Réflexion sur la santé de l’enfant et de l’adolescent

6 mai 2011

Alors que la santé peine à se faire entendre dans les débats pré-électoraux actuels, l’ANPDE (Association Nationale des Puéricultrices Diplômées et des Etudiantes) apporte des propositions concrètes et souhaite initier une large réflexion publique dans un communiqué de presse du 2 mai 2011.

Penser la santé de l’enfant et de l’ado­les­cent dans sa glo­ba­lité : une néces­sité

Hausse des mala­dies chro­ni­ques tou­chant les enfants de plus en plus jeunes, modi­fi­ca­tions socié­ta­les (contexte fami­lial, socio-économique…), aug­men­ta­tion des iné­ga­li­tés de santé entre enfants du même âge…, l’enjeu de la santé des enfants et des ado­les­cents a été clai­re­ment posé par Jean-Marie Le Guen dans sa note de réflexion « Pour une poli­ti­que de santé publi­que de l’enfant et l’ado­les­cent » . Selon l’Unicef, la France est 13ème en matière de bien-être géné­ral des enfants sur les 25 pays de l’OCDE. En accord avec ce cons­tat trou­blant, l’ANPDE tient à mettre le concept de glo­ba­lité au centre des dis­po­si­tifs à venir.

Pour Sébastien Colson, Président de l’ANPDE : « Concevoir la prise en charge des patho­lo­gies chro­ni­ques ne peut s’envi­sa­ger qu’en inté­grant l’inser­tion des enfants atteints par ces mala­dies dans la société : à l’école, en milieu paras­co­laire… La santé n’est pas un but en soi, il s’agit d’abord d’un accom­plis­se­ment global. »

Les pué­ri­cultri­ces, au cœur du dis­po­si­tif

Les infir­miè­res pué­ri­cultri­ces dis­po­sent d’une for­ma­tion de spé­cia­lité leur per­met­tant d’envi­sa­ger tous les aspects de la prise en soin des enfants et des ado­les­cents, tout en pre­nant en compte leur famille et leur envi­ron­ne­ment. Dès la mater­nité, elles accom­pa­gnent parents et enfant dans les pre­miers liens et la paren­ta­lité, et dans le dépis­tage de trou­bles sen­sori-moteur. Ce tra­vail se pour­suit par les pué­ri­cultri­ces de PMI, qui réa­li­sent des consul­ta­tions au centre ou à domi­cile. Même si la pué­ri­cultrice se posi­tionne dans les fonc­tions de direc­tion au sein des struc­tu­res d’accueil des jeunes enfants, elle est garante du suivi de la santé de ceux-ci, en col­la­bo­ra­tion avec le méde­cin.

Rares sont les pué­ri­cultri­ces qui tra­vaillent en milieu sco­laire, pour­tant ce rôle devrait se déve­lop­per, puisqu’elles dis­po­sent des éléments pou­vant pren­dre en charge un enfant ou un groupe d’enfant, quel que soit leur âge.

A l’hôpi­tal, les infir­miè­res pué­ri­cultri­ces dis­po­sent des connais­san­ces et du savoir-faire néces­saire à la prise en soin des enfants pré­ma­tu­rés, des enfants atteints de patho­lo­gies aigues et chro­ni­ques, avec un inves­tis­se­ment par­ti­cu­lier pour l’éducation thé­ra­peu­ti­que, concer­nant l’enfant et l’ado­les­cent. La prise en charge des enfants à domi­cile (HAD ou sec­teur libé­ral) se déve­loppe pro­gres­si­ve­ment, mais n’est pas suf­fi­sam­ment reconnue par la tari­fi­ca­tion à l’acti­vité, et sur­tout par des actes de la nomen­cla­ture inexis­tants.

Trois pro­po­si­tions concrè­tes

 1 - Élargir la Protection Maternelle Infantile (PMI) jusqu’à 12 ans, oui mais…
Pour Sébastien Colson, « À l’heure actuelle, la PMI ne dis­pose pas des moyens humains, maté­riels et finan­ciers suf­fi­sants pour assu­rer son rôle auprès des enfants de la nais­sance à 6 ans ». L’ANPDE pro­pose donc qu’ARS et Conseil géné­raux œuvrent de concert et déblo­quent des fonds per­met­tant, dans un pre­mier temps, d’assu­rer une qua­lité d’accueil, de conseil et de pro­tec­tion opti­male pour les 0 – 6 ans.

 2 - Reconnaître le rôle des infir­miè­res pué­ri­cultri­ces au plus vite
Avant d’envi­sa­ger tout trans­fert de com­pé­ten­ces au sens strict, pour l’ANPDE, l’urgence est la reconnais­sance des com­pé­ten­ces des ces infir­miè­res spé­cia­li­sées et donc de la mise en place de la réforme LMD dans les plus brefs délais. La consul­ta­tion de l’infir­mière pué­ri­cultrice n’est tou­jours pas reconnue, alors qu’elle met en place tout un rai­son­ne­ment diag­nos­tic infir­mier afin de répon­dre aux besoins de santé des enfants et des famil­les qu’elle reçoit. « Il est néces­saire de nous attri­buer un rôle de pres­crip­teur clai­re­ment défini, tout comme nos col­lè­gues sages-femmes » avance Sébastien Colson, pour­sui­vant sur « les pra­ti­ques avan­cées doi­vent être reconnues, valo­ri­sées, avec une mise en place rapide, afin de dis­po­ser d’une réelle auto­no­mie pour répon­dre aux besoins actuels de la popu­la­tion. »

 3 - Choisir des objec­tifs précis
L’ANPDE par­ti­cipe désor­mais à la Commission Nationale de la Naissance et de la Santé de l’Enfant (CNNSE). Une poli­ti­que de la santé de l’enfant et de l’ado­les­cent émerge sur le ter­ri­toire fran­çais, mais le retard pris doit être rat­trapé, ceci néces­si­tant de lon­gues heures de concer­ta­tions entre tous les inter­ve­nants (pro­fes­sion­nels de santé, finan­ceurs, repré­sen­tants des usa­gers…). L’ANPDE approuve les tra­vaux concer­nant les par­cours de soins dans les trou­bles de l’appren­tis­sage et les mala­dies chro­ni­ques, défi­nies comme prio­ri­tai­res par la CNNSE.

Forte de cette réflexion et de ces pro­po­si­tions, l’ANPDE entend mettre la santé de l’enfant et de l’ado­les­cent au cœur des débats de société à venir et engage chaque for­ma­tion poli­ti­que à défi­nir sa vision et à se posi­tion­ner afin de per­met­tre aux famil­les de choi­sir l’avenir de leurs enfants.

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