Grève des infirmières du secteur public : bilan du 9 octobre 2018

30 septembre 2018

Bilan du mou­ve­ment de grève du 9 octo­bre 2018. Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC avait appelé l’ensem­ble des pro­fes­sion­nels infir­miers (infir­miè­res, cadres, infir­miè­res spé­cia­li­sées) des hôpi­taux et des sec­teurs publics de toute nature (sani­taire, social, médico-social) à se mobi­li­ser.

Les bouses blan­ches étaient par­ti­cu­liè­re­ment visi­bles dans la cen­taine de cor­tè­ges qui ont défilé dans toute la France dans le cadre de la jour­née inter­syn­di­cale inter­pro­fes­sion­nelle, comme à Lille et Angers. Les infir­miers des hôpi­taux psy­chia­tri­ques, déjà mobi­li­sés loca­le­ment depuis plu­sieurs semai­nes, ont su se faire enten­dre à Paris comme ailleurs.

Le cor­tège était en effet coloré de nom­breu­ses blou­ses blan­ches qui ont pu dénon­cer la dégra­da­tion de leurs condi­tions de tra­vail, exiger des reva­lo­ri­sa­tions sala­ria­les, des primes de nuit et des indem­ni­tés de week-end ainsi que le main­tien de l’emploi et des lits.

Pour expli­quer cette par­ti­ci­pa­tion impor­tante des infir­miè­res, Thierry Amouroux, porte-parole du SNPI (Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers), dont les propos ont été recueillis par l’Infirmière Magazine, a fait valoir « les infir­miè­res sont les gran­des oubliées du plan Santé, et les annon­ces du gou­ver­ne­ment sont com­plè­te­ment à côté de la plaque. Par exem­ple, les 400 mil­lions d’euros sur la table, c’est un men­songe ! ».

Les dépen­ses de santé aug­men­tent de 4% par an (médi­ca­ment inno­vants, radio­lo­gie, tech­no­lo­gies, vieillis­se­ment, mala­dies chro­ni­ques) mais pas le budget des hôpi­taux :
- en 2018, un ONDAM à 2,3%, c’est l’aus­té­rité qui asphyxie l’hôpi­tal avec 960 mil­lions d’économies en 2018,
- en 2019, un ONDAM à 2,5%, c’est 910 mil­lions en moins pour les Hôpitaux !

Transformer 600 « petits » hôpi­taux en hôpi­taux de proxi­mité (géria­trie, réé­du­ca­tion, ima­ge­rie, bio­lo­gie ou télé­mé­de­cine) signi­fie la fer­me­ture de leurs ser­vi­ces chi­rur­gi­caux, des urgen­ces et des mater­ni­tés donc aggra­ver les déserts médi­caux.

Voir en par­ti­cu­lier :
- Grève du 9 octo­bre : un avant-goût du ras-le-bol infir­mier http://www.espa­cein­fir­mier.fr/actua­li­tes/181010-greve-du-9-octo­bre-un-avant-gout-du-ras-le-bol-infir­mier.html
- Plan Santé 2022 : vers un grand mou­ve­ment infir­mier ? https://www.jim.fr/mede­cin/actua­li­tes/pro_societe/e-docs/plan_sante_2022_vers_un_grand_mou­ve­ment_infir­mier__174142/docu­ment_actu_pro.phtml

Nos reven­di­ca­tions por­tent sur :
- Un mora­toire sur les plans d’économies dans les établissements hos­pi­ta­liers (le plan santé annonce un ONDAM 2019 de 2,5%, en plus les 960 mil­lions d’économies de 2018 avec l’ONDAM à 2,3%)
- Le réta­blis­se­ment pour les infir­miè­res de caté­go­rie A de la prise en compte de la péni­bi­lité (boni­fi­ca­tion retraite d’un an tous les 10 ans, accor­dée en 2003 aux infir­miè­res en B)
- Une reva­lo­ri­sa­tion sala­riale conforme aux res­pon­sa­bi­li­tés et com­pé­ten­ces des pro­fes­sion­nels infir­miers, avec une juste rému­né­ra­tion des contrain­tes (prime de nuit, indem­nité WE)
- Une négo­cia­tion sala­riale immé­diate pour le dégel de la valeur du point d’indice, le rat­tra­page des 16% de pertes subies et l’aug­men­ta­tion du pou­voir d’achat ;
- L’arrêt des sup­pres­sions d’emplois, de lits et de ser­vi­ces et des créa­tions d’emplois sta­tu­tai­res dans les nom­breux ser­vi­ces qui doi­vent répon­dre aux besoins de la popu­la­tion ;
- L’abro­ga­tion du jour de carence ;
- La défense et la péren­ni­sa­tion du sys­tème de retraite par répar­ti­tion et des régi­mes par­ti­cu­liers ;

Le syn­di­cat SNPI CFE-CGC est affi­lié à la CFE-CGC par le tru­che­ment de la Fédération CFE-CGC Santé-Social. Notre syn­di­cat dépose ce préa­vis de grève en confor­mité avec l’arti­cle L 2512-2 du Code du Travail évoqué. La CFE-CGC est repré­sen­tée au Conseil Commun de la Fonction Publique. La CFE-CGC est le 4ème syn­di­cat repré­sen­ta­tif dans le privé.

Le préa­vis natio­nal est en télé­char­ge­ment en fin d’arti­cle :

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