La Fédération Santé CFE-CGC favorable à l’Ordre Infirmier

30 janvier 2006

Dans un communiqué de presse du 27.01.06, la Fédération de la Santé CFE-CGC soutient la création d’un Ordre Infirmier.

Chargé par le Ministre d’orga­ni­ser la concer­ta­tion en vue de la créa­tion d’une "struc­ture d’orga­ni­sa­tion et de ges­tion de la pro­fes­sion infir­mière", Edouard COUTY devient Monsieur Ordre Infirmier.

La Fédération Santé Social CFE-CGC estime qu’il serait péjo­ra­tif pour les infir­miè­res d’avoir une "ins­tance au nom indé­ter­miné", alors que les autres pro­fes­sions de santé ont des Ordres. Les infir­miè­res ne peu­vent que s’étonner d’un tel blo­cage sur le mot "ordre", alors qu’il n’a posé aucun pro­blème en 2004 pour les kiné­si­thé­ra­peu­tes et les pédi­cu­res. Pour le Ministère, le fait que la pro­fes­sion soit essen­tiel­le­ment fémi­nine la condamne t-elle à rester à l’Office ?

La Fédération Santé Social CFE-CGC est favo­ra­ble à la créa­tion d’un Ordre Infirmier, car dans un milieu cons­ti­tué de pro­fes­sions régle­men­tées, il est normal que les sala­riés éprouvent le besoin de s’expri­mer également comme pro­fes­sion­nels de santé. C’est pour­quoi notre Fédération com­porte des syn­di­cats pro­fes­sion­nels, comme le SNPI (Syndicat National des Professionnels Infirmiers) pour les infir­miè­res, et le SNKS (Syndicat National des Kinésithérapeutes Salariés) pour les kiné­si­thé­ra­peu­tes.

Pendant des années, le SNKS a œuvré à la créa­tion d’un ordre des mas­seurs- kiné­si­thé­ra­peu­tes, et nous espé­rons que le SNPI pourra lui aussi concré­ti­ser cette légi­time reven­di­ca­tion.

Chacun doit avoir cons­cience qu’il ne s’agit pas d’une démar­che cor­po­ra­tiste. L’objec­tif est d’avoir une ins­tance capa­ble d’expri­mer une vision infir­mière de la poli­ti­que de santé. Aujourd’hui, sur les ques­tions de santé, nous avons l’opi­nion des méde­cins, des admi­nis­tra­tifs, des économistes de santé, mais pas celle des pro­fes­sion­nels de santé.

Or, de part sa for­ma­tion en santé publi­que, ses com­pé­ten­ces en pré­ven­tion, et son savoir-faire en éducation de la santé, l’infir­mière a beau­coup à appor­ter pour une meilleure prise en charge des besoins de santé de la popu­la­tion.

L’exem­ple des pays euro­péens dotés d’un ordre infir­mier est par­lant :

- en Espagne, les dis­pen­sai­res ont été main­te­nus, alors qu’en France il a fallu atten­dre des années d’engor­ge­ment des urgen­ces hos­pi­ta­liè­res pour créer des « mai­sons médi­ca­les »,

- en Angleterre, la dou­leur est gérée depuis des décen­nies, alors qu’en France les méde­cins consi­dé­raient la dou­leur comme un signe cli­ni­que qu’il ne fal­lait pas mas­quer, car ils ne sont formés à la dou­leur que depuis la loi Kouchner de 1995.

De nom­breux pays euro­péens dis­po­sent d’un ordre infir­mier : les scan­di­na­ves et les anglo-saxons depuis long­temps, mais également Autriche et les pays latins comme l’Italie, l’Espagne, le Portugal, et depuis 2004 la Grèce. Même les nou­veaux mem­bres en sont dotés (Malte, Lituanie, Slovénie, Croatie). Allons nous deve­nir une nou­velle excep­tion cultu­relle ?

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CP FFASS ordre inf - (58 ko) - Word
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