Campagne tarifaire 2012 : L’hôpital public mis à mal

8 mars 2012

La Fédération Hospitalière de France dénonce les arbi­tra­ges de la cam­pa­gne tari­faire 2012 qui por­tent un coup dur au sec­teur hos­pi­ta­lier public, au moment où l’hôpi­tal a pour­tant le plus besoin d’être sou­tenu.

Malgré la poli­ti­que de com­mu­ni­ca­tion du minis­tère et ses annon­ces fai­sant état d’une pro­gres­sion des tarifs de + 0,19%, les hôpi­taux publics devront faire face en 2012 à une baisse de leurs tarifs de – 0,22%, compte tenu de la pour­suite de la conver­gence tari­faire non jus­ti­fiée avec les cli­ni­ques com­mer­cia­les. Les hôpi­taux ver­ront donc une nou­velle fois leurs tarifs dimi­nuer tandis que leurs char­ges pro­gres­se­ront (+ 3 %), du fait notam­ment des déci­sions gou­ver­ne­men­ta­les en matière sala­riale.

Pour ce qui concerne les MIGAC, là encore la réa­lité est bien dif­fé­rente des annon­ces. Contrairement aux chif­fres com­mu­ni­qués, l’enve­loppe MIGAC ne pro­gres­sera pas de 3,44 % mais sera au contraire en dimi­nu­tion de -1,4%, sous l’effet du gel d’une partie des cré­dits, à hau­teur de 415 mil­lions d’euros en début de cam­pa­gne. Les hôpi­taux publics se retrou­vent une nou­velle fois les seuls mis à contri­bu­tion pour res­pec­ter l’enve­loppe ONDAM car ni la méde­cine de ville ni les cli­ni­ques lucra­ti­ves ne par­ti­ci­pe­ront au méca­nisme de régu­la­tion des dépen­ses. Une nou­velle fois, le gou­ver­ne­ment refuse l’équité de trai­te­ment et pri­vi­lé­gie la voie ten­dant à faire payer les seuls hôpi­taux publics.

La FHF regrette enfin la pour­suite du pro­ces­sus de conver­gence, stu­pide dans son prin­cipe et dan­ge­reux dans ses effets. En 2012, 125 mil­lions d’euros seront reti­rés aux hôpi­taux publics, repré­sen­tant une péna­li­sa­tion d’un demi mil­liard d’euros depuis 3 ans. Cette poli­ti­que affai­blit consi­dé­ra­ble­ment le ser­vice public parce qu’elle s’atta­que aux acti­vi­tés les plus lour­des : neu­ro­chi­rur­gie, chi­rur­gie car­dia­que, AVC…

Dans le même temps, la FHF cons­tate que la pré­ser­va­tion du chif­fre d’affai­res des cli­ni­ques figure bien dans les préoc­cu­pa­tions du minis­tère, puis­que les cli­ni­ques lucra­ti­ves ver­ront bien leurs tarifs pro­gres­ser et qu’aucune contri­bu­tion à la mai­trise des comp­tes de l’assu­rance mala­die ne leur est impo­sée.

Ces dif­fé­rents choix heur­tent la com­mu­nauté hos­pi­ta­lière dans son ensem­ble qui ne ménage pour­tant pas ses efforts pour rem­plir au mieux sa mis­sion et pour pro­po­ser aux fran­çais des soins de qua­lité, moder­nes, effi­cients, sans dis­cri­mi­na­tion d’aucune sorte.

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