Erreurs de médicaments : règles à observer

14 août 2009

L’admi­nis­tra­tion de médi­ca­ments est l’une des acti­vi­tés qui revient le plus fré­quem­ment dans le quo­ti­dien d’une infir­mière. Bien qu’elle puisse sem­bler tech­ni­que, cette acti­vité néces­site que l’infir­mière pos­sède les connais­san­ces, les habi­le­tés et le juge­ment cli­ni­que requis pour déter­mi­ner et ajus­ter le plan thé­ra­peu­ti­que infir­mier d’une per­sonne sous thé­ra­pie médi­ca­men­teuse et assu­rer la sur­veillance cli­ni­que appro­priée.

La pro­tec­tion du public exige que l’infir­mière res­pecte en tout temps les prin­ci­pes d’une admi­nis­tra­tion sécu­ri­taire des médi­ca­ments. L’infir­mière doit éviter tout auto­ma­tisme et pren­dre toutes les pré­cau­tions pos­si­bles à cet égard. Un com­por­te­ment négli­gent peut entraî­ner des consé­quen­ces graves pour le client, voire même son décès.

L’ana­lyse des situa­tions pro­blé­ma­ti­ques liées à l’admi­nis­tra­tion des médi­ca­ments révèle que les négli­gen­ces tou­chent dif­fé­ren­tes étapes du pro­ces­sus, notam­ment le relevé de l’ordon­nance médi­cale, l’admi­nis­tra­tion comme telle du pro­duit et la sur­veillance cli­ni­que qui doit être effec­tuée par la suite. Les causes d’erreur sont nom­breu­ses. Rappelons les plus fré­quen­tes :

Le manque de connais­san­ces sur le médi­ca­ment

L’admi­nis­tra­tion sécu­ri­taire d’un médi­ca­ment néces­site que l’infir­mière connaisse la classe du médi­ca­ment, son méca­nisme d’action, les prin­ci­paux effets secondai­res, les réac­tions thé­ra­peu­ti­ques, les condi­tions d’admi­nis­tra­tion, les doses usuel­les, les contre-indi­ca­tions et les inte­rac­tions médi­ca­men­teu­ses.

L’infir­mière qui admi­nis­tre un médi­ca­ment sans le connaî­tre suf­fi­sam­ment ne pourra pré­ten­dre agir de façon pru­dente et dili­gente puisqu’elle ne sera pas en mesure de ques­tion­ner, s’il y a lieu, une ordon­nance de même que de pla­ni­fier et d’assu­rer la sur­veillance requise par l’état du patient.

L’omis­sion de cla­ri­fier des ordon­nan­ces qui sus­ci­tent un ques­tion­ne­ment

L’infir­mière doit cla­ri­fier auprès du méde­cin toute situa­tion de doute quant à une ordon­nance. Par exem­ple : une ordon­nance illi­si­ble, incom­plète, qui fait état d’un dosage inha­bi­tuel ou encore qu’elle juge inap­pro­priée à la condi­tion cli­ni­que du client à la suite de son évaluation.

Le non-res­pect des véri­fi­ca­tions néces­sai­res en vue :
 d’admi­nis­trer la bonne dose
 du bon médi­ca­ment
 par la bonne voie
 au bon moment
 à la bonne per­sonne

L’uti­li­sa­tion d’une méthode de soins inap­pro­priée

L’infir­mière doit res­pec­ter les prin­ci­pes concer­nant la pré­pa­ra­tion des médi­ca­ments et leur méthode d’admi­nis­tra­tion.

Le manque de sur­veillance

L’infir­mière doit assu­rer la sur­veillance requise par le patient à la suite de l’admi­nis­tra­tion d’un médi­ca­ment en vue de déce­ler rapi­de­ment toute com­pli­ca­tion et d’ajus­ter le plan thé­ra­peu­ti­que infir­mier lors­que néces­saire.

L’ina­dé­qua­tion de la docu­men­ta­tion

L’infor­ma­tion erro­née, l’omis­sion ou l’impré­ci­sion de celle-ci peu­vent favo­ri­ser les erreurs de médi­ca­ments. L’infir­mière doit donc ins­crire les infor­ma­tions néces­sai­res dans les docu­ments per­ti­nents.

Dans l’éventualité où une erreur de médi­ca­ments sur­vient, l’infir­mière a l’obli­ga­tion déon­to­lo­gi­que de dénon­cer immé­dia­te­ment tout inci­dent ou acci­dent qui résulte de son inter­ven­tion (exem­ple : donner le mau­vais médi­ca­ment), ou de son omis­sion (exem­ple : ne pas admi­nis­trer un médi­ca­ment pres­crit) en vue de pren­dre sans délai les moyens néces­sai­res pour cor­ri­ger la situa­tion, l’atté­nuer ou remé­dier aux consé­quen­ces.

En raison des ris­ques de pré­ju­dice inhé­rents à cette acti­vité pro­fes­sion­nelle, nous ne sau­rions trop insis­ter sur la néces­sité pour l’infir­mière de tou­jours être vigi­lante et atten­tive à cha­cune des étapes de l’admi­nis­tra­tion d’un médi­ca­ment. Dans le doute ou l’igno­rance, il est très impor­tant que l’infir­mière s’informe auprès de per­son­nes com­pé­ten­tes et consulte la docu­men­ta­tion per­ti­nente.

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