On a des choses à dire

18 juin 2006

Interview de Thierry Amouroux, président du Syndicat National des Professionnels Infirmiers (CFE-CGC). Propos recueillis par Samuel Laurent (lefigaro.fr)le 13 juin 2006 (Rubrique France)

Quelle est votre réac­tion à l’annonce de ce vote ?

Nous sommes très heu­reux. Depuis des années, nous sommes favo­ra­bles à la créa­tion d’un ordre des infir­miers. De plus, ce projet de loi rend l’échelon régio­nal prio­ri­taire, ce qui était l’une de nos reven­di­ca­tions, car aujourd’hui, tout se passe au niveau de la région.

Nous avons un seul regret : que les col­lè­ges soient orga­ni­sés seu­le­ment par lieu d’acti­vité, et que la loi ne pré­voie pas de col­lè­ges par spé­cia­li­sa­tion. Nous aurions voulu un col­lège pour les cadres, un autre pour les infir­mière psy­chia­tri­ques, et ainsi de suite...

Mais cet ordre sera très posi­tif, puisqu’il ras­sem­blera pour la pre­mière fois 100 % des infir­miers. Jusqu’ici, on n’enten­dait pas notre pro­fes­sion parce qu’on n’avait aucun organe pour s’expri­mer de manière uni­taire. Et c’est dom­mage, parce qu’on a des choses à dire.

Que va chan­ger l’ins­tau­ra­tion de cet ordre dans le quo­ti­dien des les infir­miers ?

Beaucoup de choses. A l’heure actuelle, les infir­miers ne peu­vent pas se faire enten­dre, contrai­re­ment à la plu­part des pays où il existe un ordre de ce type. Or les infir­miers ont une appro­che du soin qui est essen­tiel­le­ment basée sur la pré­ven­tion, alors qu’en France, la méde­cine est sou­vent dans le tout-cura­tif.

En Espagne par exem­ple, l’ordre des infir­miers, qui est puis­sant, a empê­ché la fer­me­ture des dis­pen­sai­res. En France par contre, on les a fermé, et résul­tat, on se retrouve avec des urgen­ces engor­gées, et on va remet­tre en place des mai­sons de soin de proxi­mité.

La dépu­tée PS Catherine Génisson a affirmé ce matin à l’Assemblée que « 83% de la pro­fes­sion » était oppo­sée à la créa­tion d’un ordre. Ce chif­fre est-il exact, à votre avis ?

Il est abso­lu­ment faux. En fait, tous les syn­di­cats infir­miers sont favo­ra­bles à la créa­tion de cet ordre. Mais au niveau des confé­dé­ra­tions syn­di­ca­les, la CFE-CGC est la seule qui le sou­tienne. Les autres cen­tra­les voient dans la notion d’ordre un côté obli­ga­toire qu’elles refu­sent.
Et puis il y a l’aspect « porte-mon­naie ». Les confé­dé­ra­tions crai­gnent que si les infir­miers paient leur ins­crip­tion à l’ordre, ils adhè­rent moins aux syn­di­cats.

Mais au niveau des infir­miers et des infir­miè­res, toutes les études qui ont été faites, autant par nous que par des jour­naux pro­fes­sion­nels ou par l’Etat, mon­trent que plus de 80% des pro­fes­sion­nels sont pour la créa­tion d’un ordre.

lire l’arti­cle du figaro.fr

lire aussi l’autre arti­cle sur le vote

Partager l'article
     



Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Déclasser les sciences infirmières, c’est affaiblir la santé publique

Une décision administrative peut parfois révéler une vision politique. C’est le cas du choix (…)

Universités d’Hiver de l’HAD : IA, éthique et sens du soin

Participer ce mercredi 10 décembre aux Universités d’Hiver de l’HAD a été un vrai moment de (…)

Intérim infirmier : la fausse solution qui masque la vraie crise du soin

Limiter l’intérim pour les jeunes infirmiers serait, dit-on, une mesure de « sécurité ». (…)

Élection du nouveau Conseil National du syndicat infirmier SNPI

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC) a procédé, lors de son (…)

Contribution du SNPI : Projet d’arrêté “Actes et soins infirmiers”

L’arrêté relatif aux actes infirmiers constitue un moment déterminant pour donner effet à la loi (…)

Arrêté “Actes et soins infirmiers” : pourquoi le SNPI demande une réécriture ambitieuse

Le projet d’arrêté définissant les actes infirmiers devait permettre de mettre enfin en (…)