Prescription médicamenteuse par téléphone en régulation médicale

8 juin 2009

Ces recommandations ne concernent que la téléprescription médicamenteuse dans le cadre de la régulation médicale.

Ces recom­man­da­tions ont été rédi­gées r 2009 par la HAS à la demande de la DHOS. Elles ont pour objec­tif de défi­nir des bonnes pra­ti­ques en matière de pres­crip­tion médi­ca­men­teuse par télé­phone (télé­pres­crip­tion) dans le cadre de la régu­la­tion médi­cale, afin :
 de garan­tir l’homo­gé­néité de cette pra­ti­que et la qua­lité de la réponse appor­tée aux patients sur tout le ter­ri­toire ;
 d’amé­lio­rer le délai d’accès aux médi­ca­ments pour les patients qui doi­vent en dis­po­ser rapi­de­ment ;
 de sécu­ri­ser les pro­fes­sion­nels impli­qués quant à leur res­pon­sa­bi­lité lors de cette acti­vité ;
 de per­met­tre la pro­duc­tion de sup­ports de for­ma­tion des méde­cins concer­nant cette pra­ti­que.

Source

Quels médi­ca­ments peu­vent être pres­crits dans le cadre de la régu­la­tion médi­cale ?

L’infor­ma­tion du patient est un élément essen­tiel de la prise en charge, elle com­prend :
 les mesu­res non médi­ca­men­teu­ses pou­vant être ins­tau­rées (à pri­vi­lé­gier si pos­si­ble) ;
 les moda­li­tés de prise d’un médi­ca­ment et ses éventuels effets secondai­res (à com­plé­ter par le
phar­ma­cien en cas de dis­pen­sa­tion en offi­cine) ;
 l’obten­tion du consen­te­ment du patient ;
 la véri­fi­ca­tion de la com­pré­hen­sion du patient (refor­mu­la­tion par le patient, com­pré­hen­sion de l’uti­lité
de la pres­crip­tion, de sa nature et sa durée, des condi­tions de déli­vrance et des consi­gnes de sur­veillance).

Lors d’une pres­crip­tion par télé­phone :
 pré­fé­rer les médi­ca­ments dont l’admi­nis­tra­tion tem­po­raire pré­sente le moins de risque pour le
patient ;
 conseiller de pré­fé­rence un médi­ca­ment dis­po­ni­ble dans la phar­ma­cie fami­liale et se limi­ter aux
médi­ca­ments condi­tion­nés sous forme uni­taire tout en res­pec­tant la date et les condi­tions de
péremp­tion (en par­ti­cu­lier pour les pro­duits liqui­des recons­ti­tués) ;
 véri­fier que les pré­sen­ta­tions dis­po­ni­bles dans la phar­ma­cie fami­liale sont bien adap­tées à l’âge
du patient.

En cas de néces­sité d’adap­ta­tion d’une pres­crip­tion médi­cale anté­rieure et en l’absence du
pres­crip­teur ini­tial :
 retra­cer l’ana­mnèse de la mala­die, relire l’ordon­nance du méde­cin pres­crip­teur avec le patient
et véri­fier la bonne obser­vance au trai­te­ment ;
 en cas de rup­ture d’un trai­te­ment chro­ni­que, conseiller au patient de se rendre à la phar­ma­cie
avec son ancienne ordon­nance ;
 pré­ci­ser au patient d’infor­mer le méde­cin pres­crip­teur habi­tuel et/ou le méde­cin trai­tant dès que
pos­si­ble.

Les situa­tions pour les­quel­les une pres­crip­tion médi­ca­men­teuse télé­pho­ni­que lors de la régu­la­tion médi­cale pour­rait être pro­po­sée sont les sui­van­tes :
 demande de soins non pro­gram­més néces­si­tant un conseil médi­cal ou thé­ra­peu­ti­que pou­vant abou­tir à une pres­crip­tion médi­ca­men­teuse (médi­ca­ment pré­sent ou absent de la phar­ma­cie fami­liale), après avoir éliminé une urgence vitale ou une urgence vraie néces­si­tant un examen médi­cal immé­diat
 situa­tions néces­si­tant en urgence l’adap­ta­tion d’une pres­crip­tion préa­la­ble (par exem­ple adap­ta­tion des poso­lo­gies en fonc­tion des résul­tats d’ana­ly­ses bio­lo­gi­ques, de l’état cli­ni­que du patient, etc.) alors que le patient et/ou le méde­cin régu­la­teur n’ont pu join­dre le méde­cin pres­crip­teur.

Elles néces­si­tent les condi­tions sui­van­tes :
 le méde­cin régu­la­teur s’est iden­ti­fié auprès du patient ;
 le patient accepte une pres­crip­tion médi­ca­men­teuse par télé­phone et a bien com­pris les détails de l’ordon­nance ou de la pres­crip­tion ;
 le patient est informé qu’en cas de per­sis­tance des symp­tô­mes, de leur aggra­va­tion ou d’appa­ri­tion de nou­veaux symp­tô­mes, la situa­tion doit être réé­va­luée par un rappel au méde­cin régu­la­teur ou lors d’une consul­ta­tion médi­cale ;
 la néces­sité d’un retour auprès du méde­cin trai­tant, dans les plus brefs délais.
 une pres­crip­tion pour une durée limi­tée et non renou­ve­la­ble. La limite de temps
doit être fonc­tion de l’ana­lyse par le méde­cin régu­la­teur de la situa­tion cli­ni­que du patient et de son envi­ron­ne­ment. Cette durée doit être la plus courte pos­si­ble et en aucun cas elle ne peut dépas­ser 72 heures.

Ainsi, dès lors que le méde­cin régu­la­teur a un doute sur le niveau de gra­vité de l’état du patient ou
sur ses capa­ci­tés de com­pré­hen­sion ou d’adhé­sion à la pres­crip­tion, il est recom­mandé de ne pas
faire de pres­crip­tion par télé­phone.

Modalités de la pres­crip­tion médi­ca­men­teuse dans le cadre de la régu­la­tion médi­cale

Caractéristiques à évaluer en fonc­tion de l’appe­lant et/ou du patient - Évaluer la com­pré­hen­sion de l’appe­lant sur sa capa­cité à mettre en oeuvre le trai­te­ment pres­crit :
en cas de doute éventuellement recher­cher l’assis­tance d’un proche avec l’accord du patient.
 De pré­fé­rence s’entre­te­nir par télé­phone direc­te­ment avec le patient.

Si l’appe­lant est un pro­fes­sion­nel de santé (non méde­cin) : adap­ter la réponse aux com­pé­ten­ces de
l’appe­lant et véri­fier que :
 le méde­cin en charge du patient ou le méde­cin de garde de l’établissement a été appelé préa­la­ble­ment ;
 l’appe­lant a pris connais­sance de toutes les infor­ma­tions médi­ca­les dont il peut dis­po­ser concer­nant le patient, même les plus récen­tes ;
 les moyens de sur­veillance du patient ;
 la pres­crip­tion sera men­tion­née dans le dos­sier du patient et que le méde­cin en charge du patient en sera informé dès que pos­si­ble.

Et rap­pe­ler qu’en cas d’aggra­va­tion ou de per­sis­tance des symp­tô­mes, l’appe­lant devra repren­dre contact avec le centre de régu­la­tion ou le méde­cin en charge du patient.

Quelles sont les moda­li­tés de la pres­crip­tion médi­ca­men­teuse dans le cadre de la régu­la­tion médi­cale

Les infor­ma­tions indis­pen­sa­bles à recueillir avant de pres­crire - Confirmation du nom et prénom du patient et son lien avec l’appe­lant ;
 âge et le sexe du patient ;
 anté­cé­dents d’aller­gie, gros­sesse ou allai­te­ment en cours ;
 trai­te­ments en cours : les trai­te­ments au long cours éventuels, ceux pres­crits
récem­ment, ceux pris en auto­mé­di­ca­tion dans les der­niè­res 24 h ;
 s’il y a déjà eu une consul­ta­tion médi­cale pour les symp­tô­mes moti­vant l’appel.

Et en cas de pres­crip­tion accom­pa­gnée d’une ordon­nance écrite  :
 le poids déclaré du patient ;
 les coor­don­nées du méde­cin trai­tant, si pos­si­ble ;
 le nom et l’adresse de la phar­ma­cie qui aura été iden­ti­fiée avec le patient (phar­ma­cie de garde ou phar­ma­cie choi­sie par le patient selon les pos­si­bi­li­tés) et où le méde­cin régu­la­teur adres­sera l’ordon­nance.

Les men­tions obli­ga­toi­res et les men­tions com­plé­men­tai­res recom­man­dées à faire figu­rer sur l’ordon­nance

L’ordon­nance écrite doit être trans­mise, à la phar­ma­cie déter­mi­née avec le patient, de pré­fé­rence par
cour­riel sécu­risé et en cas d’impos­si­bi­lité par télé­co­pie.
Il est recom­mandé de rap­pe­ler à l’appe­lant de se munir de la carte Vitale du patient avant de se rendre
à la phar­ma­cie.
 Toute pres­crip­tion faite par télé­phone doit pou­voir être clai­re­ment iden­ti­fiée comme telle en por­tant
par exem­ple la men­tion « Téléprescription ».
 Le phar­ma­cien doit pou­voir véri­fier l’ori­gine et l’iden­tité du pres­crip­teur. Ces infor­ma­tions doi­vent
donc être men­tion­nées sur l’ordon­nance écrite.
 Sur l’ordon­nance écrite, faire figu­rer au mini­mum les men­tions figu­rant dans le modèle type (voir
annexe)
 En par­ti­cu­lier : le nom com­mer­cial, la DCI, si besoin la forme galé­ni­que, et le dosage pré­co­nisé en
fonc­tion de l’âge et du poids du patient.

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