Que le CNOM s’occupe des médecins, pas de la formation infirmière !

28 janvier 2016

Qu’ils gèrent leur cursus de formation, nous ne sommes pas leurs sujets !

"Régionaliser la for­ma­tion ini­tiale", "Mettre en place un socle commun à toutes les pro­fes­sions de santé en pre­mière année" : les mau­vai­ses idées du Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) dans les 10 pro­po­si­tions de son Libre blanc, à l’occa­sion de la Grande Conférence de Santé.

L’Ordre médi­cal appelle à réflé­chir à un sys­tème de pré­sé­lec­tion avant l’année de la Première Année Commune aux Etudes de Santé (Paces) « élargie », dans l’inté­rêt des étudiants et des uni­ver­si­tés, afin de limi­ter les taux d’échec. « Elargie » car l’Ordre veut aussi mettre en place un socle commun à toutes les pro­fes­sions de santé en pre­mière année, cer­tai­nes pro­fes­sions de santé n’étant tou­jours pas « uni­ver­si­ta­ri­sées ».

"Pour le SNPI CFE CGC, syn­di­cat des infir­miers sala­riés, la réponse est claire, c’est non, nous ne sou­hai­tons pas que cer­tains se retrou­vent dans telle filière par dépit, au vu de ses résul­tats sco­lai­res. Nos pro­fes­sions doi­vent se faire par choix. Que le CNOM s’occupe des méde­cins, il n’a rien à dire sur notre for­ma­tion, les soi­gnants ne sont pas à ses ordres ! " pré­cise Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du SNPI. "Nous avons un Diplôme d’Etat, et nous refu­sons la régio­na­li­sa­tion de la for­ma­tion ini­tiale. Nous sou­hai­tons une véri­ta­ble Licence en Sciences Infirmières, comme dans les autres pays".

En novem­bre 2015, 20.585 infir­miè­res, cadres infir­miers ou infir­miè­res spé­cia­li­sées ont répondu : 68 % de ces pro­fes­sion­nels infir­miers sont hos­ti­les à une pre­mière année com­mune aux for­ma­tions para­mé­di­ca­les (14.018 répon­ses contre, 6.567 répon­ses pour).
http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/68-des-infir­mie­res-hos­ti­les-a-une.html

Il n’est pas néces­saire de faire une année com­mune pour mettre en place quel­ques cours trans­ver­saux, ou donner des notions de base concer­nant chaque métier afin de mieux pren­dre en charge le patient et de mieux com­pren­dre le tra­vail de chacun.

Les pro­fes­sions de santé ont réflé­chi à leurs conte­nus : une nou­velle modi­fi­ca­tion ne ferait qu’ajou­ter de la confu­sion dans les dif­fé­ren­tes filiè­res. Les moda­li­tés ne sont pas les mêmes, les socles des métiers ne sont pas les mêmes, les fina­li­tés ne sont pas les mêmes ! Il serait sans doute plus inté­res­sant de ren­for­cer dans chaque filière, l’inter­dis­ci­pli­na­rité, la trans­dis­ci­pli­na­rité. Mais il faut res­pec­ter le cœur de métier.

Pour Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du SNPI CFE-CGC, "cela irait à l’encontre de l’appro­che par com­pé­ten­ces des nou­veaux réfé­ren­tiels de for­ma­tion issus de la réforme LMD des pro­fes­sions de santé. En scien­ces humai­nes, les étudiants en socio­lo­gie, scien­ces de l’éducation ou psy­cho­lo­gie ont des UE trans­ver­sa­les (métho­do­lo­gie, sta­tis­ti­que, anglais, etc) ce n’est pas pour autant que l’on a créé une pre­mière année com­mune de scien­ces humai­nes !"

Proposition du CNOM 8-2 Mettre en place un socle commun à toutes les pro­fes­sions de santé en pre­mière année :
 "Certaines pro­fes­sions de santé ne sont pas « uni­ver­si­ta­ri­sées » (sages­fem­mes, mas­seurs-kiné­si­thé­ra­peu­tes, mani­pu­la­teurs en radio­lo­gie…).
Cette absence de filiè­res uni­ver­si­tai­res spé­ci­fi­ques réduit le nombre de
débou­chés et de pas­se­rel­les pré­co­ces. Il est néces­saire de com­men­cer
par créer des filiè­res uni­ver­si­tai­res pour les pro­fes­sions régle­men­tées ;
 Organiser un socle commun pour toutes les pro­fes­sions de santé (Paces élargie) lors de la pre­mière année d’études, en défi­nis­sant de nou­veaux pré­re­quis scien­ti­fi­ques, médi­caux et juri­di­ques pour le concours de fin de pre­mière année ;
 Organiser des stages inter­pro­fes­sion­nels dès la deuxième année,
pour mieux connaî­tre les autres pro­fes­sions de santé ;
 Inscrire les filiè­res uni­ver­si­tai­res des pro­fes­sions de santé dans des facultés de scien­ces médi­ca­les et regrou­per ces facultés au niveau régio­nal."

Source : https://www.conseil-natio­nal.mede­cin.fr/node/1683

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