Infirmières retraitées en mission : l’État punit celles qu’il applaudissait hier

9 juillet 2025
Les infirmières ont porté le système à bout de bras pendant la pandémie. Les infirmières retraitées ont répondu à l’appel de l’État, en pleine crise, quand les soignants manquaient, quand la peur gagnait, quand il fallait du courage.
Des infirmières retraitées qui, aujourd’hui encore, acceptent des missions ponctuelles ou reprennent un emploi pour survivre, face à des pensions insuffisantes. Et pour les remercier ? On les sanctionne. On les traque.
La dernière affaire en date est édifiante : une infirmière de Côte-d’Or sommée de rembourser sa retraite… pour un jour de travail en trop. Le SNPI exprime tout son soutien à notre consœur. Elle a soigné, elle a servi. Elle mérite du respect, pas des sanctions.
👉 https://www.bienpublic.com/magazine-sante/2025/07/09/pour-un-jour-de-travail-en-trop-cette-infirmiere-doit-rembourser-sa-retraite
Cette situation est révoltante. Car cette collègue n’est pas un cas isolé. Déjà, pendant le Covid, des infirmières venues en renfort s’étaient retrouvées sanctionnées par des caisses de retraite implacables. Une administration aveugle. Aucune bienveillance. Aucune reconnaissance. Juste des procédures.
Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI dénonce une maltraitance institutionnelle à l’encontre de femmes qui, après avoir été sous-payées toute leur carrière, reprennent le travail pour joindre les deux bouts, ou tout simplement pour continuer à exercer une profession qu’elles aiment.
Ce scandale révèle plus largement le mépris persistant envers les métiers féminins (la profession compte 87% de femmes), essentiels mais systématiquement sous-rémunérés. Ce sont encore majoritairement les femmes qui, après une vie de travail utile et mal payé, doivent reprendre une activité pour survivre. Et ce sont elles qu’on pénalise, sans scrupule.
Où est la justice, quand on punit des femmes admirables, sous-payées toute leur vie, et encore appelées à l’aide quand le système vacille ?
Le cumul emploi-retraite ne doit pas devenir un piège. Nous demandons une révision urgente des règles de plafonnement et des procédures de recouvrement, dans un esprit de justice et de reconnaissance.