Reconnaissance des études d’infirmière

11 décembre 2008

Article paru le 09.12.08 sur http://www.espaceinfirmier.com/

LMD : les orga­ni­sa­tions infir­miè­res som­ment Roselyne Bachelot de tran­cher entre licence pro­fes­sion­nelle et licence géné­rale

Le col­lec­tif pour une licence géné­rale, des mas­ters et un doc­to­rat en scien­ces infir­miè­res, com­posé de 20 syn­di­cats et asso­cia­tions d’infir­miè­res, a adressé une lettre ouverte à la minis­tre de la Santé, dans laquelle ils lui deman­dent ins­tam­ment de dévoi­ler enfin les choix gou­ver­ne­men­taux concer­nant la réforme de la for­ma­tion de la pro­fes­sion infir­mière.

Deux mois après la divul­ga­tion du rap­port de l’Igas sur les scé­na­rii d’inté­gra­tion des filiè­res para­mé­di­ca­les au schéma uni­ver­si­taire euro­péen LMD (licence-master-doc­to­rat) et trois semai­nes après l’ouver­ture offi­cielle de la phase de concer­ta­tion avec les orga­ni­sa­tions pro­fes­sion­nel­les sur la base de ce rap­port, les repré­sen­tants des infir­miè­res n’enten­dent pas se payer de mots.

Si Mme Bachelot a promis la mise en œuvre de la licence infir­mière dès la ren­trée de sep­tem­bre 2009, elle a, à ce jour, tou­jours refusé de tran­cher entre licence pro et licence géné­rale. Comment les grou­pes de tra­vail pour­raient-ils avan­cer sans savoir où ils vont ? La colère monte...

Et ce d’autant plus que la pre­mière véri­ta­ble réu­nion de tra­vail, lundi 8 décem­bre, n’a débou­ché sur rien tant ses condi­tions d’orga­ni­sa­tion étaient ubues­ques : « 50 per­son­nes char­gées de tra­vailler sur trois pro­fes­sions en seu­le­ment deux heures ! », s’insurge le Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers (SNPI CFE-CGC), dans un com­mu­ni­qué. Force est de cons­ta­ter que « le dia­lo­gue social démarre mal », ajoute le SNPI, qui se dit « de plus en plus dubi­ta­tif sur la volonté réelle du gou­ver­ne­ment ».

« A 70 dans une salle prévue pour 40 »

En plus de la cin­quan­taine d’orga­ni­sa­tions invi­tées, il y avait une ving­taine de hauts fonc­tion­nai­res, a raconté Thierry Amouroux, le secré­taire géné­ral du SNPI joint par www.espa­cein­fir­mier.com, si bien que « nous nous sommes retrou­vés à 70 dans une salle prévue pour 40 ». « On nous a amené des chai­ses sup­plé­men­tai­res, mais nous les syn­di­cats, y com­pris des gros comme la CGT, nous n’étions pas phy­si­que­ment autour de la table », a-t-il regretté.

Le jour de l’ouver­ture offi­cielle de la phase de concer­ta­tion, le 18 novem­bre, il avait pour­tant été convenu que quatre grou­pes de 20 per­son­nes se réu­ni­raient un jour par mois. Face au méconten­te­ment des orga­ni­sa­tions lundi, le minis­tère s’est montré intrai­ta­ble : la pro­chaine réu­nion de tra­vail, prévue le 6 jan­vier, se fera sur le même modèle, soit 50 per­son­nes per­son­nes sur trois pro­fes­sions (infir­miè­res , kinés et orto­pho­nis­tes) pen­dant deux peti­tes heures. « Ridicule ! », s’insurge le SNPI.

« Le fait que même la métho­do­lo­gie de tra­vail et le temps consa­cré à chaque réu­nion ne soient pas négo­cia­bles en dit long sur la volonté du minis­tère », pour­suit le com­mu­ni­qué.
Lundi, les hauts fonc­tion­nai­res pré­sents ont à peine eu le temps de faire « un topo déjà entendu cin­quante fois » et les orga­ni­sa­tions pré­sen­tes de résu­mer leur point de vue que les deux heures étaient déjà écoulées. « Ca ne rime à rien », insiste Thierry Amouroux.

Quatre réu­nions pré­vues d’ici le 30 mars

Contactée par www.espa­cein­fir­mier.com, la Dhos estime pour sa part que "la réu­nion s’est dérou­lée de manière satis­fai­sante". "Compte tenu du grand nombre de deman­des que nous avons reçues, nous avons consi­déré qu’il valait mieux que tout le monde soit là pour cette pre­mière réu­nion", s’est jus­ti­fiée la Dhos. Si le schéma de cette pre­mière réu­nion sera conservé lors de la deuxième ren­contre prévue le 6 jan­vier, en revan­che par la suite, les 50 per­son­nes seront scin­dées en deux grou­pes : l’un tra­vaillera sur le niveau licence et l’autre sera chargé de réflé­chir aux pour­sui­tes de par­cours uni­ver­si­tai­res au-delà de la licence, a-t-on pré­cisé.

En l’état actuel du calen­drier, quatre réu­nions au total sont pré­vues et les deux der­niè­res ne sont pas cali­brées pour durer deux heures, elles pour­ront se pro­lon­ger. "Et s’il faut rajou­ter une séance, on en rajou­tera une", assure-t-on à la Dhos. Seule contrainte : il faut que tout soit bouclé le 30 mars pour pou­voir tenir les enga­ge­ments de mise en place de la pemière année de licence infir­mière dès sep­tem­bre pro­chain. C’est pour­quoi la Dhos pro­po­sera dès la réu­nion du 6 jan­vier des ques­tions pré­ci­ses et une méthode de tra­vail de manière à "orga­ni­ser le tra­vail".

Embrouille et brouillard

Autre grief dont le com­mu­ni­qué du SNPI se fait l’écho : parmi les docu­ments dis­tri­bués aux par­ti­ci­pants par la Dhos, figu­rait une fois encore le rap­port de l’Igas qua­li­fié de « lamen­ta­ble » par le SNPI et récusé par la majo­rité des orga­ni­sa­tions infir­miè­res dans la mesure où il pré­co­nise une licence pro­fes­sion­nelle. « La minis­tre a dit que ce n’était pas une feuille de route, mais curieu­se­ment, on le retrouve à chaque fois », s’étonne Thierry Amouroux.

De même, le syn­di­ca­liste s’inquiète de ce que les docu­ments élaborés par le groupe de tra­vail « réin­gé­nie­rie du diplôme d’Etat d’infir­mière » sur les réfé­ren­tiels de com­pé­ten­ces et de for­ma­tion ne sont pas les mêmes que ceux qui sont ensuite soumis à vali­da­tion. « On nous enlève des éléments entre deux réu­nions, on en ajoute d’autres, ni vu ni connu j’t’embrouille. Résultat, on en est à la 23e ver­sion du réfé­ren­tiel de com­pé­ten­ces, c’est n’importe quoi », déplore Thierry Amouroux, qui soup­çonne la Dhos d’entre­te­nir « un brouillard » pour gagner du temps et, une fois en avril, sonner la fin de la concer­ta­tion en impo­sant les déci­sions.

Et le col­lec­tif pour une licence géné­rale, des mas­ters et un doc­to­rat en scien­ces infir­miè­res d’abon­der en ce sens : « Nous vous deman­dons d’appor­ter de pro­fon­des révi­sions aux réfé­ren­tiels de com­pé­ten­ces et de for­ma­tion pro­duits par le groupe ‘réin­gé­nie­rie du diplôme d’Etat’ », peut-on lire dans la lettre ouverte adres­sée à Mme Bachelot. « Il est en effet for­te­ment dom­ma­gea­ble que l’orien­ta­tion et les tra­vaux tour­nent déli­bé­ré­ment le dos à l’inté­gra­tion de ces for­ma­tions au sys­tème LMD. (...) La Dhos, sous cou­vert de ces grou­pes, élabore un réfé­ren­tiel de for­ma­tion sur une logi­que contraire à la volonté d’inté­grer les for­ma­tions des pro­fes­sions de santé dans le sys­tème LMD. »

A la ques­tion de savoir quand la minis­tre enten­dait tran­cher entre licence pro et licence pro­fes­sion­nelle, la Dhos nous a répondu que tous les éléments étaient réunis pour que la ques­tion du schéma de licence soit éclaircie lors de la pro­chaine réu­nion de tra­vail sur le LMD, 6 jan­vier.

C. A.

Source : http://www.espa­cein­fir­mier.com/actua­li­tes/detail/7483-publi­ca­tion-49/lmd-les-orga­ni­sa­tions-infir­mie­res-som­ment-rose­lyne-bache­lot-de-tran­cher-entre-licence-pro­fes­sion­nelle-et-licence-gene­rale.html

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