Ubérisation et précarisation à l’hôpital

15 mars 2021

En 2022, les infir­miè­res fran­çai­ses demeu­rent tou­jours sous payées, 10% en des­sous du salaire infir­mier euro­péen. Dans ce contexte, l’ini­tia­tive de l’ARS ile de France de pro­po­ser des CDD non renou­ve­la­bles lar­ge­ment plus payés que les infir­miè­res en poste dans l’établissement, met le feu aux pou­dres !

Après les mesu­res du Ségur de la Santé, à l’hôpi­tal public, l’infir­mière débute à 2363 euros brut (1er échelon ISGS grade 1). Sa col­lè­gue avec ce CDD per­ce­vra 3862 euros brut (les 3085 euros brut plus 777 euros de la prime de 7000 euros sur 9 mois) soit 63% de plus ! Deux poids, deux mesu­res !
https://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Penurie-infir­miere-et-ube­ri­sa­tion-de-l-hopi­tal-des-CDD-a-3000-euros-plus-7000.html

En fait, on ne cher­che pas à fidé­li­ser ceux qui sont restés à l’hôpi­tal malgré des condi­tions de tra­vail dégra­dées, avec une mul­ti­pli­ca­tion des heures sup­plé­men­tai­res. Les soi­gnants sont épuisés et ont du mal à com­pren­dre qu’il y a un tel déca­lage par rap­port à ces per­son­nes qui vont être recru­tés en CDD en ren­fort. Nous cons­ta­tons 60.000 postes infir­miers vacants en France : veu­lent ils finir de décou­ra­ger les soi­gnants encore en poste ?

Dans la fonc­­tion publi­­que hos­­pi­­ta­­lière FPH, la part de fonc­­tion­­nai­­res conti­­nue de dimi­­nuer années après années pour attein­­dre 68,1 %. Cette nou­­velle ini­­tia­­tive vise encore à pré­­ca­­ri­­ser le tra­­vail, à réduire la part de soi­­gnants sous statut. D’autres sec­teurs com­por­tent encore des soi­gnants "exclus du Ségur", c’est inad­mis­si­ble.

Depuis des années nous aler­tions sur les consé­quen­ces des plans d’économies impo­sés aux hôpi­taux. En 20 ans, les gou­­ver­­ne­­ments ont fermé 100.000 lits, 95 ser­­vi­­ces d’urgen­­ces, et la moitié des mater­­ni­­tés. Avec le Covid19, nous avons vrai­ment cru qu’il y aurait un "monde d’après" dans la santé. Mais le gou­ver­ne­ment a encore fermé 5700 lits en 2020, et les restruc­tu­ra­tions ont conti­nué en 2021.

Dégradation des condi­tions de tra­vail, hausse de la charge en soins, manque de reconnais­sance... Aujourd’hui, c’est par manque de per­son­nel infir­mier que des lits sont fermés sur tout le ter­ri­toire, aussi bien en CHU, hôpi­tal local ou EHPAD. Face à ce cercle infer­nal des départs, il faut :
 un mora­toire sur les fer­me­tu­res comp­ta­bles,
 créer des postes dont le ratio soi­gnés/soi­gnant soit com­pa­ti­ble avec la qua­lité des soins
 reva­lo­ri­ser les salai­res

Seul, vous ne pouvez rien. Ensemble, nous pou­­vons nous faire enten­­dre ! Rejoignez-nous !
https://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Comment-adhe­rer.html

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Santé mentale : quand l’infirmier tient le fil du soin

Un Français sur cinq connaîtra un épisode de trouble psychique dans sa vie. Les passages aux (…)

Décret infirmier : le SNPI alerte sur la dénaturation de la loi et saisit les parlementaires

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC) dénonce le projet de décret (…)

Décret infirmier : quand le ministère efface des avancées votées par le Parlement

En juin 2025, le Parlement a voté une loi ambitieuse sur la profession infirmière. Elle devait (…)

Accès direct, orientation, soins relationnels : les grands absents du nouveau décret infirmier

Le décret relatif aux activités et compétences de la profession infirmière est en préparation. (…)

Hôpitaux, cliniques, EHPAD : le 18 septembre on se bouge pour soigner !

Il y a un seuil où l’austérité n’est plus une ligne comptable mais une mise en danger. Le plan (…)

Mobilisation unitaire du 18 septembre 2025

Le jeudi 18 septembre prochain, l’ensemble des organisations syndicales appelle à une journée (…)