Vaccination Covid19 : la HAS inclut le vaccin de Moderna dans la stratégie vaccinale

9 janvier 2021

COMMUNIQUÉ DE PRESSE HAS du 8 janvier 2021

La HAS défi­nit la place du vaccin Moderna COVID-19 mRNA (nucleo­side modi­fied), second vaccin à avoir obtenu une auto­ri­sa­tion euro­péenne de mise sur le marché, dans la stra­té­gie vac­ci­nale. La France dis­pose désor­mais de deux vac­cins pour pour­sui­vre la vac­ci­na­tion de la popu­la­tion. La dis­po­ni­bi­lité pro­gres­sive des doses et la cir­cu­la­tion très active du virus sur le ter­ri­toire appel­lent à mul­ti­plier les efforts pour vac­ci­ner les popu­la­tions les plus à risque de formes sévè­res et les plus expo­sées, dans le cadre d’une cam­pa­gne proche du ter­rain, prag­ma­ti­que et flexi­ble.

Le 6 jan­vier 2021, l’Agence euro­péenne du médi­ca­ment a déli­vré une auto­ri­sa­tion de mise sur le marché au vaccin Moderna COVID-19 mRNA (nucleo­side modi­fied). Second vaccin dis­po­ni­ble pour lutter contre la Covid-19, il va contri­buer à ampli­fier la cam­pa­gne de vac­ci­na­tion. Il revient à la HAS de défi­nir sa stra­té­gie d’uti­li­sa­tion et plus glo­ba­le­ment, sa place au sein de la stra­té­gie vac­ci­nale.

L’effi­ca­cité du vaccin est avérée pour dimi­nuer dras­ti­que­ment le nombre de cas symp­to­ma­ti­ques de la Covid-19. Il manque encore les don­nées néces­sai­res pour conclure sur un effet sur la trans­mis­sion du virus. Ce vaccin s’intè­gre dans la stra­té­gie vac­ci­nale actuelle. Pour rappel, la HAS recom­mande de déployer le plus rapi­de­ment pos­si­ble la vac­ci­na­tion des per­son­nes prio­ri­tai­res, par étape, dans un contexte d’auto­ri­sa­tion suc­ces­sive des vac­cins et d’arri­vée pro­gres­sive des doses. Les deux cri­tè­res de prio­ri­sa­tion des per­son­nes à vac­ci­ner sont le risque de faire une forme sévère de la mala­die et l’expo­si­tion au virus. L’objec­tif est de pro­té­ger dès le début de la cam­pa­gne les per­son­nes les plus vul­né­ra­bles et de pré­ser­ver le fonc­tion­ne­ment du sys­tème de soins, en élargissant au fur et à mesure la vac­ci­na­tion sans s’inter­dire de démar­rer la phase sui­vante si les condi­tions le per­met­tent.

Les méde­cins pour­ront, au cas par cas, pro­po­ser la vac­ci­na­tion dès les pre­miè­res phases de la cam­pa­gne à d’autres patients pour les­quels les ris­ques liés à la Covid-19 appa­rais­sent majeurs, notam­ment pour les patients non âgés mais par­ti­cu­liè­re­ment vul­né­ra­bles et expo­sés au virus (défi­cits immu­ni­tai­res sévè­res, hémo­pa­thies mali­gnes, insuf­fi­sants rénaux dia­ly­sés, gref­fés d’organe solide…).

Au sein de cette stra­té­gie de vac­ci­na­tion, le vaccin Comirnaty® (Pfizer/BioNtech) et le vaccin Moderna COVID-19 mRNA (nucleo­side modi­fied) pour­ront être uti­li­sés indif­fé­rem­ment, en fonc­tion des contrain­tes logis­ti­ques.

Une place équivalente mais des contrain­tes logis­ti­ques dif­fé­ren­tes pour les deux vac­cins

A ce stade, aucune étude com­pa­rant direc­te­ment le vaccin Comirnaty® et le vaccin Moderna COVID-19 mRNA (nucleo­side modi­fied) n’a été menée et les essais cli­ni­ques rela­tifs à ces deux vac­cins ont été réa­li­sés sur des popu­la­tions non super­po­sa­bles. Il n’est donc pas pos­si­ble de dire si l’un est plus effi­cace que l’autre.

Il existe tou­te­fois des simi­li­tu­des entre ces deux vac­cins : uti­li­sa­tion d’une tech­no­lo­gie à ARN mes­sa­ger, admi­nis­tra­tion en deux doses (espa­cée de mini­mum 21 jours pour Comirnaty® et de 28 jours pour le vaccin Moderna COVID-19 mRNA (nucleo­side modi­fied), pro­fils de tolé­rance simi­lai­res et satis­fai­sants, effi­ca­cité de haut niveau sur le nombre de cas symp­to­ma­ti­ques, manque de don­nées sur les patients asymp­to­ma­ti­ques et sur les effets sur la trans­mis­sion du virus.

Le vaccin de Moderna se dis­tin­gue du vaccin Pfizer/BioNtech sur dif­fé­rents points.
 Ses condi­tions de conser­va­tion sont moins contrai­gnan­tes que celles du vaccin Comirnaty® : il peut être stocké dans des congé­la­teurs clas­si­ques et non dans des super congé­la­teurs et être uti­lisé pen­dant 30 jours après décongé­la­tion s’il est conservé entre 2° et 8°C quand cette durée est de 5 jours pour Comirnaty®.
 Il se pré­sente en flacon mul­ti­do­ses prêt à l’emploi et ne néces­site pas de dilu­tion.
 Dernière dif­fé­rence : le vaccin de Moderna dis­pose d’une AMM pour les per­son­nes de plus de 18 ans (16 ans pour Pfizer/BioNtech), du fait de l’âge des per­son­nes inclu­ses dans chacun des essais cli­ni­ques.

A l’excep­tion des jeunes adul­tes, le choix entre les deux vac­cins repo­sera donc essen­tiel­le­ment sur la dis­po­ni­bi­lité des doses et sur les contrain­tes logis­ti­ques.

La HAS sou­li­gne qu’en l’état actuel des connais­san­ces, elle recom­mande d’admi­nis­trer le même vaccin en pre­mière et seconde dose. Elle rap­pelle qu’il est pos­si­ble d’admi­nis­trer un autre vaccin (contre la grippe, le pneu­mo­co­que, …) sous réserve de res­pec­ter alors un inter­valle de 14 jours mini­mum entre les deux vac­cins.

Pour le vaccin de Moderna, comme pour le vaccin de Pfizer/BioNtech, faute de don­nées robus­tes sur la sécu­rité de la vac­ci­na­tion chez les femmes encein­tes, la HAS recom­mande de ne l’envi­sa­ger que si les béné­fi­ces poten­tiels l’empor­tent sur les ris­ques poten­tiels pour la mère et le fœtus. Et il est conseillé de ne pas vac­ci­ner durant l’allai­te­ment.

Enfin, la HAS recom­mande la mise en place d’études com­plé­men­tai­res notam­ment sur les per­for­man­ces et la sécu­rité du vaccin chez les per­son­nes immu­no­dé­pri­mées, les plus âgés (+75 ans), et sur l’évaluation de l’effi­ca­cité d’un schéma à dose unique (ou à seconde dose réduite).

Des repè­res sim­ples pour la vac­ci­na­tion par les pro­fes­sion­nels de santé

Tenant compte de l’intro­duc­tion du vaccin Moderna dans la stra­té­gie vac­ci­nale, la HAS met à jour ses Réponses rapi­des sur la vac­ci­na­tion. Il est en effet indis­pen­sa­ble :
 d’infor­mer le patient et le cas échéant sa famille, de répon­dre à leurs ques­tions
 de véri­fier qu’il n’existe pas de contre-indi­ca­tion à la vac­ci­na­tion et qu’elle peut donc être réa­li­sée en sécu­rité
 de recueillir le consen­te­ment du patient.

La vac­ci­na­tion, par un méde­cin ou un infir­mier sous la super­vi­sion d’un méde­cin, peut ensuite être réa­li­sée dans la foulée, la HAS ne consi­dère pas qu’un délai soit néces­saire entre la fin de cette consul­ta­tion et l’acte de vac­ci­na­tion. Elle a ainsi tou­jours prôné de les faire idéa­le­ment en un temps unique et de recueillir le consen­te­ment oral, qui est ensuite tracé dans le dos­sier du patient.

Dans ses Réponses rapi­des, la HAS regroupe les éléments clés utiles au per­son­nel soi­gnant pour vac­ci­ner. Elle rap­pelle des infor­ma­tions du résumé des carac­té­ris­ti­ques du pro­duit : poso­lo­gie, admi­nis­tra­tion par injec­tion intra­mus­cu­laire... et sou­li­gne cer­tains points d’atten­tion, comme la néces­sité de sur­veiller étroitement les patients vac­ci­nés pen­dant au moins 15 minu­tes après la vac­ci­na­tion et de dis­po­ser d’un trai­te­ment médi­cal appro­prié en cas de sur­ve­nue d’une réac­tion ana­phy­lac­ti­que à la suite de l’admi­nis­tra­tion du vaccin.

La HAS rap­pelle qu’il est à ce stade encore néces­saire de main­te­nir l’ensem­ble des gestes bar­riè­res et des mesu­res de dis­tan­cia­tion phy­si­que.

Source : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3230294/fr/vac­ci­na­tion-contre-la-covid-19-la-has-inclut-le-vaccin-de-moderna-dans-la-stra­te­gie-vac­ci­nale

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Oxyde d’éthylène : l’ombre toxique de la stérilisation plane sur les soignants

La stérilisation sauve des vies. Mais quand elle empoisonne ceux qui soignent, qui protège les (…)

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)

Le SNPI au Congrès mondial du CII, sous le signe du pouvoir infirmier

Du 9 au 13 juin 2025, la communauté infirmière internationale se donne rendez-vous à Helsinki, (…)