le méde­cin contrô­leur de son avis au méde­cin-conseil de l’Assurance mala­die.

Compte tenu de la récente paru­tion de son décret d’appli­ca­tion (décret 2008-552 du 11 juin 2008 ), la loi va pou­voir entrer en vigueur dans 12 sites expé­ri­men­taux : l’Aude, les Côtes d’Armor, l’Eure, le Finistère, le Gard, la Gironde, la Marne, le Morbihan, la Somme, le Vaucluse, la Ville de Paris et le Val-de-Marne.

Le Conseil natio­nal de l’Ordre des méde­cins avait exprimé de fortes réser­ves sur ce texte pour deux rai­sons majeu­res.

Il permet au ser­vice médi­cal de l’assu­rance mala­die de deman­der la sus­pen­sion du ver­se­ment des indem­ni­tés jour­na­liè­res, sans s’être assuré par ses pro­pres moyens de l’absence de jus­ti­fi­ca­tion médi­cale de l’arrêt de tra­vail. Comment un méde­cin peut-il pro­cé­der de la sorte sans examen de l’assuré ni même de son dos­sier ?

Il appa­raît également anor­mal que lorsqu’un nouvel arrêt de tra­vail est pres­crit à la suite d’une déci­sion de sus­pen­sion des indem­ni­tés jour­na­liè­res, il ne pro­duise pas effet, dans l’attente de l’avis du ser­vice médi­cal. Cette dis­po­si­tion jette une sus­pi­cion inac­cep­ta­ble sur la jus­ti­fi­ca­tion médi­cale de l’arrêt de tra­vail pres­crit et remet en cause la vali­dité d’une pres­crip­tion, alors même qu’elle n’a pas fait l’objet d’un contrôle médi­cal.

Pour être com­plet, il faut cepen­dant obser­ver que la loi et son décret d’appli­ca­tion offrent à l’assuré social des voies de recours.

A notre demande, nous avons ren­contré les ser­vi­ces de la CNAMTS en charge de ce dos­sier. Il est res­sorti de ces échanges, qu’en aucun cas le méde­cin contrô­leur man­daté par l’employeur (direc­te­ment ou par l’inter­mé­diaire d’une société spé­cia­li­sée) ne pour­rait com­mu­ni­quer ses conclu­sions au ser­vice médi­cal de l’assu­rance mala­die, s’il n’avait pas pro­cédé à un examen médi­cal de la per­sonne contrô­lée.

En effet, la loi évoque la trans­mis­sion d’un avis par le méde­cin contrô­leur ; or, sans examen du patient per­met­tant de s’assu­rer de la jus­ti­fi­ca­tion médi­cale de l’arrêt de tra­vail, il n’y pas d’avis pos­si­ble pour le méde­cin dont le rôle n’est pas de déli­vrer des cons­tats de pré­sence ou d’absence du patient à son domi­cile.

A cet effet, nous avons com­plété les recom­man­da­tions émises en 2000 par un point 7 (page 13 du rap­port) et avons fait connaî­tre aux socié­tés spé­cia­li­sées la néces­sité de com­plé­ter dans le même sens, les contrats qu’ils ont conclus avec les méde­cins contrô­leurs.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Télésoin, télémédecine : quand le soin reste une présence

La télémédecine n’est pas un simple progrès technique. C’est une transformation clinique (…)

Décès de Kine VEYER, infirmière, dirigeante et bâtisseuse du collectif professionnel

Infirmière engagée, Kine Veyer a marqué de son empreinte la profession par son action à la fois (…)

PLFSS 2026 : la rigueur budgétaire au chevet du soin

Gel des retraites, franchises doublées, hôpitaux sous contrainte : le projet de loi de (…)

Félicitations à Stéphanie Rist, nouvelle ministre de la Santé

Son parcours parlementaire témoigne d’une conviction constante : améliorer l’accès aux soins, (…)

Le SNPI salue l’action de Yannick Neuder à la tête du ministère de la Santé

Pour les infirmiers, son passage aura marqué une étape décisive. Il aura porté et signé deux (…)

La France, championne du cancer : cinquante ans d’alertes ignorées

389,4 cas pour 100 000 habitants. C’est le chiffre qui place la France en tête mondiale du (…)