Etude prospective sur les métiers hospitaliers

29 mai 2006

La réunion du 19 mai 2006 de l’Observatoire national des emplois et des métiers de la fonction publique hospitalière (ONEM) a été l’occasion de lancer cette étude.

Le réper­toire des métiers de la fonc­tion publi­que hos­pi­ta­lière, outil de ges­tion tant indi­vi­duelle que col­lec­tive, cons­ti­tue le point de départ des démar­ches métier/com­pé­ten­ces et le socle d’une ges­tion pré­vi­sion­nelle plus ambi­tieuse.

Un impor­tant dis­po­si­tif de sen­si­bi­li­sa­tion et sur­tout de for­ma­tion à l’uti­li­sa­tion de l’appro­che métier/com­pé­ten­ces, à des­ti­na­tion des publics cibles (DRH et équipe RH, enca­dre­ment, repré­sen­tants du per­son­nel...) s’est pro­gres­si­ve­ment déployé à partir de la fin d’année 2004 (170 ses­sions de for­ma­tion réa­li­sées à ce jour).

Afin de conso­li­der ce pre­mier inves­tis­se­ment, et au delà de la ques­tion de l’actua­li­sa­tion du réper­toire des métiers (fré­quence qua­drien­nale), une étude pros­pec­tive est à mener sur l’évolution des gran­des famil­les de métiers pré­sen­tes dans le réper­toire des métiers de la fonc­tion publi­que hos­pi­ta­lière.

Cette étude se dérou­lera en 4 phases :

 PHASE 1 : Repérer les prin­ci­paux chan­ge­ments ou évolutions pro­ba­bles (hori­zon : 5 à 10 ans) qui vont avoir un impact sur le sec­teur hos­pi­ta­lier et ses métiers.
Ces fac­teurs d’évolution pour­ront être tech­no­lo­gi­ques, orga­ni­sa­tion­nels, sociaux, juri­di­ques, économiques, démo­gra­phi­ques... Sur ces bases, un scé­na­rio d’évolution sera retenu, décliné et appro­fondi au niveau de cha­cune des fonc­tions ou famil­les de métiers.

 PHASE 2 : Identifier, par fonc­tion ou gran­des famil­les de métiers, deux caté­go­ries de métiers ou grou­pes de métiers qui feront l’objet d’une étude spé­ci­fi­que : les métiers en rup­ture forte (soit en raison de com­pé­ten­ces nou­vel­les à maî­tri­ser, soit en raison de modi­fi­ca­tions impor­tan­tes de volu­mes, tant des res­sour­ces que des besoins) et les métiers émergents pour les­quels des besoins sont sus­cep­ti­bles d’appa­raî­tre dans les pro­chai­nes années.

 PHASE 3 : Réaliser une étude spé­ci­fi­que sur dix métiers ou grou­pes de métiers rete­nus par l’Observatoire dans la liste des 20 métiers ou grou­pes de métiers sen­si­bles et consi­dé­rés comme prio­ri­tai­res. Formaliser des pro­po­si­tions d’action sur ces métiers qui ser­vi­ront de base aux débats de l’Observatoire.

 PHASE 4 : Organiser un trans­fert des com­pé­ten­ces métho­do­lo­gi­ques vers l’équipe projet, afin qu’elle puisse trai­ter l’ensem­ble des autres métiers sen­si­bles et sur la base des résul­tats de l’étude pros­pec­tive, pro­cé­der à l’actua­li­sa­tion glo­bale du réper­toire des métiers.

S’agis­sant d’une action d’enver­gure natio­nale et ciblée sur la pros­pec­tive, elle est sus­cep­ti­ble de concer­ner et d’inté­res­ser tout le sec­teur hos­pi­ta­lier, que les métiers relè­vent du domaine sani­taire, social ou médico-social, et ce quel­les que soient les caté­go­ries d’établissements repré­sen­tées (centre hos­pi­ta­lier uni­ver­si­taire, centre hos­pi­ta­lier, centre hos­pi­ta­lier spé­cia­lisé, hôpi­taux locaux, établissements sociaux et médico sociaux...)

La métho­do­lo­gie pri­vi­lé­gie la plus large par­ti­ci­pa­tion des acteurs concer­nés (équipe de direc­tion, orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les, corps médi­cal, per­son­nels, asso­cia­tion pro­fes­sion­nelle, repré­sen­tant de l’Etat, fédé­ra­tions d’employeurs...) mais aussi celle des experts dans les domai­nes étudiés.

L’Observatoire natio­nal des emplois et des métiers de la fonc­tion publi­que hos­pi­ta­lière est le com­man­di­taire de cette étude et vali­dera les quatre phases.

A partir de la mi-juin, huit grou­pes thé­ma­ti­ques se réu­ni­ront :

 1) Nouvelles deman­des des usa­gers

La demande de santé change du fait de l’évolution de la struc­ture de la popu­la­tion, des com­por­te­ments, du niveau de for­ma­tion et d’infor­ma­tion. Ainsi, les moda­li­tés de prise en charge des patients à l’hôpi­tal évoluent, du fait de leur demande accrue d’être acteurs de la ges­tion du sys­tème de santé et de leur propre santé et de l’affir­ma­tion de leur droit à l’infor­ma­tion et à la trans­pa­rence.

 2) Organisation de l’offre de soins et évolution des prises en charge

L’évolution de l’orga­ni­sa­tion géné­rale de l’offre de soins vise à assu­rer la prise en charge glo­bale et conti­nue des patients, notam­ment au béné­fice de popu­la­tions spé­ci­fi­ques. De nou­veaux ins­tru­ments d’orga­ni­sa­tion se met­tent en place, qui favo­ri­sent les opé­ra­tions de recom­po­si­tion de l’offre de soins telles que les coo­pé­ra­tions, les com­plé­men­ta­ri­tés et les fusions d’établissement ainsi que le déve­lop­pe­ment de réseaux et de filiè­res de soins, inter­nes et exter­nes.

 3) Evolution des pra­ti­ques de soins

La trans­for­ma­tion des deman­des de santé (vieillis­se­ment de la popu­la­tion, aug­men­ta­tion des plu­ri­pa­tho­lo­gies et des patho­lo­gies chro­ni­ques, popu­la­tions fra­gi­les...) et des modes d’orga­ni­sa­tion du tra­vail à l’hôpi­tal condui­sent à faire évoluer les pra­ti­ques de soins col­lec­ti­ves et indi­vi­duel­les.

 4) Techniques médi­ca­les, inno­va­tion, recher­che

L’évolution des tech­no­lo­gies médi­ca­les, à un rythme crois­sant, a un impact cer­tain sur l’orga­ni­sa­tion de l’offre de soins et les moda­li­tés de prise en charge des patients.

 5) Facteurs médico économiques

L’objec­tif de ratio­na­li­sa­tion de l’emploi des res­sour­ces de l’assu­rance mala­die d’une part, la mise en œuvre de la réforme du régime bud­gé­taire et comp­ta­ble des établissements de santé d’autre part, condui­sent l’ensem­ble des per­son­nels hos­pi­ta­liers à repen­ser leurs orga­ni­sa­tions..

 6) Organisation interne et mana­ge­ment

Les réfor­mes en cours visent à mettre en place de nou­veaux modes d’orga­ni­sa­tion interne et de ges­tion, et à favo­ri­ser une effi­ca­cité accrue des pro­cé­du­res inter­nes de concer­ta­tion, de négo­cia­tion et de déci­sion.

 7) Système d’infor­ma­tion et ges­tion des flux

Le numé­ri­que (infor­ma­ti­que, télé­com­mu­ni­ca­tion...) se déploie dans les ser­vi­ces de soins mais également dans les ser­vi­ces admi­nis­tra­tifs et de ges­tion. Le sys­tème d’infor­ma­tion et l’orga­ni­sa­tion des flux logis­ti­ques sont impac­tés par l’évolution de l’orga­ni­sa­tion des soins comme par la demande des patients. Le déve­lop­pe­ment de nou­veaux outils doi­vent per­met­tre, pré­ci­sé­ment, d’opti­mi­ser la cir­cu­la­tion et le trai­te­ment des flux maté­riels et d’infor­ma­tion.

 8) Gestion des ris­ques et de la qua­lité

Le déve­lop­pe­ment des démar­ches de ges­tion des ris­ques (sani­tai­res et autres), des démar­ches qua­lité et d’évaluation ; à de mul­ti­ples niveaux, est à l’œuvre dans les hôpi­taux depuis plu­sieurs années. Le mou­ve­ment n’est pas achevé, d’autant que l’ensem­ble des autres évolutions en cours ou à venir, contri­buent ou exi­gent des pro­to­co­les sécu­ri­sés, des com­pé­ten­ces et des pro­cé­du­res évaluables, une ges­tion affi­née...

N’hési­tez pas à uti­li­ser la rubri­que "contac­tez-nous" du site pour expri­mer vos remar­ques et pro­po­si­tions à Thierry Amouroux, qui repré­sente la Fédération Santé Social CFE-CGC dans cet Observatoire natio­nal des emplois et des métiers de la fonc­tion publi­que hos­pi­ta­lière (ONEM).

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