Prime de 100 euros pour les infirmiers travaillant en soins critiques
2 janvier 2022
"C’est toujours ça de pris, mais c’est loin des attentes de la profession", a réagi Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des personnels infirmiers, mardi 28 décembre sur franceinfo, après l’annonce le même jour par le Premier ministre, Jean Castex, d’une prime mensuelle de 100 euros nets pour les infirmiers et infirmières des services de soins critiques et de réanimation dès janvier 2022.
"C’est bien de reconnaître la spécificité des infirmiers de réanimation, qui exige technicité et compétences. Mais c’est encore une prime, au lieu d’une NBI qui elle serait prise en compte pour la retraite ! On ne demande pas 100 balles, mais un salaire à la hauteur des compétences et responsabilités. Au delà du salaire, il faut revoir les ratios de patients par infirmiers."
"Il faut bien comprendre que l’ensemble des infirmiers sont sous-payés en France", a ajouté Thierry Amouroux. "Malgré le Ségur de la santé qui a revalorisé une partie des soignants, on reste en France très en dessous du salaire infirmier moyen au niveau européen, ce qui entraîne de nombreux départs de jeunes vers l’étranger", a-t-il assuré. Selon lui, "en Suisse ou au Luxembourg, par exemple, le salaire infirmier moyen est le double" de celui dans l’hexagone.
« Avant le Ségur, explique-t-il, la France était à la 26e place sur 29 avec un salaire infirmier inférieur de 20 % au salaire infirmier européen. Depuis le Ségur, avec les 183 euros supplémentaires, on est passé à la 18e place. »
Au-delà, la question des conditions de travail et de la qualité des soins reste aussi posée : « Les soignants sont sous pression depuis février 2020. Et entre deux vagues, il y a eu une suractivité avec les patients déprogrammés et la prise en charge des nouveaux. Mais plus on dégrade les conditions de travail, plus il y a de départs et plus il y a de départs, plus les conditions se dégradent. C’est un cercle infernal. Les soignants sont face à une perte de sens. »
https://www.sudouest.fr/sante/coronavirus/covid-19-prime-de-100-euros-aux-infirmieres-un-geste-pour-faire-baisser-la-tension-7469486.php
Le porte parole du SNPI CFE-CGC était l’invité du journal de 23h de Franceinfo mardi 28 décembre pour parler de la situation à l’hôpital et de la prime versée aux infirmiers de réanimation (vidéo 6mn)
https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vaccin/covid-19-une-prime-de-cent-euros-pour-les-infirmiers-en-reanimation_4897571.html
L’inspection générale des affaires sociales (IGAS)
– constate que sur 5 080 lits de réanimation dont dispose officiellement la France aujourd’hui, environ 10 % sont déjà fermés
– estime "nécessaire la création de 1 000 lits de #réanimation supplémentaires"
https://www.lemonde.fr/sante/article/2021/12/16/services-de-reanimation-un-rapport-de-l-igas-estime-necessaire-d-augmenter-le-nombre-de-lits_6106231_1651302.html
Décret n° 2022-19 du 10 janvier 2022 portant création d’une prime d’exercice en soins critiques pour les infirmiers en soins généraux et les cadres de santé au sein de la fonction publique hospitalière
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044901759
Article 1
Une prime d’exercice en soins critiques est créée au sein des établissements mentionnés à l’article 2 de la loi du 9 janvier 1986 susvisée dans les conditions mentionnées à l’article 2 du présent décret. Elle a vocation à reconnaître la spécificité de l’exercice des fonctions d’infirmier et de cadre de santé au sein des différentes structures composant les soins critiques.
Article 2
Bénéficient de la prime d’exercice en soins critiques :
– les infirmiers en soins généraux, titulaires, stagiaires ou contractuels,
– les cadres de santé et cadres de santé paramédicaux.
Tous ces professionnels doivent exercer au sein des unités de réanimation, des unités de réanimation néonatale, des unités de soins intensifs, des unités de néonatalogie assurant des soins intensifs et des unités de surveillance continue.
*** Attention "Les dispositions du 4° de l’article 1er du décret du 5 février 1997 susvisé ne sont pas applicables aux agents bénéficiaires de la prime d’exercice en soins critiques." C’est à dire la nouvelle bonification indiciaire NBI de 13 points majorés attribuée aux infirmiers affectés dans les services de néonatalogie
Décret n°97-120 du 5 février 1997 portant attribution de la nouvelle bonification indiciaire à certains personnels de la fonction publique hospitalière
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000044813263/
Pour bénéficier de la prime, les agents mentionnés doivent réaliser "au moins la moitié de leur temps de travail au sein des unités" listées.
Article 3
La prime d’exercice en soins critiques est versée mensuellement à terme échu. Elle est réduite, le cas échéant, dans les mêmes proportions que le traitement.
Pour les agents exerçant leur activité dans plusieurs services, le montant de la prime d’exercice en soins critiques est calculé au prorata du temps accompli dans les services ouvrant droit à son versement.