Les infirmières aiment leur métier, mais pas leurs conditions de travail

7 juin 2007

Le Conseil international des infirmières révèle les conclusions d’un sondage entrepris récemment auprès des infirmières de différents pays dans le monde entier

Les conclu­sions d’un son­dage entre­pris récem­ment dans onze pays, pour le compte du Conseil inter­na­tio­nal des infir­miè­res (CII), reflète les per­cep­tions et les opi­nions des infir­miè­res sur des ques­tions essen­tiel­les pour les soins de santé, à l’heure où les pays s’effor­cent d’amé­lio­rer et de ratio­na­li­ser leurs sys­tè­mes de santé tout en rete­nant les tra­vailleurs de la santé.

“Ces conclu­sions nous appren­nent que par­tout, les infir­miè­res ont une bonne opi­nion de leur tra­vail en tant que de pres­ta­tai­res de soins de santé pro­fes­sion­nel­les et com­pa­tis­san­tes," a déclaré Hiroko Minami, Présidente du Conseil inter­na­tio­nal des infir­miè­res (CII), lorsqu’elle a pré­senté les résul­tats du son­dage aux médias. "Elles affir­ment cepen­dant que les sys­tè­mes de soins de santé devraient être plus effi­ca­ces dans la créa­tion de lieux de tra­vail où les infir­miè­res et tous les pro­fes­sion­nels de la santé auraient les moyens de faire bien ce qu’ils font de mieux : offrir des soins de qua­lité à leurs patients."

Cette étude, mise au point par Consensus Research Group, a été effec­tuée par télé­phone auprès d’un échantillon de 1000 infir­miè­res choi­sies au hasard dans 11 pays : Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Canada, Chine, Espagne, Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni, Turquie, Zambie.

Mises à part quel­ques diver­gen­ces entre les pays sondés, il est res­sorti de cette étude un nombre sur­pre­nant de points com­muns. Le mes­sage à rete­nir, c’est que les infir­miè­res aiment leur tra­vail, mais que le tra­vail lui-même devient de plus en plus exi­geant. Un coef­fi­cient élevé de patients par infir­mière, des horai­res de tra­vail pro­lon­gés, le manque de temps passé auprès des patients en raison de la mul­ti­pli­ca­tion des tâches admi­nis­tra­ti­ves, la pénu­rie de per­son­nel qua­li­fié - notam­ment la fuite d’infir­miè­res qua­li­fiées en raison de leur migra­tion et de leur reconver­sion - à quoi il faut encore ajou­ter une rému­né­ra­tion insuf­fi­sante, sont autant d’éléments qui contri­buent au méconten­te­ment des infir­miè­res vis-à-vis de leur lieu de tra­vail.

Judith Oulton, Directrice géné­rale du Conseil inter­na­tio­nal des infir­miè­res (CII) a déclaré : “C’est l’occa­sion de tirer des ensei­gne­ments de ces conclu­sions et de pro­po­ser des solu­tions aux gou­ver­ne­ments, à l’heure où, dans le monde entier, ils envi­sa­gent de refon­dre leurs sys­tè­mes de santé. Le CII, en col­la­bo­ra­tion avec quatre autres gran­des pro­fes­sions de la santé (les méde­cins, les phar­ma­ciens, les den­tis­tes, les sages-femmes et les phy­sio­thé­ra­peu­tes) s’apprête d’ailleurs à lancer une cam­pa­gne de pra­ti­que posi­tive en vue de résou­dre ce pro­blème.”

Quelques-unes des conclu­sions du son­dage :

 Près de 60% des infir­miè­res esti­ment que les soins de santé se sont amé­lio­rés au cours des dix der­niè­res années ; les infir­miè­res plus ancien­nes (50 ans et plus) sont plus encli­nes à rele­ver une dété­rio­ra­tion. Les infir­miè­res chi­noi­ses sont les plus opti­mis­tes, les plus pes­si­mis­tes étant les infir­miè­res son­dées en Allemagne. Les infir­miè­res d’Amérique du Nord ont l’impres­sion la plus favo­ra­ble de la pro­fes­sion et des autres acteurs du sys­tème.
 Les aspects les plus posi­tifs du tra­vail sont les bonnes rela­tions de tra­vail avec les méde­cins et le res­pect mutuel.
 Parmi les aspects néga­tifs du tra­vail, les éléments sui­vants sont les plus fré­quem­ment cités : trop peu de temps dis­po­ni­ble pour s’occu­per des patients, trop de tra­vail, manque de per­son­nel, salai­res bas et mau­vai­ses condi­tions de tra­vail.
 Alors que plus de 50% des infir­miè­res affir­ment aimer leur tra­vail, seules 25% esti­ment béné­fi­cier de bonnes condi­tions de tra­vail.
 Les infir­miè­res attri­buent des notes peu satis­fai­san­tes à leur capa­cité d’influer sur la poli­ti­que du gou­ver­ne­ment. D’autre part, elles esti­ment que cet aspect du tra­vail des asso­cia­tions est moins impor­tant que de pro­po­ser des normes, une for­ma­tion, des infor­ma­tions et une com­pen­sa­tion.
 Les prin­ci­pa­les préoc­cu­pa­tions des infir­miè­res à propos de leur avenir sont : de meilleurs salai­res, davan­tage de temps auprès des patients, une meilleure for­ma­tion et éducation, de meilleurs coef­fi­cients patients/infir­mière, de meilleu­res condi­tions de tra­vail et l’accès à la for­ma­tion conti­nue (dans cet ordre).

Source CII : http://www.icn.ch/PR15_07f.htm

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