60.000 postes infirmiers vacants dans les hôpitaux

2 janvier 2022

"Nous sommes inquiets parce que nous sommes confron­tés à un manque de per­son­nel impor­tant", a déclaré sur Franceinfo, diman­che 19 décem­bre, Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat National des Personnels Infirmiers, alors que la cin­quième vague de Covid-19 conti­nue de monter dans les hôpi­taux.

Des infir­miers "dégoû­tés par le gou­ver­ne­ment"

"Il y a 60 000 postes infir­miers vacants dans les hôpi­taux aujourd’hui, et parmi ceux qui res­tent, 10% sont en arrêt mala­die, en épuisement pro­fes­sion­nel ou en dépres­sion", a-t-il cons­taté. Thierry Amouroux rap­pelle que l’hôpi­tal a connu une vague de départs depuis le mois de juin. Il observe que les soi­gnants "sont épuisés, ça fait depuis février 2020 que nous sommes sous pres­sion avec le Covid". D’autant qu’entre les vagues épidémiques, "il faut pren­dre en charge les patients chro­ni­ques qui ont été dépro­gram­més".

Selon Thierry Amouroux, ces départs sont en grande partie liés au fait que cer­tains soi­gnants ont été "dégou­tés par le gou­ver­ne­ment "qui a "conti­nué à mettre en place des plans d’économie dans les hôpi­taux, on est le seul pays qui a fermé des lits en période épidémique." Selon le minis­tère de la Santé, 5 700 lits ont effec­ti­ve­ment été fermés en 2020.

"Un cercle infer­nal"

Pour ceux qui res­tent, la situa­tion devient de plus en plus com­pli­quée. Lors de la pre­mière vague, le porte-parole du Syndicat National des Personnels Infirmiers expli­que "qu’il y avait six patients Covid par infir­mière, et lors de la der­nière vague on était à huit." Les départs entre­tien­nent alors "un cercle infer­nal parce que plus la charge aug­mente, plus vous avez de départs, mais plus avez de départs, plus la charge de tra­vail aug­mente."

Le dou­ble­ment de la rému­né­ra­tion des heures sup­plé­men­tai­res annoncé par Jean Castex ne sera pas suf­fi­sant selon lui. : "Ça va per­met­tre de résou­dre cer­tains pro­blè­mes par­ti­cu­liers pour des soi­gnants très mal payés", reconnaît-il, "mais il faut bien com­pren­dre que deman­der des heures sup­plé­men­tai­res à des gens épuisés, c’est aug­men­ter le risque d’erreurs de soin."

https://www.fran­cet­vinfo.fr/sante/hopi­tal/covid-19-il-y-a-60-000-postes-infir­miers-vacants-dans-les-hopi­taux-s-inquiete-thierry-amou­roux_4887125.html

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Oxyde d’éthylène : l’ombre toxique de la stérilisation plane sur les soignants

La stérilisation sauve des vies. Mais quand elle empoisonne ceux qui soignent, qui protège les (…)

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)

Le SNPI au Congrès mondial du CII, sous le signe du pouvoir infirmier

Du 9 au 13 juin 2025, la communauté infirmière internationale se donne rendez-vous à Helsinki, (…)