Reco HAS : quand on a été infecté au Covid19, pas besoin de rappel

Reco HAS : quand on a été infecté au Covid19, pas besoin de rappel

21 novembre 2021

Communiqué HAS du 19 nov. 2021

Alors que le virus de la Covid-19 conti­nue de cir­cu­ler, dans un contexte hiver­nal pro­pice à la pro­pa­ga­tion de l’épidémie, la HAS pré­cise ses recom­man­da­tions sur la vac­ci­na­tion des per­son­nes infec­tées par la Covid-19, avant ou après avoir été vac­ci­nées. En résumé, quand on a été infecté, c’est une seule dose après l’infec­tion et pas besoin de rappel – à ce stade.

Le 11 février 2021, la HAS s’est pro­non­cée en faveur de l’admi­nis­tra­tion d’une dose unique de vaccin chez les per­son­nes ayant été infec­tées par le SARS-CoV-2 avant d’avoir pu se faire vac­ci­ner. Par ailleurs, une cam­pa­gne de rappel a été ini­tiée à la fin de l’été et la HAS a émis plu­sieurs recom­man­da­tions sur les popu­la­tions à qui recom­man­der l’admi­nis­tra­tion d’une dose de rappel. La Haute Autorité de santé a, dans ce contexte, pour­suivi sa veille sur le sujet par­ti­cu­lier de la vac­ci­na­tion des per­son­nes qui ont un anté­cé­dent de Covid-19, que l’infec­tion soit sur­ve­nue avant la vac­ci­na­tion mais également lors­que celle-ci est inter­ve­nue après une vac­ci­na­tion, com­plète ou incom­plète. Elle publie ainsi un avis qui pré­cise le schéma vac­ci­nal à pro­po­ser à ces dif­fé­ren­tes caté­go­ries de per­son­nes. Cet avis ne concerne pas les per­son­nes immu­no­dé­pri­mées pour les­quel­les un tra­vail spé­ci­fi­que est en cours.

J’ai été infecté par la Covid-19 AVANT d’avoir reçu une dose de vaccin contre le virus

Depuis le début de la cam­pa­gne vac­ci­nale, la stra­té­gie fran­çaise, conforme à la recom­man­da­tion de la HAS du 11 février 2021, est de vac­ci­ner par une dose unique les per­son­nes pré­sen­tant des anté­cé­dents d’infec­tion par le SARS-CoV-2.
Les don­nées dis­po­ni­bles confir­ment que l’infec­tion natu­relle pro­tège contre la réin­fec­tion. En cas d’infec­tion préa­la­ble, une dose de vaccin permet d’aug­men­ter le taux d’anti­corps neu­tra­li­sants tout en diver­si­fiant la réponse contre les variants, notam­ment contre le variant Delta. Cet effet est d’ailleurs supé­rieur à celui observé après deux doses de vac­cins chez les per­son­nes non préa­la­ble­ment infec­tées. Cette vac­ci­na­tion post-infec­tion est assi­mi­la­ble immu­no­lo­gi­que­ment à un rappel vac­ci­nal tardif.

Parallèlement, la HAS a exa­miné les études sur l’apport d’une dose addi­tion­nelle de vaccin chez les per­son­nes infec­tées puis vac­ci­nées avec une dose unique.
- Ces études mon­trent que si cette dose sup­plé­men­taire est admi­nis­trée de manière pré­coce, c’est-à-dire injec­tée 3-4 semai­nes après la pre­mière, elle n’apporte pas d’avan­tage immu­no­lo­gi­que.
- Si elle est admi­nis­trée de manière plus tar­dive, c’est-à-dire jusqu’à 16 semai­nes après la pre­mière auprès de ce même public, cette dose de vaccin aug­mente quant à elle de manière minime le taux d’anti­corps.

Cette deuxième dose n’est donc pas for­cé­ment per­ti­nente en matière de pro­tec­tion, car le taux d’anti­corps préa­la­ble à ce « boost » est déjà élevé, avec une diver­sité impor­tante ainsi qu’une décrois­sance lente de ces anti­corps.

Au regard de ces éléments, la HAS main­tient sa recom­man­da­tion d’admi­nis­trer une dose unique de vaccin chez les per­son­nes ayant été infec­tées par la Covid-19, quel que soit leur âge. Cette vac­ci­na­tion est à réa­li­ser 6 mois après l’infec­tion avec le vaccin Comirnaty® de Pfizer ou Spikevax® de Moderna (pleine dose).
Toutefois, cons­ciente que des per­son­nes peu­vent avoir besoin d’une dose sup­plé­men­taire pour des rai­sons admi­nis­tra­ti­ves, notam­ment pour se dépla­cer à l’étranger, la HAS sou­li­gne que cette dose addi­tion­nelle n’est pas contre-indi­quée et qu’elle peut être admi­nis­trée aux per­son­nes qui le sou­hai­te­raient.

J’ai été infecté par la Covid-19 APRÈS avoir reçu une ou deux doses de vaccin contre le virus

Une infec­tion sur­ve­nant après une pri­mo­vac­ci­na­tion com­plète peut être la consé­quence d’une immu­nité insuf­fi­sante confé­rée par cette vac­ci­na­tion ini­tiale, vis-à-vis d’un nou­veau variant notam­ment, ou par la dimi­nu­tion de cette immu­nité ou encore par l’inef­fi­cience de la réponse immu­ni­taire mémoire. Lorsque cette infec­tion est symp­to­ma­ti­que, on parle d’échec vac­ci­nal.

En France, seu­le­ment 1 349 échecs vac­ci­naux graves ont été noti­fiés pour Comirnaty®, vaccin majo­ri­tai­re­ment admi­nis­tré sur le ter­ri­toire, parmi les­quels 16 cas seu­le­ment concer­naient des per­son­nes ne pré­sen­tant pas de comor­bi­di­tés. Ces échecs vac­ci­naux graves concer­nent essen­tiel­le­ment les per­son­nes plus âgées et/ou pré­sen­tant des comor­bi­di­tés, ciblées les pre­miè­res par la cam­pa­gne de rappel. Le délai de sur­ve­nue de ces échecs vac­ci­naux sug­gère qu’ils résul­tent d’une immu­nité insuf­fi­sante induite par la primo-vac­ci­na­tion plutôt que d’une baisse d’immu­nité.

En atten­dant des don­nées docu­men­tant le statut immu­no­lo­gi­que des per­son­nes infec­tées après vac­ci­na­tion, et dans un objec­tif de sim­pli­fi­ca­tion, la HAS recom­mande :
- L’admi­nis­tra­tion d’une dose addi­tion­nelle 6 mois après l’infec­tion pour les per­son­nes éligibles au rappel et chez qui l’infec­tion est sur­ve­nue après un schéma vac­ci­nal com­plet.
- L’admi­nis­tra­tion d’une seconde dose 6 mois après l’infec­tion pour toutes les per­son­nes chez qui une infec­tion est sur­ve­nue après avoir reçu une pre­mière dose de vaccin (schéma vac­ci­nal incom­plet). Cette recom­man­da­tion est vala­ble quel que soit leur âge et quel que soit le délai de sur­ve­nue de l’infec­tion après cette pre­mière dose.

La HAS sou­li­gne la néces­sité de main­te­nir une sur­veillance ren­for­cée des variants mino­ri­tai­res et des muta­tions addi­tion­nel­les du variant Delta afin de détec­ter tout chan­ge­ment sus­cep­ti­ble d’aggra­ver encore son impact en santé publi­que.
Par ailleurs, les études évaluant dif­fé­ren­tes stra­té­gies de rappel en popu­la­tion géné­rale avec des sché­mas hété­ro­lo­gues, y com­pris avec d’autres vac­cins ARN adap­tés aux variants ou issus d’autres pla­te­for­mes vac­ci­na­les, sont en cours et vien­dront appor­ter de nou­vel­les don­nées.

Cet avis sera revu en fonc­tion de l’évolution des connais­san­ces, notam­ment au regard des don­nées immu­no­lo­gi­ques chez les sujets infec­tés après vac­ci­na­tion et à plus long terme chez les sujets vac­ci­nés après infec­tion.

La HAS réaf­firme de nou­veau qu’il est également indis­pen­sa­ble de main­te­nir un haut niveau d’adhé­sion aux mesu­res bar­riè­res, y com­pris chez les per­son­nes ayant reçu un schéma avec 2 doses de vaccin, une baisse d’effi­ca­cité étant obser­vée vis-à-vis du variant Delta, en par­ti­cu­lier contre l’infec­tion et la trans­mis­sion.

Source : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3300204/fr/covid-19-quel-schema-vac­ci­nal-pour-les-per­son­nes-infec­tees-avant-ou-apres-une-vac­ci­na­tion

Avis n° 2021.0082/AC/SESPEV du 18 novem­bre 2021 du col­lège de la Haute Autorité de santé rela­tif à la per­ti­nence d’un rappel chez les sujets avec anté­cé­dents d’infec­tion par le SARS-CoV-2 vac­ci­nés par une dose de vaccin contre la Covid-19, et chez les sujets infec­tés après une pri­mo­vac­ci­na­tion com­plète ou incom­plète
https://www.has-sante.fr/jcms/p_3300292/fr/avis-n-2021-0082/ac/sespev-du-18-novem­bre-2021-du-col­lege-de-la-haute-auto­rite-de-sante-rela­tif-a-la-per­ti­nence-d-un-rappel-chez-les-sujets-avec-ante­ce­dents-d-infec­tion-par-le-sars-cov-2-vac­ci­nes-par-une-dose-de-vaccin-contre-la-covid-19-et-chez-les-sujets-infec­tes-apres-une-pri­mo­vac­ci­na­tion-com­plete-ou-incom­plete

La HAS pré­cise sa pré­cé­dente recom­man­da­tion de réa­li­ser une dose unique de vaccin chez les per­son­nes ayant été infec­tées par le SARS-CoV-2, avec un délai de 6 mois post-infec­tion. Cette dose vac­ci­nale post-infec­tion équivaut à un rappel vac­ci­nal. Cette injec­tion est à réa­li­ser avec Comirnaty ou Spikevax (pleine dose).

La HAS consi­dère que les don­nées dis­po­ni­bles à ce jour rela­ti­ves à la réponse immu­ni­taire induite chez les sujets préa­la­ble­ment infec­tés puis vac­ci­nés par une dose unique de vaccin contre la Covid-19 ne condui­sent pas actuel­le­ment à recom­man­der l’admi­nis­tra­tion d’une dose addi­tion­nelle chez ces per­son­nes, quel que soit l’âge.

Une dose addi­tion­nelle n’est pas contre-indi­quée. Il est en effet à noter que cer­tains pays réa­li­sent un schéma vac­ci­nal à deux doses en post-infec­tion.

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