Plaies et cicatrisation : une expertise infirmière réaffirmée par l’ONI

3 octobre 2025

Plaies et cica­tri­sa­tion : la loi existe, mais son appli­ca­tion se fait tou­jours atten­dre ! Deux ans après le vote de la loi #Rist, les patients devraient pou­voir béné­fi­cier d’un accès direct aux 640.000 infir­miers géné­ra­lis­tes pour la prise en charge des plaies et de leur cica­tri­sa­tion. Pourtant, le décret d’appli­ca­tion n’a jamais été publié.

Dans le même temps, le gou­ver­ne­ment annonce la géné­ra­li­sa­tion du dis­po­si­tif #OSyS (Orientation dans le sys­tème de soins), qui confie aux phar­ma­ciens la prise en charge de cer­tai­nes affec­tions béni­gnes, dont les plaies sim­ples et les brû­lu­res du pre­mier degré.

Cette évolution pose une ques­tion de cohé­rence. D’un côté, le Parlement a reconnu l’exper­tise infir­mière en matière de plaies et cica­tri­sa­tion ; de l’autre, l’État déploie une orga­ni­sa­tion paral­lèle, sans avoir res­pecté la volonté légis­la­tive.

Rappelons qu’il y a moins de 20.000 phar­ma­cies, et 140.000 infir­miers libé­raux sur l’ensem­ble du ter­ri­toire !

👉 Le SNPI sou­tient plei­ne­ment l’appel de l’Ordre National des Infirmiers :
 au res­pect des mis­sions et com­pé­ten­ces infir­miè­res,
 à la mise en œuvre urgente des dis­po­si­tions légis­la­ti­ves rela­ti­ves à l’accès aux soins,
 à la reconnais­sance de l’exper­tise infir­mière, forgée par la for­ma­tion et l’expé­rience, notam­ment en matière de plaies et cica­tri­sa­tion .
https://www.lin­ke­din.com/feed/update/urn:li:acti­vity:7379528272931586048/

Les infir­miè­res et infir­miers libé­raux assu­rent chaque jour la conti­nuité des soins auprès de mil­lions de patients à domi­cile. Ils sont les mieux placés et les mieux formés pour garan­tir qua­lité, sécu­rité et suivi des cica­tri­sa­tions.

Oui, les coo­pé­ra­tions inter­pro­fes­sion­nel­les sont néces­sai­res. Mais elles ne peu­vent se bâtir qu’en res­pec­tant le rôle de chacun et en met­tant en œuvre les textes déjà adop­tés. Ce que nous deman­dons n’est pas un pri­vi­lège : c’est sim­ple­ment l’appli­ca­tion de la loi, au ser­vice des patients.

On réduit trop sou­vent la prise en charge des plaies à un acte tech­ni­que. Mais qui accom­pa­gne le patient dia­bé­ti­que pour sur­veiller la cica­tri­sa­tion d’un ulcère, qui adapte le pan­se­ment à la tolé­rance cuta­née, qui éduque le patient sous anti­coa­gu­lants pour pré­ve­nir un héma­tome, qui alerte le méde­cin quand une évolution devient préoc­cu­pante ? C’est l’infir­mière, chaque jour, au domi­cile.

La plaie n’est jamais isolée : elle s’ins­crit dans une his­toire de santé, dans des condi­tions de vie, dans une dyna­mi­que de pré­ven­tion. Reconnaître les com­pé­ten­ces infir­miè­res, ce n’est pas accor­der un mono­pole, c’est pren­dre en compte cette exper­tise glo­bale, forgée par la for­ma­tion ini­tiale et l’expé­rience de ter­rain, qui garan­tit sécu­rité et qua­lité de la cica­tri­sa­tion.

Traiter une plaie ne se limite pas à poser un pan­se­ment une fois. C’est un suivi quo­ti­dien, par­fois long, qui demande d’adap­ter les soins, de sur­veiller les com­pli­ca­tions, de pré­ve­nir les infec­tions, de réa­jus­ter les trai­te­ments. Cette conti­nuité ne peut pas s’impro­vi­ser, elle repose sur une pré­sence régu­lière auprès du patient.

Les infir­miers libé­raux assu­rent cette mis­sion au domi­cile, sou­vent dans des situa­tions com­plexes où se mêlent patho­lo­gies chro­ni­ques, iso­le­ment social et besoins éducatifs. En lais­sant croire que la prise en charge d’une plaie simple s’arrête au pre­mier geste, on occulte tout le reste du par­cours de cica­tri­sa­tion. Reconnaître l’exper­tise infir­mière, c’est reconnaî­tre la valeur de cette conti­nuité, essen­tielle pour éviter les pertes de chance et pré­ser­ver la qua­lité de vie des patients.

Au-delà des débats pro­fes­sion­nels, une seule ques­tion doit guider les déci­sions : qu’est-ce qui est le mieux pour le patient ? Pour une plaie, la réponse est claire : un accès rapide au soin, une exper­tise reconnue, et un suivi continu.

Si chaque pro­fes­sion­nel agit dans son champ de com­pé­ten­ces, avec une coor­di­na­tion fluide, le patient gagne en sécu­rité et en confort. Mais si l’on mul­ti­plie les dis­po­si­tifs sans cohé­rence, c’est la lisi­bi­lité qui se perd. Redonner leur place aux infir­miers dans le dis­po­si­tif, ce n’est pas une reven­di­ca­tion cor­po­ra­tiste : c’est une manière de recen­trer l’orga­ni­sa­tion sur l’inté­rêt du patient.

La cica­tri­sa­tion, ce n’est pas seu­le­ment un pan­se­ment, c’est aussi de la pré­ven­tion. Les infir­miers sont formés pour iden­ti­fier les fac­teurs de risque, conseiller sur l’hygiène, sur­veiller les patho­lo­gies chro­ni­ques qui retar­dent la gué­ri­son. Intégrer cette dimen­sion pré­ven­tive dans les par­cours de soins, c’est réduire le risque de com­pli­ca­tions et limi­ter les hos­pi­ta­li­sa­tions évitables. Si l’on veut une poli­ti­que de santé effi­cace et dura­ble, il faut miser sur cette exper­tise infir­mière de proxi­mité, qui agit en amont autant qu’en aval.

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