Pension de réversion : réservée aux couples mariés

11 juin 2014

La pension de réversion correspond à une partie de la retraite dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier l’assuré décédé (salarié ou fonctionnaire).

Dans un couple pacsé, le sur­vi­vant ne peut pas pré­ten­dre à une pen­sion de réver­sion, celle-ci étant réser­vée aux cou­ples mariés.

C’est ce que vient de confir­mer la Cour de cas­sa­tion dans une affaire où une caisse d’assu­rance retraite avait, confor­mé­ment à la loi, refusé d’accor­der une pen­sion de réver­sion à la par­te­naire sur­vi­vante au motif qu’elle n’était pas mariée à l’assuré et n’avait donc pas la qua­lité de « conjoint sur­vi­vant ».

Elle contes­tait ce refus en invo­quant qu’une dif­fé­rence de trai­te­ment entre des per­son­nes pla­cées dans une situa­tion com­pa­ra­ble ne pou­vait être admise en l’absence d’une jus­ti­fi­ca­tion objec­tive.

La Cour de cas­sa­tion, au contraire, a consi­déré que la dif­fé­rence de situa­tion entre les per­son­nes mariées et les autres quant aux droits sociaux repo­sait sur un cri­tère objec­tif et que l’option entre mariage et pacte civil de soli­da­rité rele­vait en outre du libre choix des per­son­nes : http://www.legi­france.gouv.fr/affi­ch­Ju­ri­Judi.do?oldAc­tion=rech­Ju­ri­Judi&idTexte=JURITEXT000028514544&fas­tRe­qId=899093709&fast­Pos=1

On rap­pel­lera que le Conseil cons­ti­tu­tion­nel avait pré­cé­dem­ment jugé « que la dif­fé­rence de trai­te­ment quant au béné­fice de la pen­sion de réver­sion entre les cou­ples mariés et ceux qui vivent en concu­bi­nage ou sont unis par un pacte civil de soli­da­rité ne méconnais­sait pas le prin­cipe d’égalité » : http://www.conseil-cons­ti­tu­tion­nel.fr/deci­sion/2011/2011-155-qpc/deci­sion-n-2011-155-qpc-du-29-juillet-2011.99251.html

Décès d’un fonc­tion­naire : Conjoint du fonc­tion­naire décédé

Vous devez avoir été marié avec le fonc­tion­naire décédé et rem­plir au moins l’une des 4 condi­tions sui­van­tes :
 un ou plu­sieurs enfants sont nés de ce mariage,
 ou votre mariage a duré au moins 4 ans,
 ou votre mariage a été célé­bré 2 ans au moins avant la mise à la retraite du fonc­tion­naire décédé,
 ou le fonc­tion­naire décédé béné­fi­ciait d’une pen­sion d’inva­li­dité et le mariage a eu lieu avant l’événement qui a entraîné sa mise à la retraite.

Ex-conjoint divorcé non rema­rié du fonc­tion­naire décédé : Vous devez rem­plir les mêmes condi­tions que le conjoint.

Si vous vivez de nou­veau en couple (mariage, Pacs ou concu­bi­nage) après le décès du fonc­tion­naire, vous perdez le béné­fice de la pen­sion de réver­sion.

Décès d’un sala­rié du privé : condi­tions d’une pen­sion de réver­sion

 Condition d’âge du conjoint sur­vi­vant : Le béné­fice de la pen­sion de réver­sion est ouvert à partir de 55 ans.
 Condition d’âge du conjoint ou ex-conjoint décédé : La pen­sion de réver­sion peut être accor­dée même si votre conjoint ou ex-conjoint est décédé avant d’avoir pris sa retraite ou d’avoir atteint l’âge mini­mal de départ à la retraite.

Condition de res­sour­ces :
 Pour per­ce­voir une pen­sion de réver­sion, vos res­sour­ces annuel­les ne doi­vent pas dépas­ser le mon­tant sui­vant : 19 822,40 € si vous vivez seul
 Vos res­sour­ces sont exa­mi­nées sur une période de 3 mois avant la date d’effet de la pen­sion de réver­sion.
 Vos res­sour­ces sur 3 mois sont ensuite com­pa­rées avec le quart du pla­fond annuel. Si elles dépas­sent le quart du pla­fond annuel, vos res­sour­ces sont exa­mi­nées sur une période de 12 mois pré­cé­dant la date d’effet de la pen­sion.

Vous n’avez pas droit à la pen­sion de réver­sion si vous étiez pacsé avec l’assuré décédé, ou si viviez en concu­bi­nage.

Attention : la retraite de réver­sion n’est pas attri­buée auto­ma­ti­que­ment. Vous devez en faire la demande.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Appeler le 15 avant d’aller aux urgences : filtre ou perte de chance ?

Un infarctus ne laisse que quelques minutes de répit. Mais l’appel au 15 se heurte de plus en (…)

Chlordécone : quand l’État empoisonne et que les infirmières tentent de réparer

Combien de générations faudra-t-il encore pour réparer le désastre du chlordécone ? Aux (…)

Bébés qui meurent, enfants qui dorment dehors : le double abandon français

En France, en 2025, deux chiffres devraient nous empêcher de dormir. D’un côté, la mortalité (…)

Plan Bayrou : une brutalité sans précédent contre les patients et les soignants

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC) dénonce un plan d’économies de (…)

Médicaments cytotoxiques : sauver des vies en risquant la sienne

Ils sauvent des vies. Mais ils menacent aussi celles qui les administrent. Dans les services (…)

Protéger ceux qui soignent, c’est protéger la santé des français

À la suite d’une agression commise contre une infirmière libérale, une vingtaine d’organisations (…)