Tuberculose : recommandation de vaccination par le BCG

15 mai 2016

Depuis la publi­ca­tion du décret de sus­pen­sion de l’obli­ga­tion de vac­ci­na­tion par le BCG des enfants et des ado­les­cents et de la cir­cu­laire d’appli­ca­tion, la vac­ci­na­tion par le BCG ne peut plus être exigée à l’entrée en col­lec­ti­vité mais fait l’objet d’une recom­man­da­tion forte pour les enfants à risque élevé de tuber­cu­lose.
Les recom­man­da­tions par­ti­cu­liè­res

Pour les enfants expo­sés à un risque élevé de tuber­cu­lose, la vac­ci­na­tion par le BCG est recom­man­dée dès la nais­sance. Les nour­ris­sons de moins de 3 mois sont vac­ci­nés par le BCG sans test tuber­cu­li­ni­que préa­la­ble. Chez les enfants à risque non vac­ci­nés, la vac­ci­na­tion peut être réa­li­sée jusqu’à l’âge de 15 ans.

L’intra­der­mo­réac­tion (IDR) à la tuber­cu­line préa­la­ble à la vac­ci­na­tion doit être réa­li­sée à partir de l’âge de 3 mois pour éviter de vac­ci­ner un enfant qui aurait été conta­miné. La vac­ci­na­tion ne s’appli­que qu’aux per­son­nes ayant une intra­der­mo­réac­tion à la tuber­cu­line néga­tive. Seule la forme intra­der­mi­que du BCG est dis­po­ni­ble en France.

Sont consi­dé­rés comme enfants à risque élevé les enfants qui répon­dent au moins à l’un des cri­tè­res sui­vants :
 enfant né dans un pays de forte endé­mie tuber­cu­leuse ;
 enfant dont au moins l’un des parents est ori­gi­naire de l’un de ces pays ;
 enfant devant séjour­ner au moins un mois d’affi­lée dans l’un de ces pays ;
 enfant ayant des anté­cé­dents fami­liaux de tuber­cu­lose (col­la­té­raux ou ascen­dants directs) ;
 enfant rési­dant en Île-de-France ou en Guyane ;
 enfant dans toute situa­tion jugée par le méde­cin à risque d’expo­si­tion au bacille tuber­cu­leux, notam­ment enfant vivant dans des condi­tions de loge­ment défa­vo­ra­bles (habi­tat pré­caire ou sur­peu­plé) ou socioé­co­no­mi­ques défa­vo­ra­bles ou pré­cai­res (en par­ti­cu­lier parmi les béné­fi­ciai­res de la CMU, CMUc, AME...) ou en contact régu­lier avec des adul­tes ori­gi­nai­res d’un pays de forte endé­mie.

Les zones géo­gra­phi­ques à forte inci­dence tuber­cu­leuse, selon les esti­ma­tions de l’OMS, et en tenant compte de cer­tai­nes impré­ci­sions liées aux dif­fi­cultés du recueil fiable des don­nées épidémiologiques dans cer­tains pays, sont :
 le conti­nent afri­cain dans son ensem­ble ;
 le conti­nent asia­ti­que dans son ensem­ble, y com­pris les pays du Proche et Moyen-Orient ;
 les pays d’Amérique Centrale et du Sud ;
- les pays d’Europe Centrale et de l’Est, y com­pris les pays de l’ex-URSS ;
 dans l’Union euro­péenne : Bulgarie, Estonie, Hon-grie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Portugal et Roumanie.

Les recom­man­da­tions pro­fes­sion­nel­les

Dans un avis daté du 5 mars 2010, le Haut conseil de la santé publi­que recom­mande la levée de l’obli­ga­tion de vac­ci­na­tion par le BCG pour les pro­fes­sion­nels et étudiants des car­riè­res sani­tai­res et socia­les men­tion­nés aux arti­cles L3112-1, R3112-1 et R3112-2 du Code de la santé publi­que, accom­pa­gnée d’un main­tien du test tuber­cu­li­ni­que comme test de réfé­rence lors de la prise de poste. Cependant, tant que les arti­cles sus-men­tion­nés n’ont pas été modi­fiés, la loi doit conti­nuer d’être appli­quée.
Une vac­ci­na­tion par le BCG, même ancienne, sera exigée à l’embau­che.

Les pro­fes­sion­nels concer­nés sont :
 Les per­son­nels de santé sui­vants : étudiants des pro­fes­sions médi­ca­les, para­mé­di­ca­les et phar­ma­ceu­ti­ques, pro­fes­sion­nels des établissements ou orga­nis­mes de pré­ven­tion et/ou de soins (selon l’arrêté du 15 mars 1991), per­son­nels des labo­ra­toi­res d’ana­lyse médi­cale expo­sés aux ris­ques de conta­mi­na­tion : mani­pu­lant du maté­riel conta­miné ou ris­quant de l’être, per­son­nels des entre­pri­ses de trans­port sani­taire, ser­vi­ces com­mu­naux d’hygiène et de santé.
 Les per­son­nels des ser­vi­ces de secours et d’incen­die.
 Les per­son­nels des ser­vi­ces sociaux et médi­co­so­ciaux sui­vants : per­son­nels des établissements et ser­vi­ces pour l’enfance et la jeu­nesse han­di­ca­pée, per­son­nels des établissements et ser­vi­ces d’héber­ge­ment pour adul­tes han­di­ca­pés, per­son­nels expo­sés d’héber­ge­ment pour per­son­nes âgées, per­son­nels expo­sés des ser­vi­ces sani­tai­res de main­tien à domi­cile pour per­son­nes âgées, per­son­nel des établissements de garde d’enfants d’âge prés­co­laire (crè­ches, halte gar­de­ries…), assis­tan­tes mater­nel­les, per­son­nels des établissements et ser­vi­ces sociaux concou­rant à la pro­tec­tion de l’enfance (dont les pou­pon­niè­res), per­son­nels des établissements, cen­tres ou ser­vi­ces sociaux et per­son­nes ins­cri­tes dans les établissements pré­pa­rant aux pro­fes­sions à carac­tère social.
 Les per­son­nels de l’éducation natio­nale : per­son­nels exer­çant en mater­nelle.
 Les per­son­nels de la jus­tice et de l’admi­nis­tra­tion péni­ten­tiaire : per­son­nels des établissements péni­ten­tiai­res (gar­diens de prison), per­son­nels des ser­vi­ces de pro­ba­tion et des établissements ou ser­vi­ces de pro­tec­tion judi­ciaire de la jeu­nesse.

Les recom­man­da­tions pour les voya­geurs

La vac­ci­na­tion par le BCG est recom­man­dée, pour les enfants, dès la nais­sance en cas de séjours fré­quents ou pro­lon­gés dans les pays à forte inci­dence tuber­cu­leuse. Chez les enfants non vac­ci­nés, la vac­ci­na­tion peut être réa­li­sée jusqu’à l’âge de 15 ans. Les zones géo­gra­phi­ques à forte inci­dence tuber­cu­leuse sont énumérées ci-dessus (sec­tion Recommandations par­ti­cu­liè­res).

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