Primoprescription par les infirmiers en pratique avancée IPA

11 mai 2025

L’arrêté 25 avril 2025 permet désormais aux IPA, dans un cadre structuré (exercice coordonné ou établissement de santé) d’initier une prescription dès le premier contact avec le patient :
 Pour les patients, c’est un accès à des soins de qualité, en proximité, avec des professionnels formés, reconnus, intégrés dans un parcours coordonné.
 Pour les soignants, c’est une reconnaissance claire de leur expertise et de leurs compétences.

L’arrêté du 25 avril 2025 vient fixer la liste des produits de santé et prestations que les IPA peuvent prescrire dans le cadre de la primo-prescription. Ainsi, désormais, les annexes VI et VII de l’arrêté du 18 juillet 2018 modifié prévoient respectivement :
 la liste des prescriptions de produits ou prestations soumis à prescription médicale obligatoire que l’ensemble des infirmiers en pratique avancée est autorisé à prescrire ;
 la liste des prescriptions de produits ou prestations soumis à prescription médicale obligatoire que les infirmiers en pratique avancée, en fonction de leur domaine d’intervention, sont autorisés à prescrire.

Désormais, l’IPA, quelle que soit sa spécialité, peut prescrire des produits ou prestations soumis à prescription médicale obligatoire, tel que des programmes d’activité physique adaptée, d’arrêts de travail de moins de 3 jours, de transports sanitaires, d’antalgiques de palier 1, et de certains solutés IV. L’annexe VI autorise également, sous conditions de formation spécifique, la prescription de certains antibiotiques (Fosfomycine, Amoxicilline) suite à un test rapide d’orientation diagnostique positif pour des infections identifiées. Le renouvellement de ces prescriptions ne pourra intervenir sans concertation médicale.

La liste des prescriptions de produits ou prestations soumis à prescription médicale obligatoire que l’ensemble des infirmiers en pratique avancée est autorisé à prescrire :
– programmes d’activité physique adaptée assurée par un professionnel de l’APA ;
– soins et d’actes infirmiers, y compris le bilan de soins infirmiers ;
– arrêt de travail jusqu’à 3 jours ;
– transports sanitaires ;
– bande ou bas de contention de classe 1 et 2 ;
– équipements de protection individuelle ;
– compléments nutritionnels oraux ;
– antalgiques de palier 1 ;
– solutés intraveineux d’électrolytes, ions et glucose : NaCl 0,9 %, G5 %, G30 % ;
– antidiarrhéiques : lopéramide, racecadotril, antihistaminiques H1 peu sédatifs par voie orale ;
– antispasmodiques à visée digestive et pansements digestifs ;
– anesthésiques locaux en gel, crème ;
– antiseptiques locaux ;
– pansements médicamenteux ;
– antiacides gastriques d’action locale ;
– inhibiteurs de la pompe à protons ;
– laxatifs de lest, osmotiques et lubrifiants ;
– traitements antibiotiques pour des infections identifiées à l’aide de tests rapides d’orientation diagnostique, sous condition du suivi d’une formation définie par arrêté :
– Fosfomycine-trométamol, pour traiter une cystite chez la femme de 16 à 65 ans sans facteur de risque de complication ;
– Amoxicilline, pour traiter une angine bactérienne à strepto-test positif chez le patient âgé de 10 ans ou plus ;
– en renforcement des Programmes nationaux de dépistage organisés dans les cas où les prescriptions systématiques n’ont pas été suivies d’effet : mammographie, frottis cervico-utérin (FCU), kit de dépistage du cancer du côlon ;
– kit de Naloxone dans le cadre d’une prise en charge en urgence.

Les infirmiers en pratique avancée peuvent notamment intervenir dans les domaines suivants :
 les pathologies chroniques stabilisées et les polypathologies courantes en soins primaires ;
 l’oncologie et l’hémato-oncologie ;
 la maladie rénale chronique, la dialyse, la transplantation rénale ;
 la psychiatrie et la santé mentale ;
 les urgences, sous certaines conditions.

L’annexe VII liste les produits et prestations soumis à prescription médicale obligatoire que peut prescrire l’IPA, spécifiquement par domaine d’intervention (chroniques, oncologie, psychiatrie, urgences…). Ces listes précisent les produits et prestations pouvant être prescrits par l’IPA avec ou sans diagnostic médical préalable selon les spécialités.
Détail sur : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000051533034

Un infirmier en pratique avancée (IPA) peut s’occuper du suivi régulier de votre état de santé, notamment si vous souffrez d’une pathologie chronique stabilisée ou si vous êtes atteint d’un cancer. Un décret publié au Journal officiel du 21 janvier 2025 vous permet d’aller voir directement un IPA pour votre suivi, sans passer au préalable par un médecin. Cet accès direct est conditionné par le mode d’exercice de l’IPA.

Les infirmiers en pratique avancée (IPA) participent à la prise en charge globale de patients ; ils soutiennent les médecins dans l’accompagnement de patients atteints de certaines pathologies. Ils peuvent notamment :
 réaliser des actes techniques et des actes de surveillance clinique et paraclinique ;
 prescrire des examens complémentaires, et renouveler ou adapter des traitements médicaux ;
 mener des actions d’éducation, de prévention et de dépistage.

Depuis le 22 janvier 2025, vous pouvez aller voir directement un IPA pour votre suivi médical, sans passer au préalable par un médecin. Dans ce cadre, l’IPA que vous allez consulter doit exercer :
 en tant que salarié au sein d’un établissement de santé public ou privé, ou au sein d’un établissement ou service médico-social (Ehpad, foyer d’accueil médicalisé…) ;
 en tant qu’IPA libéral dans une structure d’exercice coordonné (maison de santé, centre de santé, au sein d’une équipe de soins primaires ou d’une équipe de soins spécialisés).

En revanche, vous ne pouvez pas consulter directement un IPA libéral qui n’exerce pas au sein d’une structure d’exercice coordonné. Dans cette situation, vous devez d’abord aller voir un médecin. Ce dernier définit une conduite diagnostique et des choix thérapeutiques, puis il peut confier votre suivi médical à un IPA libéral ne travaillant pas au sein de ce type de structure.

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